Roselyne Bachelot et le PACS

06 novembre 1998
54s
Réf. 00184

Notice

Résumé :

Roselyne Bachelot s'exprime sur les raisons de son soutien au projet de loi sur le Pacte Civil de Solidarité, proposé par la gauche. Selon elle, il permet de donner un cadre légal au compagnonnage et ne donne en rien les mêmes droits que le mariage.

Date de diffusion :
06 novembre 1998
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Éclairage

Roselyne Bachelot, née en 1946, est députée du Maine-et-Loire et conseillère régionale des Pays de Loire ; elle a également été conseillère générale du Maine-et-Loire, conseillère municipale d'Angers. Elle a été membre du RPR (Rassemblement pour la République), puis de l'UMP (Union pour un mouvement populaire).

Sa famille politique est hostile au PACS - pacte civil de solidarité - qui vise à attribuer des droits aux couples non mariés, hétérosexuels ou homosexuels. Le débat eut lieu à l'automne 1998. Au cours de celui-ci, Roselyne Bachelot a donné un avis positif au PACS proposé par la majorité de gauche alors au pouvoir. Cette prise de position lui valut de solides inimitiés au sein de son parti. S'affirmant catholique pratiquante, mais aussi féministe, elle distingue sa vie privée et son action de députée. Sensible à l'évolution de la société, elle constate que le nombre de jeunes couples vivant hors mariage est sans cesse croissant, que quatre enfants sur dix naissent en dehors du mariage et que le divorce est fréquent. Devant cette mutation de la société, elle considère qu'il faut faire évoluer les lois : le PACS permet de lier deux personnes en leur attribuant des droits mais aussi des devoirs. Son vote en faveur du PACS montre aussi sa capacité à exprimer sa liberté de conscience et son indépendance par rapport aux schémas classiques de la politique.

Jacqueline Sainclivier

Transcription

Roselyne Bachelot
J'ai pensé qu'il serait sans doute utile que dans notre arsenal législatif, il existe une structure du compagnonnage, parfaitement différencié du mariage, c'est pas un sous-mariage, évidemment. Ça n'en a ni le caractère rituel, ni le caractère symbolique, ça n'ouvre pas droit évidemment à l'adoption ni à la procréation médicalement assistée. Mais ça exprime entre deux personnes, une idée de solidarité globale. Alors bon, quand le projet est arrivé à l'Assemblée nationale, j'ai vu que ce qui nous était proposé, était largement similaire aux préconisations que j'avais faites, il y a déjà bien des années. J'ai donc considéré en conscience que, il n'était pas utile d'avoir sur cette affaire une optique strictement politicienne ou politicarde mais de juger selon ma conscience.