Portrait de Josselin de Rohan

20 mars 1998
02m 41s
Réf. 00224

Notice

Résumé :

Josselin de Rohan-Chabot est le nouveau Président du Conseil Régional de Bretagne. Il est issu d'une prestigieuse famille bretonne. Sa carrière politique a débuté à 27 ans. Il a notamment exercé des mandats de maire, conseiller général et sénateur.

Date de diffusion :
20 mars 1998
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

En 1998, Josselin de Rohan-Chabot devient président du Conseil régional de Bretagne en remplacement d'Yvon Bourges. Membre du RPR comme son prédécesseur, Josselin de Rohan, 14e duc de Rohan, est issu d'une des familles les plus illustres de Bretagne et de France, dont l'histoire remonte à plus de mille ans.

Né en 1938, le duc est tôt intéressé par la politique, son père et son grand père ayant été députés. Il fait ses études à Sciences Po Paris puis intègre l'ENA en 1961. À la sortie de cette école, il démarre une carrière de haut fonctionnaire qui va durer quinze ans. Sa famille politique est la famille gaulliste : en 1958, il a vingt ans quand de Gaulle revient au pouvoir et le général lui semble l'homme de la situation. Il devient un proche de Jacques Chirac qui a été son professeur dans sa préparation à l'ENA. Les liens entre les deux hommes ne se distendront jamais.

En 1965, il devient maire de Josselin comme son père. À ce mandat local succède un mandat parlementaire : en 1983, il est élu sénateur RPR, parti auquel il a adhéré l'année précédente. En 1993, il devient d'ailleurs le chef du groupe parlementaire RPR au sénat. Quatre ans après, il se lance à la conquête de la région Bretagne à la demande de Jacques Chirac, campagne qu'il remporte. Il cède la présidence de la région en 2004 à Jean-Yves Le Drian, membre du Parti Socialiste. Si en 2007, il soutient Nicolas Sarkozy, il critique ouvertement la politique d'ouverture à gauche du Président et ses projets de réforme institutionnelle.

Josselin de Rohan est un passionné d'Histoire, que nombre des ses ancêtres ont écrite. Ainsi Jean II de Rohan a contribué à l'avènement de Charles VIII au XVe siècle. Ce passé lui donne conscience qu'il a certaines obligations publiques ou politiques. Si les Rohan ne possèdent plus aujourd'hui l'immense territoire dont la famille disposait à la veille de la Révolution Française, le sénateur a concédé à la ville de Pontivy en bail emphytéotique le château du même nom et réside dans le château de Josselin. Une demeure familiale qui peut être entretenue grâce aux 70 000 touristes qui la visitent chaque année.

Etienne Mathieu

Transcription

Journaliste
...portrait du nouveau président de la région Bretagne qui a été élu aujourd'hui par l'assemblée régionale par 44 voix, portrait signé Eric Piollé.
Inconnu
...cette élection ne concerne que les vice-présidents.
Eric Piollé
Le château de Josselin, planté sur un éperon de la vallée de l'Oust, lieu de mémoire de la famille des Rohan. A l'invité, le propriétaire des lieux fait découvrir les portraits des ancêtres et raconte l'histoire de ce duché qui posséda jusqu'à un cinquième des terres bretonnes. Les aléas de la Révolution ont réduit ce patrimoine, mais Josselin de Rohan-Chabot reste fier de son sang. Il porte toujours le titre de duc, 14ème d'une lignée commencée au XIIe siècle. Il collectionne les particules : prince de Léon, marquis de Blain, et comte de Porhoët. S'y ajoutera peut-être un titre républicain : président de la région Bretagne. Les De Rohan ont servi la monarchie, ils ont rallié la République. L'arrière-grand-père du nouvel élu était déjà député de Ploërmel sous la IIIème. Lui a affronté le suffrage universel à 27 ans, dans le fief familial. Elu maire de Josselin en 65, puis conseiller général en 82 et sénateur du Morbihan en 83. Très à l'aise dans le débat démocratique et dans les assemblées, où il tutoie ses collègues. Même facilité de contact avec ses administrés qu'il aime rencontrer à la sortie de la messe. Cet adepte du parler direct, franc et carré, est aussi fidèle à ses amis. Jacques Chirac, qu'il fréquente régulièrement depuis son passage à Sciences Po, et Charles Pasqua, sénateur qui le soutient dans tous ses combats électoraux. Ces mandats locaux et nationaux n'ont pourtant pas donné notoriété régionale à cet homme de 60 ans, car c'est à Paris qu'il a tracé sa route : études à la fac de droit et concours de l'ENA, promotion Stendhal en 63, avec Toubon, Chevènement et Jospin. Un tremplin pour cet admirateur du général de Gaulle. Il rentre dans la haute administration et les cabinets ministériels. Chargé de mission chez le Garde des Sceaux Louis Joxe, en 68, sous-directeur de la flotte de commerce à la marine marchande, puis un passage dans le privé chez Elf Aquitaine. Menant une carrière politique discrète, c'est en 93 qu'il prend vraiment du grade. Chirac lui demande d'accéder à la présidence du groupe RPR du Sénat et il préfère le garder au palais du Luxembourg pour tenir les troupes, plutôt que de lui confier un portefeuille ministériel deux ans plus tard. Il y fait preuve d'autorité et c'est évidemment à lui que la droite fait appel lorsqu'il s'agit de mettre un terme aux querelles sur la succession d'Yvon Bourges. Il accepte cette mission difficile alors qu'en coulisse, certains élus de droite sont prêts à parier sur son échec. Sa courte victoire est la récompense de sa ténacité. Il sait la tâche rude, elle lui laissera peu de temps pour se consacrer à sa femme et ses 3 enfants, et s'évader de la politique en jardinant dans sa résidence secondaire de Belle-Ile.