Les parcs aquatiques à la montagne

26 février 2013
02m 10s
Réf. 00095

Notice

Résumé :

Les grandes stations de sport d'hiver installent des complexes aquatiques pour attirer et garder les touristes qui peuvent ainsi combiner les activités ski et piscine comme l'explique Stéphane Lerendu, directeur de l'office de tourisme d'Avoriaz. Exemple avec le centre Aquariaz où poussent des plantes tropicales à 1 800 mètres d'altitude, à Avoriaz. D'autres projets sont en cours comme à Courchevel qui souhaite installer des bassins d'eau salée, ce qui ne plaît pas aux écologistes comme Claude Comet, interrogée.

Date de diffusion :
26 février 2013
Source :
A2 (Collection: 20 heures )

Éclairage

Ce reportage récent, diffusé sur France 2 en 2013, met l'accent sur les projets innovants et de grande envergure que les acteurs de la montagne sont capables de développer tels que les pistes interactives ; les concerts organisés à plus de 2000 mètres d'altitude... Ici, le focus est fait sur une piscine géante tropicale en altitude ! A une heure de grande écoute, sur une chaîne nationale, pendant les vacances d'hiver, David Pujadas captive le public du journal de 20h dès l'annonce du sujet : « La grande recette des stations d'hiver pour attirer et garder le touriste ! ». Avant même le lancement du reportage, le présentateur de France 2 fait du « teasing » (technique publicitaire qui vise à éveiller la curiosité de l'auditeur pour augmenter l'attention portée au message et sa mémorisation) en jouant sur les contrastes (« mêler le chaud et le froid, la neige et la vapeur et mêler la doudoune au maillot de bain ») ; bref en cette période de froid hivernal, le journaliste promet au téléspectateur, avant même la diffusion du petit film, un voyage à la montagne sous le soleil des tropiques.

Toute la chronique est filmée comme un spot publicitaire pour une destination touristique : nous n'y voyons que de belles images des pistes enneigées d'Avoriaz (déjà très connue pour être l'un des plus grands domaines skiables) et de sa dernière activité innovante : un centre aquatique, l'Aquariaz (la caméra zoome sur les bassins, les toboggans et la végétation luxuriante). Et puis, comme si ces images idylliques ne suffisaient pas, le commentateur abuse de superlatifs et utilise un vocable d'agence de voyage : « grand bassin où il fait bon nager » ; « rivière que l'on descend en famille » ; « de l'intérieur ces vacanciers ont une vue inédite » ; « centre au bord des pistes à 1800 m d'altitude» ; « 10 euros l'entrée » ; « au mois de février, les arbres sont ici déjà en fleurs » ...

Le reportage est donc à inscrire dans un registre purement commercial car il effleure à peine l'impact de ce projet et de son fonctionnement sur l'environnement. Certes, on donne la parole (dix secondes sur un reportage de deux minutes) à Claude Comet, conseillère d'Europe-écologie de la région Rhône-Alpes, mais qui réagit uniquement sur le projet de Courchevel (63 millions d'euros) d'installer un bassin d'eau salée à 1800 mètres d'altitude. A aucun moment, il n'y a un commentaire sur l'impact environnemental de cette serre tropicale chauffée été comme hiver à 30 degrés afin que la végétation tropicale (« arbres d'Indonésie ») puisse y survivre.

Le parti-pris du reportage est clair : mettre en avant la destination touristique via les innovations de stations de sport d'hiver françaises en balayant clairement l'impact écologique de tels projets.

Véronique Favre-Bonté

Transcription

David Pujadas
Les vacances pour terminer avec des images de ski et la grande recette désormais des stations de sports d’hiver pour attirer et garder les touristes. Mêler le chaud et le froid, la neige et la vapeur, mêler la doudoune au maillot de bain, bref, la tendance est aux piscines géantes, thermales ou tropicales en pleine montagne. Benoît Gadrey, Eric Jacquin.
Benoit Gadrey
Le centre aquatique est traversé par une rivière que l’on descend en famille. Et puis, il y a le grand bassin où il fait bon nager. Un centre apparemment banal si ce n’est sa situation, car de l’intérieur, ces vacanciers ont une vue plutôt inédite.
Inconnue 1
C’est marrant en fait de nager, d’être à 30 degrés, alors que dehors, les gens, ils font du ski.
Benoit Gadrey
Car ce centre est au bord des pistes de la station d’Avoriaz, à 1800 mètres d’altitude. Avoriaz était, jusqu’alors, connue pour son domaine skiable, l’un des plus importants en France. Mais désormais, il y a ce centre ouvert depuis quelques mois, à 10 Euros l’entrée, il rencontre le succès. Ses promoteurs l’ont conçu à partir d’une idée simple.
Stéphane Lerendu
On a remarqué depuis ces dernières années que le tout ski, c’était terminé, et que les gens pendant leur séjour aux sports d’hiver, voulaient consacrer une journée avec leurs enfants pour faire autre chose.
(Bruit)
Inconnue 2
C’est vraiment une bonne alternative, moi, j’ai mon mari, mes enfants qui skient et je suis venue là pour faire une petite pause avec ma nièce.
Inconnue 3
Ce qui est bien, c’est que on passe de la neige à l’eau, alors, ce n’est pas mal non plus.
Benoit Gadrey
Ce centre est unique en Europe, mais il ne va pas le rester. D’autres stations sont sur les rangs comme Châtel avec cet équipement qui pourra accueillir 700 personnes. Encore plus gros, le record, Courchevel, un projet de 63 millions d’euros avec un bassin d’eau salée. La mer en montagne, ne va-t-on pas trop loin ? C’est la question posée par des élus écologistes.
Claude Comet
Et aller faire un centre aqualudique avec un bassin d’eau salée, je me demande quel est le sens de l’eau salée à 1800 mètres d’altitude, vous imaginez ?
Benoit Gadrey
A Avoriaz, l’eau n’est pas salée, mais la végétation tropicale. Des arbres d’Indonésie qui nécessitent une température de 30 degrés, au mois de février, les arbres sont ici déjà en fleurs.