L'entreprise Carnaud Basse Indre en Loire Atlantique

20 mai 1986
05m 42s
Réf. 00165

Notice

Résumé :

L'entreprise Carnaud Basse Indre, spécialiste de l'emballage métallique, a su maintenir une activité rentable malgré les difficultés économiques. Elle a adapté son activité de sidérurgie et d'imprimerie au contexte du marché.

Type de média :
Date de diffusion :
20 mai 1986
Source :
FR3 (Collection: Le défi )

Éclairage

En 1824, une première conserverie de type industriel est construite à Chantenay, prémice d'une industrie agro-alimentaire florissante. En 1840, Nantes en comptera une soixantaine. Pour faire face aux besoins, des entreprises de fabrication des boites métalliques comme Saunier-Tessier s'implantent à l'Ouest de Nantes sur les bords de la Loire. En 1854, Nantes produit 10 millions de boites de sardines qui sont décorées par impression sur métal à partir de 1869.

En 1903, Jules-Joseph Carnaud, propriétaire d'une entreprise parisienne de ferblanterie, rachète Saunier-Tessier puis s'associe aux Forges de Basse-Indre (créés en 1821) afin de produire du fer blanc. En 1920 l'entreprise produit la moitié de la production nationale. Comme l'ensemble du secteur sidérurgique français, l'entreprise va connaître de nombreuses mutations : rachats, fusions, changements de noms. En 1950, JJ Carnaud et FBI ouvrent des usines en France et en Afrique du Nord et entament une collaboration technique avec Continental Can (USA) et Metal Box (G.B). En 1965, 3 usines nantaises (La Montagne, la Marseillaise et Pinard) sont regroupées sur le site de La Vallée (Bas-Chantenay). En 1974, Carnaud, numéro 4 mondial, produit 25% de la production française de fer blanc.

En 1989, l'entreprise s'associera à Metal Box pour devenir le 1 groupe européen d'emballage métallique : CMB Packaging. Carnaud Basse Indre devient CMB Acier qui est cédé à Sollac (Usinor-Sacilor) en 1990. CMB fabrique alors de l'emballage métallique et 1 boite sur deux produite en France est signée de son nom. En amont, l'usine Solac de Basse-Indre fabrique chaque année plus de 365 000 tonnes de tôle très fine. Elle reçoit de l'acier en bobine de 2mm d'épaisseur et de un km de long, pour la transformer en une épaisseur de 20 centièmes de millimètres.

Bibliographie :

- Claude Desnoes, Raymond Gautier, Pierre Rousselot, Basse-Indre : du fer puddlé aux aciers pour emballage, Ed. Ponctuation, Indre, 1999.

