Les syndicats reçus à l'Élysée

26 mai 1981
03m 34s
Réf. 00238

Notice

Résumé :
Quelques jours après son investiture, le président de la République reçoit les représentants des principales organisations syndicales du pays pour écouter leurs doléances et faire à cette occasion quelques premières annonces concernant les premières mesures sociales du septennat.
Date de diffusion :
26 mai 1981
Source :
Antenne 2 (Collection: JT 20H )

Éclairage

Cinq jours après son investiture le 21 mai 1981, le président de la République reçoit à l'Élysée les représentants des principales organisations syndicales. Celles-ci sont appelées à faire valoir leurs propositions. À l'issue de ces auditions, les leaders syndicaux se succèdent sur le perron de l'Élysée et font part du contenu de ces entretiens comme des premières annonces du président sur les mesures qui seront prises dans les prochains jours ou semaines. Ainsi, sont annoncées à cette occasion une hausse du salaire minimum de 10% et une hausse des allocations familiales de 25%, de même que d'autres mesures concernant notamment les retraités.

Les négociations à venir dans le cadre d'un dialogue tripartite entre les syndicats, le patronat et le gouvernement, concerneront donc principalement les modalités de ces hausses annoncées. Ainsi, la CFDT appelle déjà à une modération de la répercussion de la hausse du SMIC sur les salaires plus élevés, alors que la CGT se montre plus ambitieuse.
Vincent Duchaussoy

Transcription

Patrick Poivre d'Arvor
Mesdames, Messieurs, bonsoir. Le gravier a encore beaucoup crissé aujourd’hui dans la cour de l’Élysée. Ce n’était plus un ballet de leaders politiques mais des allées et venues de responsables syndicaux. Et ils étaient très nombreux, pratiquement toutes les heures. C’est ainsi qu’on a vu successivement André Bergeron pour Force Ouvrière, Edmond Maire pour la CFDT, Georges Séguy pour la CGT, Guy Georges pour la FEN, Jacques Tessier et Jean Bornard pour la CFTC et enfin, Jean Menu et Paul Marchelli pour la Confédération Française de l’Encadrement. Les uns et les autres n’étaient pas là pour négocier mais pour exposer leurs problèmes au Président de la République. Malgré tout, dès ce soir, un certain nombre de décisions concrètes sont sorties de ces entretiens. Patricia Coste était à l’Élysée.
Patricia Coste
Un SMIC majoré de 10% décidé vraisemblablement dès le Conseil des Ministres de la semaine prochaine et la non-remise en cause de l’école libre, telles sont les deux principales informations qu’a donné Monsieur Mitterrand aux syndicalistes aujourd’hui. Il y a aussi les allocations familiales qui seront majorées de 25% aujourd’hui et de 25% encore plus tard. Le minimum vieillesse passe de 1417 Francs à 1700 Francs tout de suite et les retraités enfin n’auront plus à payer le 1% de cotisation maladie. Côté syndicaliste, la CGT a enfin fait connaître ses revendications. Pour la durée du travail par exemple, 38 heures tout de suite, 35 heures pour les travaux pénibles. Le SMIC à 3174 Francs au premier juin et pour le SMIC, la CGT a baissé ses exigences, elle demandait 3300 Francs juste après les élections. Elle n’obtiendra sans doute pas autant qu’elle voudrait, ce qui n’a tout de même pas gâché l’atmosphère.
Georges Séguy
Nous sommes engagés donc dans un processus tout à fait nouveau de concertation, de discussion qui peut permettre de déboucher sur des résultats intéressants pour les travailleurs. Nous allons sans doute, nous l’espérons et nous ferons tout pour qu’il en soit ainsi, pouvoir jouer notre rôle de syndicalistes d’une manière constructive.
Patricia Coste
C’est à la CFTC, la confédération chrétienne, que Monsieur Mitterrand a déclaré ne pas vouloir remettre en cause les acquis de l’enseignement libre.
Jean Bornard
Nous avons exprimé au Président de la République notre volonté de voir maintenir tout ce que comporte cette liberté. Et le Président de la République nous a annoncé sa volonté très ferme d’éviter tout ce qui pourrait ressembler à une renaissance de la guerre scolaire. Nous en avons pris acte et nous espérons que ça sera un point important.
Patricia Coste
À Guy Georges, représentant de la FEN, il a été entre autres annoncé l’abrogation de la loi limitant le droit de grève pour les directeurs d’écoles et des moyens supplémentaires pour la rentrée. Edmond Maire a mis l’accent sur le droit pour les syndicats de négocier les salaires et le temps de travail dans les entreprises. Il a aussi demandé une conférence européenne tripartite pour un mouvement général de réduction du temps de travail. Jean Menu, pour les cadres, a insisté sur le pacte pour l’emploi des cadres et sur leur participation aux conseils d’administration. Enfin, le leader de FO a abordé, comme à son habitude, tous les grands thèmes syndicaux et il s’est lui aussi montré satisfait.
André Bergeron
J’ai découvert Monsieur François Mitterrand sous un angle que je ne connaissais pas tout à fait, bien que je le connais depuis longtemps comme vous le savez, mais il a manifestement prouvé qu’il connaissait les dossiers que nous avons abordés. Il les connaissait, je dirais même, dans le détail, ce qui, pour moi, est un élément très important.