La sécurité maritime

07 janvier 1994
02m 02s
Réf. 00307

Notice

Résumé :

La sécurité maritime est une des préoccupations des ministres européens des transports. Le ministre français propose de renforcer les contrôles des navires dans les ports. Cette proposition est accueillie favorablement par les professionnels.

Date de diffusion :
07 janvier 1994
Source :
FR3 (Collection: Rennes soir )

Éclairage

La Mer du Nord est, avec la Manche, la mer la plus fréquentée du globe puisque Rotterdam est la première plate-forme du monde, concernant notamment le transport des hydrocarbures. La multiplication de la circulation maritime, accélérée par la mondialisation des échanges, accentue les risques d'accidents dans cette partie du monde. Devant une exaspération sociale grandissante face aux marées noires à répétition au large des côtes françaises depuis la fin des années 1960, le monde politique français et plus largement européen prend véritablement conscience à partir des années 1980 du problème. En effet, les conséquences catastrophiques des marées noires sont telles - économiques (fuite des touristes et absence de pêche), sanitaires et écologiques - que des mesures de circulation et de réglementation maritime sont prises. Ainsi, on assiste dans les années 1990 à un durcissement de la législation européenne sur les navires de commerce mouillant en Mer du Nord et dans la Manche. Le dispositif vise à un renforcement des contrôles sur le bon fonctionnement des navires et sur les compétences des équipages à naviguer. Ces nouvelles règlementations montrent rapidement leurs limites, tant humaines que matérielles, puisqu'elles ne peuvent empêcher en décembre 1999 une nouvelle catastrophe au large des côtes bretonnes : celle du vétuste pétrolier Erika qui s'est rompu en deux laissant ainsi s'échapper plus de 250 000 tonnes de déchets dans l'océan.

Bibliographie :

- Jean-Baptiste Henry, "Marées noires", Alain Croix et Jean-Yves Veillard (dir.), Dictionnaire du Patrimoine breton, Rennes, Apogée, 2001.

François Lambert

Transcription

Jean-Marc Le Vaillant
Et tout d'abord, donc, le renforcement de la sécurité maritime suite aux pollutions à répétition. Bernard Bosson, le ministre des transports, doit s'entretenir sur ce thème avec ses homologues européens. Il préconise en particulier le renforcement des contrôles sur les navires dans les ports, une proposition qu'approuve l'association des commandants de navire.
Eric Piollé
Contrôler le bon état des navires étrangers qui font escale dans un port, c'est ce que prévoit déjà le mémorandum de Paris signé en 82. Aujourd'hui, Bernard Bosson veut en renforcer l'application. Deux piste sont évoquées : l'augmentation du nombre des inspecteurs de navigation et l'harmonisation des procédures entre états européens, mesures positives pour l'association des capitaines de navire.
Michel Caron
La sécurité des navires ne peut être assurée que si les navires sont en bon état et s'ils sont armés par des équipages compétents. Il est donc nécessaire de procéder à des contrôles, vraiment à des contrôles poussés, et bien sûr, ces contrôles dans les ports nécessitent à la fois du temps, des hommes, des compétences. Donc c'est une mesure que nous estimons positive.
Eric Piollé
Les capitaines souhaitent aussi l'interdiction des navires poubelles dans les ports européens. En revanche, pour le transport des containers et marchandises dangereuses, la réglementation actuelle leur semble adaptée. Seul problème : il y a un relâchement de la surveillance des chargements.
Michel Caron
Le propre des transports par conteneur, c'est évidemment la rapidité, et en plus, cette accélération des opérations commerciales coïncide avec une diminution très importante des effectifs sur les navires, ce qui fait qu'en opération commerciale, le bord, l'équipage n'a plus la possibilité de s'assurer que chaque conteneur mis à bord l'est fait suivant les règles.
Eric Piollé
Solution préconisée par les professionnels : réexaminer les techniques d'arrimage sur les ponts pour aboutir à des procédés plus sûrs.