Martine Cocaud

Transcription

Commentateur
Le laminoir 5 cages est l'un des fleurons de Carnaud Basse-Indre, le numéro 2 français du fer blanc. Cette entreprise, la plus vieille de la région nantaise, est aujourd'hui à la pointe de la technologie. Carnaud Basse-Indre produit 300 000 tonnes annuelles de fer blanc soit 30% de la production française. C'est ici que l'acier qui arrive sous forme de bobines est laminé, l'épaisseur des bandes est réduite afin d'obtenir une plus grande qualité. C'est la seule entreprise française de sidérurgie à gagner de l'argent. A la base de cette réussite, la recherche constante d'une meilleure productivité.
(Silence)
Claude Desnoes
Il faut savoir que dans notre prix de revient, 50% est représenté par les achats d'acier, il faut donc savoir économiser la matière. D'autre part, il faut savoir aussi que des déclassés, des disponibles, des produits qui ne sont pas de premier choix, sont vendus, sont bradés, sont vendus à des prix très faibles. Il est donc nécessaire pour réussir dans notre métier de réaliser le maximum de premier choix. D'autre part, il faut effectivement économiser la main d'oeuvre et l'utiliser d'une façon rationnelle.
Commentateur
Il y a 1500 salariés soit 400 de moins qu'il y a 5 ans. D'ici 1 an, 113 préretraites vont encore alléger les effectifs. Le matériel, lui, sera plus performant encore. Actuellement, l'acier est recuit pour être adouci dans plusieurs fours. Dans 2 ans, un four de 100 mètres de long cuira en continu, permettant des gains de temps, de qualité et des économies d'énergie. Le recuit précède l'étamage, l'ultime phase de fabrication du fer blanc. Une couche d'étain est déposée sur les feuilles de métal. A tous les stades du processus, on cherche à améliorer la qualité. Dans ce but, des cercles de qualité s'intitulant «groupes de travail » cherchent à déceler tous les défauts de tous les produits.
(Silence)
Responsable d'un groupe de travail
Pour l'instant, le groupe démarre, donc on a encore pas vu de résultats, on a quand même eu un démarrage d'année très difficile, là, et depuis on progresse légèrement et on atteint quand même un, l'objectif, les dernières semaines nous permettent d'atteindre l'objectif que nous nous étions fixés.
Commentateur
Une fois fabriqué, le fer blanc sous forme de bobines ou de feuilles, est embarqué à bord d'un bateau sur la Loire, lorsqu'il est destiné à l'exportation. 40% de ce produit est vendu à l'étranger, le reste est vendu à des usines françaises de boîtes de conserves dont 50% appartiennent au Groupe Carnaud.
Présentateur
Au sein du groupe Carnaud, l'imprimerie sur métal occupe une place à part. Cette imprimerie qui grave sur métal des inscriptions sur les boîtes de conserves, perdait de l'argent, c'est pourquoi, pour la dynamiser, les dirigeants du groupe lui ont donné l'autonomie juridique le 1er janvier dernier. Cela signifie, plus de responsabilités et plus de liberté de gestion pour l'imprimerie. Les premiers résultats sont positifs.
Commentateur
L'imprimerie Carnaud de Basse-Indre est une vieille dame, elle est née en 1903. Depuis cette date, ses rotatives impriment textes et couleurs sur des feuilles de métal destinées aux usines de boîtes de conserves. A l'origine, c'était la seule imprimerie du groupe sidérurgique Carnaud. Puis le groupe a conçu d'autres imprimeries rattachées à ces usines de boîtes de conserves. Dés lors, l'unité de Basse-Indre se devait de travailler pour d'autres clients que le groupe, ceci afin d'alimenter les rotatives. Cependant, les résultats étaient négatifs, il fallait réagir. C'est chose faite avec un plan dont le premier point consiste à faire passer les effectifs de 207 à 153 salariés mais le plan comporte d'autres points.
Guy Jamelin
Alors nous avons un deuxième plan, point qui est l'action commerciale. Nous sommes entrain de développer cette action commerciale. Ensuite, nous avons un troisième point qui est un plan d'investissement. Nous venons de lancer depuis le 1er janvier, un certain nombre d'investissement et sur les 2 ans en cours et à venir, nous investissons environ 5 millions de francs.
Journaliste
Est-ce qu'il y a des résultats déjà à ce plan du progrès ?
Guy Jamelin
Alors, nous pouvons déjà dire que, au bout des 3 premiers mois de l'année 86 et même quatrième mois de l'année 86, nous, nos résultats sont positifs.
Commentateur
C'est dans cet atelier que l'on élabore dessin, maquette et photo avant l'impression. Une unité de 10 personnes qui a un rôle créatif. Avec le respect des délais et la recherche d'un meilleur prix de revient, l'objectif d'une plus grande qualité est à l'ordre du jour, il devrait permettre d'augmenter la clientèle à l'exportation. Équilibrer les comptes est nécessaire depuis l'autonomie juridique de l'entreprise par rapport au groupe Carnaud. Mais dans ce secteur de l'imprimerie sur métal, ce n'est pas chose aisée.
Journaliste
Est-ce que la concurrence vous paraît plus rude qu'il y a quelques années ?
Guy Jamelin
La concurrence est de plus en plus dure et de plus en plus acharnée. C'est alors à nous de savoir survivre au milieu de toute cette concurrence. Il faut donc se remettre en cause continuellement. Chaque jour, on doit trouver des idées nouvelles.
Commentateur
L'an dernier, 134 millions de feuilles de métal ont été imprimées sur les rotatives, il en sort 3 800 à l'heure. En 1986, la productivité devrait logiquement augmenter. En cessant d'être intégrée au Groupe Carnaud, l'imprimerie de Basse-Indre retrouve les réflexes d'une PME condamnée à réussir pour survivre.