Le tourisme d'affaire à Annecy

25 mai 2005
02m 46s
Réf. 00062

Notice

Résumé :

Avant la saison touristique, Annecy accueille une clientèle d'affaire, majoritairement étrangère, qui vient travailler et se détendre dans la ville au lac. Ce tourisme d'affaire fait le bonheur des hôteliers qui évitent les creux d'avant-saison. En plus de ces séjours professionnels, les hôteliers peuvent maintenir leurs taux de réservations notamment grâce aux week-end prolongés, de plus en plus fréquents.

Date de diffusion :
25 mai 2005
Source :
FR3 (Collection: JT Alpes midi )

Éclairage

C'est dans un contexte de timide reprise de l'essor du tourisme, après une mauvaise année 2003, que ce reportage du journal télévisé Alpes Midi interroge les nouvelles possibilités de développement du tourisme dans le bassin annécien et plus particulièrement à Talloires, commune du bout du lac d'Annecy. S'il choisit le prisme du tourisme d'affaires, pour lequel la France est alors la deuxième destination au monde après les Etats-Unis, le reportage s'intéresse aussi à la nécessité de promouvoir – notamment auprès des acteurs locaux – le tourisme d'avant-saison dans un bassin annécien dont les dynamiques touristiques sont saisonnières, avec un pic plus important de fréquentation l'été. Classiquement et sans doute en jetant un regard de connivence avec le téléspectateur, le reportage s'ouvre sur un entretien avec une touriste anglaise d'un certain âge qui explique les raisons de sa venue à Annecy – le ski et la beauté du site vantés par ses amis anglais – nous donnant indirectement à voir la manière dont se constituent les réseaux du tourisme. Premiers touristes étrangers l'hiver et seconds l'été, les Anglais se classent effectivement au « hit-parade ». Ils sont aussi ceux qui, en France, en 2004, rapportent à eux seuls 15% des recettes du tourisme étranger devant les Américains, information que signale le directeur général de l'hôtel Impérial, Jean-Luc Lovato dans le reportage. Ces mentions d'une clientèle étrangère qui rapporte – un touriste étranger dépense plus par jour qu'un touriste français – montrent bien que le reportage traite plus globalement de la nécessité de développer un tourisme qui dure toute l'année. C'est sans doute ce qui explique aussi que Matthieu Favrot, directeur de l'auberge Père Bise à Talloires, indique également les possibilités offertes par le tourisme de week-end des Français et « la RTT » (Réduction du Temps de Travail). Ces séjours de fin de semaine que le journaliste ne s'attache guère à mettre en avant sont effectivement plus nombreux au mois de mai, en région Rhône-Alpes et plus particulièrement en montagne (1). Ce qui intéresse davantage le journaliste – c'est aussi le principal objet du reportage – c'est une autre manne financière : le tourisme d'affaires. Plus longuement évoqué, ce tourisme est paradoxalement abordé de manière plutôt schématique. « Ressource non négligeable », gisement d'emplois qui fait travailler les « prestataires », il n'est montré brièvement qu'à travers les images de séminaires de travail logés au cœur d'un cadre idyllique « entre lac et montagne », avec « le soleil, les fleurs et les petits oiseaux », le journaliste sachant faire preuve d'auto-dérision. L'objectif est davantage d'exposer les retombées économiques du tourisme d'affaires et d'inciter les acteurs locaux du tourisme à s'impliquer (« reste à mobiliser les acteurs économiques ») que de décrire le phénomène en lui-même. Le reportage s'achève sur une présentation très convenue de la « Venise des Alpes » et de son lac « romantique comme les lacs italiens », où s'agitent des pédalos.

(1) Statistiques INSEE.

Isabelle Gaillard

Transcription

Valérie Chasteland
A quelques encablures de la saison estivale, Annecy est déjà au travail. Avant la grande foule de l’été, la ville et tout le lac accueillent une clientèle d’affaires, de séminaires, plutôt étrangère, parfaite pour éviter ces creux inter-saisonniers. Reportage François Dom et Jean-Pierre Limone.
Nora
Nous avons deux amis qui sont venus ici pour le ski, et une autre qui est passée par ici. Tous nous ont dit que c’était très beau, et voilà, nous sommes là.
François Dom
Au hit-parade du début de saison, comme Nora et John, des Anglais, troisième âge de préférence, mais motivés et très fidèles. On vient, on revient, exemple d’une clientèle de choix pour les établissements qui ont décidé d’ouvrir en avant-saison.
Mathieu Favrot
C’est vrai que les gens, quand même maintenant, avec les RTT et ces choses-là, viennent de plus en plus souvent, et le week-end un peu prolongé, donc du vendredi jusqu’au dimanche en général. Ils arrivent le vendredi soir et repartent le dimanche soir. Donc oui, ça allonge les, ça allonge nos nuitées, on va dire.
François Dom
Moins glamours, mais ressources non négligeables, les séminaires et congrès. Le soleil, les fleurs et les petits oiseaux font mieux digérer ces week-end de travail que les divisions marketing adorent, et qui font vivre toute une filière.
Didier Sarda
Ils arrivent sur les aéroports, ça fait travailler les taxis pour les amener là, on va les faire manger en montagne, on les fait manger à Annecy, ils travaillent à Talloires. Donc, je veux dire, le budget, il n’est pas concentré sur un seul endroit, il s’éparpille. Demain, ils vont faire du vélo, ils vont faire du bateau, donc il y a pas mal de prestataires d’avant-saison qui comptent sur cette clientèle pour bien démarrer.
François Dom
Reste à mobiliser les acteurs économiques. L’avant-saison est affaire de conviction et de persuasion.
Christophe Brunet
On discute avec tout le monde, on essaye d’expliquer qu’effectivement, c’est aussi une période clé, une période où il faut être là, parce qu’on a une vraie clientèle qui existe sur cette période. Donc, tous les prestataires doivent être ouverts, et ce n’est pas toujours évident, mais on y travaille en tout cas.
Jean-François Marie
Ben, ça change beaucoup avec les séminaires, qui maintenant, sont populaires à Talloires, on a les équipements sur la commune pour les recevoir. Et puis aussi, un tourisme de…, on pourrait dire un tourisme de détente. On essaye d’être un peu romantique comme les lacs italiens, et les gens viennent pour la beauté du site.
François Dom
Seule ombre au tableau, la conjoncture économique, elle joue un rôle non négligeable, et il faut faire avec.
Jean-Luc Lovato
On a des années meilleures que d’autres, et là on est peut-être un peu dans des périodes plus calmes. Pour une raison simple, c’est qu’une part importante de notre clientèle est étrangère, et actuellement, la clientèle américaine, à cause du taux de change du dollar est moins présente.
François Dom
Donnée majeure décisive, la météo, la couleur du ciel génère de 50 à 60% de chiffre d’affaire d’avant-saison, ici le soleil est une donnée économique.