L'Union Démocratique Bretonne

22 février 1973
01m 43s
Réf. 00213

Notice

Résumé :

Joël Guégan, membre directeur de l'Union Démocratique Bretonne, annonce la candidature de cinq membres de l'UDB aux prochaines élections législatives. Il poursuit en évoquant les objectifs définis par le parti. [Document muet en début de sujet]

Date de diffusion :
22 février 1973
Source :
Personnalité(s) :

Éclairage

Dans une Bretagne où le mouvement breton (ou emsav) a été sérieusement malmené à cause de la prise de position de certains de ses membres pendant la Seconde Guerre mondiale, l'UDB est le premier parti breton né après 1945 qui se situe clairement à gauche et se réclame du fédéralisme et de l'autonomisme non séparatiste. Il fut créé à Rennes au début de l'année 1964 par dix-sept jeunes militants du Mouvement pour l'Organisation de la Bretagne (MOB), refusant le "ni droite ni gauche" et condamnant dès 1966-1967 les attentats du Front de Libération de la Bretagne ou FLB.

Dans les années 1970, malgré une certaine croissance de ses effectifs, l'UDB reste un petit parti de gauche avec mille adhérents en 1979. Après 1981, elle est affaiblie notamment par le ralliement au Parti Socialiste de son conseiller régional et leader brestois, Ronan Leprohon, et par une scission en 1984. Le nombre d'adhérents tombe alors à 500 en 1992. Malgré ces difficultés, sa stratégie d'union de la gauche lui permet d'être présent sur les listes d'union de la gauche lors des élections municipales et d'avoir des élus en 1983 et 1989, certains d'entre eux, souvent militants syndicaux et culturels, entament alors une longue carrière à ces postes. Les résultats du parti aux élections locales sont relativement bons, allant jusqu'à 7% aux cantonales de 1988, en Basse-Bretagne, mais faibles lors des scrutins aux enjeux nationaux (1,9% aux élections législatives de 1978). Les listes régionalistes qu'il conduit n'obtiennent guère plus de 2% des voix aux élections régionales. Militant pour une Europe fédérale des peuples et pour la défense de la langue et de la culture bretonnes, l'UDB est reconnue par ses partenaires malgré sa faible audience et un journal, Le Peuple Breton, de bonne tenue.

Bibliographie :

- Christian Bougeard, "UDB" dans Alain Croix, Jean-Yves Veillard, Dictionnaire du patrimoine breton, Rennes, éditions Apogée, 2000.

Fabien Lostec

Transcription

(Silence)
Joël Guégan
L'union démocratique bretonne présente 5 candidats, à l'occasion des présentes législatives, afin de faire connaître davantage ses positions, et ses analyses sur le problème breton. Essentiellement, l'union démocratique bretonne dénonce l'exploitation des travailleurs bretons - quels qu'ils soient - paysans, ouvriers, pêcheurs, et euh, estime que la responsabilité de cette exploitation incombe essentiellement au pouvoir. Au pouvoir des puissances d'argent, qui colonisent, comme nous disons, la Bretagne, afin de, d'en extraire le maximum de, de richesse, et sans laisser aux Bretons la possibilité de décider par eux-mêmes de l'exploitation de ces richesses dans un sens qui leur serait plus favorable. Nous dénonçons également la très grande centralisation française qui nuit particulièrement à la Bretagne, région qui pose des problèmes, à la fois sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan démographique, sur le plan culturel. Dans cet esprit, en tenant compte de tout ce qui s'est passé en Bretagne ces dernières années, manifestations diverses de mécontentement, nous souhaitons que les Bretons soient logiques avec eux-mêmes au niveau du vote. Et que ils expriment ce mécontentement par un vote favorable à toutes les forces populaires qui travaillent dans l'intérêt authentique des Bretons.