La culture du maïs

19 octobre 1966
03m 06s
Réf. 00259

Notice

Résumé :

La culture du maïs se développe en Bretagne. Cette plante représente un intérêt pour la région et les agriculteurs. Facile à produire, elle permet notamment de fournir aux élevages de porcs bretons de l'aliment bon marché.

Date de diffusion :
19 octobre 1966
Source :

Éclairage

Ce court extrait symbolise les premières mutations des productions agricoles en Bretagne. Au début des années 60, elles sont d'ordre agronomiques : sélection des semences, introduction de nouvelles races animales, meilleure utilisation de l'engrais, arrivée de nouvelles plantes dont le maïs, la betterave danoise. Mais le film annonce également les évolutions futures : dans l'Ouest de la Bretagne, le maïs fourrager deviendra une culture spécialisée pour l'élevage hors sol qui sera la ressource clé de la région.

Rappelons que pendant cette décennie les exploitations se spécialisent, visant des marchés précis : celui de l'aviculture intensive déjà bien implanté dans les années 60 (30 millions de têtes en 1959, 80 millions en 1964) et celui de l'élevage porcin. Ces deux filières qui voient augmenter très rapidement le prix des consommations intermédiaires (engrais, aliments) ne peuvent qu'être favorables à l'implantation du maïs.

Cette culture prépondérante dans l'Ouest breton jusqu'aux années 80 s'imposera ensuite vers l'Est aux dépens des prairies permanentes, et représentera 25% de la surface agricole utile (SAU) bretonne en 1990. Les problèmes environnementaux, conséquences de cette nouvelle culture gourmande en eau et en engrais, ne sont pas évoqués dans ce document.

Martine Cocaud

Transcription

(Bruits)
François Foucart
Eh bien monsieur Rivoallan, voilà un bel épi de maïs, qui est bien enveloppé un petit peu comme un, un petit peu comme un cadeau. Est-ce que le, le maïs est un, un cadeau pour la Bretagne ?
Monsieur Riovallan
Ah je pense que c'est une plante qui est susceptible de rendre de grands services à la Bretagne. La Bretagne importe chaque année de 4 à 5 millions de quintaux de maïs, et les frais de transport que ce maïs doit supporter pour venir des régions de production jusqu'à la Bretagne sont de l'ordre de 4 à 5 francs par quintal.
François Foucart
Autrement dit, cela nous coûte très cher de faire venir du maïs, autant essayer d'en produire nous-mêmes ?
Monsieur Riovallan
Eh bien, c'est ce que les agriculteurs des Côtes du Nord ont essayé de faire, depuis quelques années. Les rendements obtenus sont relativement élevés, ce qui fait que le prix de revient, est inférieur évidemment, au prix d'achat par les agriculteurs dans le commerce.
François Foucart
Les Américains cultivent du maïs quelquefois pour leur consommation, mais je crois que ici dans les Côtes du Nord c'est essentiellement pour l'alimentation animale ?
Monsieur Riovallan
Oui, vous avez là sous les yeux une culture qui est destinée à faire du grain, lequel sera distribué à des porcs et à des pondeuses.
François Foucart
Alors monsieur Bervet, voilà un, un bel épi de maïs qui est produit sur vos terres ?
Monsieur Bervet
Oui.
François Foucart
Est-ce que c'est essentiellement du maïs comme ça que vous donnez aux, à vos porcs que nous voyons ici ?
Monsieur Bervet
Ah non ! Ce maïs il est transformé, parce que il est, d'abord récolté, ensuite on le met en [crible] pour sécher, et par la suite on l'égrène encore, avant de subir une transformation qui, c'est l'aliment du bétail à ce moment là.
François Foucart
Oui mais je veux dire, le maïs, tel que nous le voyons ici, c'est quand même l'essentiel ?
Monsieur Bervet
Ah oui bien sûr ça rentre en composition assez importante dans la composition de l'alimentation, aussi bien pour le porc que pour la volaille.
François Foucart
Oui, alors pour le porc, pour la volaille, euh je crois que ça peut servir aussi pour des, pour des animaux à viande ou même à lait ?
Monsieur Bervet
Ah oui évidemment bien sûr !
François Foucart
Vous, vous n'en faites pas ?
Monsieur Bervet
Non, moi je, j'ai une spécialité si l'on veut, je fais uniquement de, du porcelet et de la volaille.
François Foucart
Vous êtes orienté alors essentiellement sur le maïs. Par exemple, combien d'hectares avez-vous ?
Monsieur Bervet
Eh bien sur les 20 ha de la superficie totale, il y a 15 ha de maïs cette année.
François Foucart
Pourquoi cette année ? Parce que vous avez, vous êtes en progression ou...
Monsieur Bervet
Oui, on a augmenté graduellement depuis 4 ans que la culture du maïs est entrée à la ferme ici, eh bien nous avons augmenté. Il y a 4 ans, nous avions 10 ha, on est monté à 12 ha et maintenant nous voilà rendu à 15 ha.
François Foucart
C'est une culture difficile ?
Monsieur Bervet
Non c'est une culture pour moi qui est relativement facile, elle présente pas mal d'avantage et d'intérêt pour moi surtout, parce que ça demande pas tellement de main-d'oeuvre, premièrement, et en plus de ça c'est un, c'est un, c'est une récolte à grand rendement également. On arrive à des rendements voisinant les 70-80 quintaux à l'hectare. Surtout cette année.