La liaison maritime Roscoff-Plymouth

06 mai 1976
04m 10s
Réf. 00295

Notice

Résumé :

Le ferry Penn ar Bed relie depuis quatre ans Roscoff à Plymouth. Cette liaison maritime a pour objectif de désenclaver et dynamiser les deux ports. Des échanges commerciaux permettent d'écouler la production agricole bretonne de fruits et légumes.

Type de média :
Date de diffusion :
06 mai 1976
Source :
FR3 (Collection: Terroir 22 )

Éclairage

La Bretagne est une des régions françaises qui a la plus grande longueur de côtes. Six ports de commerce et de voyageurs existent : Saint-Malo, Roscoff, Brest, Lorient, Saint-Nazaire et Nantes. Pourtant, jusqu'au milieu des années 1960, les activités maritimes tournent au ralenti en raison de la lente reconstruction d'une économie française bien plus tournée vers le continent. Cependant, on assiste à partir de 1965 à un renversement de tendance. Le trafic reste néanmoins fortement déséquilibré avec des exportations nettement plus faibles que les importations. Excepté le trafic "transmanche", il n'existe pas de lignes régulières. Cela étant, les exportations depuis Roscoff et Saint-Malo vers les îles britanniques ne représentent environ que 10 % des exportations bretonnes.

Toutefois, les exportations maritimes bretonnes depuis les années 1970 sont malgré tout en hausse. Etant donné l'importance de l'agriculture dans l'économie régionale, les denrées alimentaires représentent plus du tiers du tonnage exporté. Le trafic "transmanche" est surtout composé par des exportations traditionnelles : principalement les pommes de terre, les choux fleurs et les oignons. Suivant une tradition ancienne, l'exportation de pommes de terre "primeur" se fait quasi-exclusivement depuis les ports de Roscoff et de Saint-Malo vers le Royaume-Uni. Dans l'optique de dynamiser les échanges maritimes et de développer le tourisme littoral – la clientèle britannique est ici visée –, des lignes maritimes de voyageurs sont ouvertes entre Roscoff et Plymouth en 1973 et entre Saint-Malo et Portsmouth en 1976.

Bibliographie :

- Jacqueline Sainclivier, La Bretagne de 1939 à nos jours, Rennes, Ed. Ouest France, 1989.

François Lambert

Transcription

Alain Pelletier
Voici quatre ans bientôt que le premier ferry breton a accosté à Plymouth, et aujourd'hui, la silhouette blanche du Penn Ar Bed est devenue tout à fait familière de ce côté-ci de la Manche. Quatre années ont créé un nouveau courant d'échanges commerciaux entre tout l'ouest de la France et tout l'ouest de la Grande-Bretagne. Echanges agricoles en majeure partie qui prouvent que le désenclavement maritime de la Bretagne se fait petit à petit. De ce côté-ci, on se montre très optimiste. Ce courant peut s'accroître. Il faut l'accroître, et d'ailleurs, c'est essentiel pour le port de Plymouth.
(Bruits)
Monsieur Whatt
[anglais] Il est juste de reconnaître que s'il n'y avait pas eu, en 1973, la mise en service de cette ligne, s'il n'avait pas été alors réalisé les investissements de la gare maritime et des bateaux reliant Roscoff à Plymouth et maintenant Saint-Malo, ce port aurait traversé de très graves difficultés financières, et je me demande même s'il aurait survécu. C'est un fait qu'aujourd'hui, 80% des recettes du port de Plymouth proviennent de sa gare maritime. Nous pouvons, d'ailleurs, y traiter tout fret qui peut transiter sur un bateau équipé pour le roll-on, roll-off, et même la viande car ce port a une autorisation spéciale, lui permettant les importations de viande aussi bien de France que d'Europe.
(Musique)
Alain Pelletier
1973, premier car-ferry reliant Roscoff à Plymouth. Avril 75, une nouvelle liaison : Plymouth-Saint-Malo. Et enfin, le 17 juin prochain, une nouvelle liaison : Saint-Malo-Portsmouth.
Monsieur Vanderkrist
On y a travaillé depuis des années pour l'avoir, on n'a demandé que ça. Ça nous a beaucoup fait avancer dans le port de Plymouth même. Tout ce qui passe par Plymouth, ou d'un côté ou de l'autre, ça avance la ville de Plymouth. Notre port qui était sur le point je ne dirais pas de mourir mais de s'endormir, a maintenant ravivé complètement. C'est un port vivant, un port où il y a beaucoup de trafic des deux côtés.
Alain Pelletier
Pour preuve, il transite à Plymouth et à Roscoff quelques 116 000 tonnes de produits agricoles chaque année.
(Musique)
Monsieur Leroux
Cette ligne, vous voyez, ce port de Roscoff, les expéditeurs le réclament depuis déjà quinze ans. Parce que pour nous, elle revêt vraiment un intérêt primordial, étant donné que, ma foi, c'est un pont maritime qui est à notre porte, et qui permet d'acheminer notre chou-fleur. Parce que c'est quand même le gros légume que nous expédions là-bas dans les meilleures conditions. Autrefois, nous étions obligés d'attendre la marée, de charger avec la marée, quelquefois en deux heures, une marchandise qui était manipulée maintes fois, chargée dans les dépôts, redéchargée dans les bateaux conventionnels, empilée une dizaine de mille, tandis qu'à l'heure d'aujourd'hui, il y a... disons il n'y a pas rupture de charge.
Alain Pelletier
Les liaisons entre Roscoff et Plymouth ne datent pas d'hier, elles datent d'il y a deux siècles déjà, et elle concernaient essentiellement des produits traditionnels tels que l'oignon ou la fraise.
(Musique)