Visite à Washington

22 mars 1984
02m 30s
Réf. 00020

Notice

Résumé :
Reportage sur la visite d'Etat du président François Mitterrand aux Etats-Unis. Dans leur discours, les deux présidents Mitterrand et Reagan ont voulu mettre en avant les liens très particuliers qui unissent la France et les Etats Unis.
Date de diffusion :
22 mars 1984
Source :
FR3 (Collection: Soir 3 )

Éclairage

Entre le 22 et 29 mars 1984, François Mitterrand accomplit une visite officielle de 8 jours aux Etats-Unis. Washington, Atlanta, San Francisco, New York, constituent les principales étapes de son voyage.

Le reportage revient sur la première journée dans la capitale fédérale, étape essentielle, la plus « politique » du voyage, au cours de laquelle le président a abordé tous les grands problèmes internationaux, lors de ses entretiens avec Ronald Reagan, puis avec le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Georges P. Schultz, enfin au Capitole, où il prononça un discours devant le Congrès américain. Le reportage s’arrête sur les premières déclarations présidentielles, prononcées dans les jardins de la Maison Blanche. Dans son allocution de bienvenue, Ronald Reagan témoigne son estime pour « l’esprit de décision » et « le courage » du président socialiste : doit-on voir ici une allusion au voyage de François Mitterrand quelques mois plus tôt à Beyrouth pris sous les bombes après les attentats meurtriers contre les forces françaises et américaines ?

Toujours est-il que la situation au Proche-Orient est bien ce qui préoccupe le président français. Dans son allocution, il choisit de rendre hommage aux deux peuples, « frères d’armes », unis depuis deux siècles dans de grands combats, de « Yorktown », première victoire décisive remportée en 1781 pendant la Guerre d’indépendance, par les troupes américaines et françaises contre les Britanniques, jusqu’ à « Beyrouth », 1984, leur première défaite au moment même où le président effectue ce voyage officiel.

Engagées au sein de la force multinationale d’interposition, déployée au Liban depuis 1982 aux côtés des Britanniques et des Italiens, les unités américaines et françaises n’ont pas réussi à sauver la paix au Liban. Les attentats meurtriers contres leurs soldats à Beyrouth le 23 octobre 1983 et l’engrenage rapide de la guerre civile ont conduit Washington et Paris à un constat d’impuissance. En février, les troupes américaines se sont retirées du Liban, la France s’y résigne aussi en cette fin du mois de mars.

C’est précisément, au cours de son voyage officiel aux Etats-Unis, que le président annonce le retrait des forces françaises du Liban.
Agnès Tachin

Transcription

Jean-Jacques Peyraud
Mesdames et Messieurs, bonsoir. Washington, première étape du long voyage américain d’une semaine que le président de la République a commencé la nuit dernière. C’était aujourd’hui l’étape la plus officielle avec le traditionnel cérémonial de l’accueil à la Maison-Blanche. L’étape la plus politique aussi, puisqu’il s’est entretenu pendant une heure et demie avec Ronald Reagan ; et qu’il vient de terminer il y a quelques minutes, un discours d’une demi-heure devant le Congrès américain. Henri Di-Donna.
(Bruit)
Henri Di-Donna
A 10 heures, heure locale, soit 16 heures à Paris, le Président américain et Madame Reagan accueillent le Chef de l’Etat français et Madame Mitterrand à la Maison-Blanche ; qui depuis près de 200 ans sert de résidence au président des Etats-Unis. Depuis son élection en mai 81, le Président François Mitterrand a déjà effectué quatre voyages aux Etats-Unis et a eu l’occasion de rencontrer sept fois le Président Reagan. Monsieur le Président, le peuple américain vous applaudit pour votre esprit de décision, et votre courage.
François Mitterrand
Aussi ma première pensée va-t-elle vers les Américains et les Français, frères d’armes, qui de Yorktown à Beyrouth, ont mêlé leur sang. L’histoire montre que ces sacrifices n’ont jamais été vains, car ils n’avaient pas pour objectif la conquête ou la volonté de puissance, mais la défense des libertés. En dépit de tout cela, nos deux peuples ne se connaissent pas assez... Ce qui laisse parfois la place à des incertitudes.
Henri Di-Donna
Puis, dans le bureau ovale, le bureau personnel du président américain, va avoir lieu un long entretien d’une heure et demie, car les sujets sont nombreux. D’abord, la situation internationale, surtout les relations Est-Ouest, la sécurité de l’Europe, le Proche Orient et plus particulièrement le problème libanais et la question palestinienne. Les deux autres points forts de cette journée auront été d’abord, le discours prononcé par le Président François Mitterrand devant le congrès, au Capitole; ce congrès qui donne, parfois, beaucoup de mal au président américain, et qui comprend la Chambre des représentants dominée par les démocrates, et le Sénat à coloration républicaine. Et puis, l’important entretien au département d’État avec George Shultz, le chef de la diplomatie américaine, et certainement l’homme le plus écouté et le plus proche du Président Reagan. Ici, Washington, Henri Di-Donna, Soir 3.