François Mitterrand explique le choix de l'emblème du PS
15 septembre 1972
01m 39s
Réf. 00110
Notice
Résumé :
En plateau, lors d'un débat, François Mitterrand répond à la question de Pierre Sainderichin sur les raisons du choix de l'emblème du poing et de la rose pour symboliser le parti socialiste.
Date de diffusion :
15 septembre 1972
Personnalité(s) :
Thèmes :
Éclairage
Ce premier numéro d’Actuel 2 présenté par Jean Pierre Elkabbach, est consacré à un entretien avec François Mitterrand, moins de trois mois après l’annonce de la signature du programme commun entre le Parti socialiste et le Parti communiste français (PCF) en vue des élections législatives de 1973.
A la fin de l’émission, Pierre Sainderichin, journaliste à Sud-Ouest, interroge le premier secrétaire du Parti socialiste sur l’emblème que s’est choisi le Parti après le congrès d’Epinay. Abandonnant définitivement celui du PS-SFIO constitué de trois flèches, le parti que François Mitterrand a contribué à fonder en juin 1971 s’est donc progressivement doté d’un logo composé d’un poing et d’une rose rouge que François Mitterrand cherche ici à décrire et expliquer.
Le poing symbolise, depuis les années 1930, l’inscription dans une démarche révolutionnaire par la lutte. Le rouge est également une couleur révolutionnaire mais il n’en est pas question dans cette émission, lors de laquelle la question des rapports avec le PCF a été longuement abordée.
François Mitterrand, alors que s’approchent les élections législatives et qu’il cherche à élargir sa base électorale, semble vouloir nuancer la portée révolutionnaire du symbole : le poing représente la « volonté des travailleurs » et la « fermeté » - et non la violence révolutionnaire -, la « force, légitime » et non la prise de pouvoir insurrectionnelle.
La rose quant à elle, est présentée sous un angle intimiste : la passion de François Mitterrand pour les belles fleurs.
Si François Mitterrand peine à expliciter ce logo, c’est qu’il n’en est pas lui-même le créateur. Il signale au début de sa réponse qu’il constituait initialement « le signe de la jeunesse socialiste à Paris ». La fédération socialiste de Paris (et non la jeunesse socialiste) contrôlée par les proches de Jean-Pierre Chevènement, l’aile gauche de l’ancienne SFIO regroupés dans le CÉRÈS, a en effet été à l’origine de ce symbole, repris par le Parti socialiste tout entier après Epinay, d’abord dans sa documentation interne puis électorale à partir du milieu de l’année 1972. François Mitterrand publie lui-même, au début de l’année 1973, un ouvrage intitulé La Rose au poing. Le poing et la rose restent, aujourd’hui encore, l’emblème du Parti socialiste, même s’il a connu quelques modifications stylistiques.
Bibliographie
A la fin de l’émission, Pierre Sainderichin, journaliste à Sud-Ouest, interroge le premier secrétaire du Parti socialiste sur l’emblème que s’est choisi le Parti après le congrès d’Epinay. Abandonnant définitivement celui du PS-SFIO constitué de trois flèches, le parti que François Mitterrand a contribué à fonder en juin 1971 s’est donc progressivement doté d’un logo composé d’un poing et d’une rose rouge que François Mitterrand cherche ici à décrire et expliquer.
Le poing symbolise, depuis les années 1930, l’inscription dans une démarche révolutionnaire par la lutte. Le rouge est également une couleur révolutionnaire mais il n’en est pas question dans cette émission, lors de laquelle la question des rapports avec le PCF a été longuement abordée.
François Mitterrand, alors que s’approchent les élections législatives et qu’il cherche à élargir sa base électorale, semble vouloir nuancer la portée révolutionnaire du symbole : le poing représente la « volonté des travailleurs » et la « fermeté » - et non la violence révolutionnaire -, la « force, légitime » et non la prise de pouvoir insurrectionnelle.
La rose quant à elle, est présentée sous un angle intimiste : la passion de François Mitterrand pour les belles fleurs.
Si François Mitterrand peine à expliciter ce logo, c’est qu’il n’en est pas lui-même le créateur. Il signale au début de sa réponse qu’il constituait initialement « le signe de la jeunesse socialiste à Paris ». La fédération socialiste de Paris (et non la jeunesse socialiste) contrôlée par les proches de Jean-Pierre Chevènement, l’aile gauche de l’ancienne SFIO regroupés dans le CÉRÈS, a en effet été à l’origine de ce symbole, repris par le Parti socialiste tout entier après Epinay, d’abord dans sa documentation interne puis électorale à partir du milieu de l’année 1972. François Mitterrand publie lui-même, au début de l’année 1973, un ouvrage intitulé La Rose au poing. Le poing et la rose restent, aujourd’hui encore, l’emblème du Parti socialiste, même s’il a connu quelques modifications stylistiques.
Bibliographie
- Pour une histoire plus complète du logo du Parti socialiste, voir Cépède Frédéric, « Le poing et la rose », la saga d'un logo, Vingtième Siècle, revue d'histoire, n°49, janvier-mars 1996, pp. 18-30, consultable en ligne sur le site Persée.
- Pour une étude sur la symbolique du poing levé voir Vergnon Gilles, « Le « poing levé », du rite soldatique au rite de masse. Jalons pour l'histoire d'un rite politique», Le Mouvement Social, 3/2005 (no 212), p. 77-91, consultable en ligne sur le site Cairn.
Arthur Delaporte