Le pardon des Terre-Neuvas à Saint Malo [Muet]

31 janvier 1966
01m 14s
Réf. 00031

Notice

Résumé :

Monseigneur Gouyon bénit les navires dans le port de St Malo, à l'occasion du pardon des Terre-Neuvas. La bénédiction se poursuit sur terre. Cette cérémonie s'achève par le défilé d'un bagad dans les rues de la ville.

Date de diffusion :
31 janvier 1966
Source :

Éclairage

Les Terre-Neuvas doivent leur nom à l'île de Terre-Neuve, au large du Québec, dont les impressionnants gisements de morues furent découverts au XVIe siècle. Les marins bretons commencent à fréquenter les parages de Terre-Neuve dans les toutes premières années du XVIe siècle, en même temps que les Basques et les Normands. Ils baptisent un certain nombre de sites dans l'île sur laquelle ils installent les bases où sèche la morue pêchée.

C'est véritablement au XVIIe siècle que se développe un circuit commercial, sous l'égide des armateurs malouins, circuit qui va faire la fortune de leur ville. Des navires partant de toute la Bretagne vont s'y intégrer progressivement. La pêche à la morue nourrit ainsi, pendant près de cinq siècles, un secteur économique représentant plusieurs milliers d'emplois. Elle rythme tout le pays de Saint-Malo et de la baie de Saint-Brieuc, de la côte à l'arrière-pays, où se recrutent les marins : les départs de la pêche en mars (parfois un peu plus tard), les retours de septembre ou octobre, les fêtes et souvent les soûleries d'avant le départ. La pêche à la morue alimente également les peurs et les croyances, traduites dans de spectaculaires pardons du départ et des ex-voto du retour.

Cette tradition, dont l'apogée se situe vers 1860, se poursuit jusqu'au XXe siècle. Les années 1930-1960 sont les dernières heures de gloire de cette grande pêche. Le dernier voilier est supprimé en 1952 pour laisser la place aux premiers navires à vapeur. Les chalutiers apparaissent, quant à eux, au début du XXe siècle ; les chalutiers à moteur diesel, avant la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, la gueule des filets racle les fonds et avale des quantités énormes de morues. Cette pêche artisanale devient une industrie.

La tradition demeure cependant. En atteste ce pardon de 1966, où les traditionnelles chaloupes et doris côtoient les modernes chalutiers. Ainsi, face à la modernisation d'une activité vieille de cinq siècles, le maintien de cérémonies religieuses traditionnelles tels les pardons marque cet ancrage dans la tradition catholique bretonne et dans le folklore breton, propre à la fin des années soixante.

Maud Moulin

Transcription

Document muet