Le village archéologique de Melrand

03 décembre 1986
02m 43s
Réf. 00315

Notice

Résumé :

A Melrand, des fouilles archéologiques ont mis à jour un village médiéval dans lequel des archéologues ont découvert une unité d'habitation et des vestiges de poterie.

Date de diffusion :
03 décembre 1986
Source :
FR3 (Collection: Rennes soir )
Lieux :

Éclairage

Le site du village de Melrand, au sud-ouest de Pontivy dans la vallée du Blavet, a été identifié au début du XXe siècle. La reprise des fouilles en 1987 a permis de recenser et de fouiller, sur plus d'un hectare et demi, de nombreux bâtiments occupés vers l'An Mil. Le centre archéologique de Melrand a voulu en faire un lieu vivant d'expérimentation et d'interprétation archéologique.

On y découvre divers aspects de la vie rurale médiévale - fouilles du village de Lann-Gouh (XIe siècle) : vie quotidienne du Moyen Age, habitat rural (des maisons médiévales ont été reconstituées), expérimentations sur l'agriculture rurale (jardin expérimental), animaux de race rustique.

Martine Cocaud

Transcription

Présentateur
La Bretagne de l'an mil, c'est loin et pourtant le voyage est très facile à faire. Pour le réaliser, une bonne adresse, Melrand. Depuis le début de la semaine, ce village du Morbihan a ouvert au public une ferme médiévale. C'est-à-dire que sur le même site, on trouve des vestiges ainsi qu'une ferme archéologique. La reconstitution est, paraît-il, passionnante. Romuald Bonnant est allé aujourd'hui suivre le guide.
Romuald Bonnant
La Bretagne n'est pas née d'hier. Pensez donc, même Astérix est allé chez les Bretons. La bande dessinée est un argument mais l'archéologie en est un autre. Pour preuve, le site de Melrand, dans le Morbihan, où l'an mil a laissé ses empreintes, dissimulées sous les talus et les broussailles. Un site médiéval d'un grand intérêt scientifique, un site déjà connu. Les fouilles commencées en 1902, reprises en 1976, avaient été abandonnées. Mais depuis la fin 85, une archéologue avec son équipe s'attaque à l'ouvrage, sous le contrôle scientifique de la Direction des antiquités. Des fouilles qui ont mis à jour une unité d'habitation composée de maisons mixtes. Mixtes, car une extrémité surélevée servait aux hommes avec la présence d'un foyer, et l'autre bout, le bas-bout, aux animaux. Un site de un hectare et demi, un milieu pour la recherche mais pas seulement.
(Silence)
Joëlle Chalavoux
Très souvent, la recherche est beaucoup trop coupée du public, et ici, on a un lieu tout à fait privilégié pour ouvrir cette recherche sur l'extérieur. C'est-à-dire qu'aussi bien les écoles que tout le monde dans le public peut venir suivre ce qui se fait. La fouille va se continuer, l'aménagement de la consolidation des vestiges se fait à la suite de reprise de fouilles, donc continuellement, on voit des vestiges aménagés, des vestiges en cours de fouille, et d'autres qui sont encore à fouiller. On a un très bon aperçu de ce qu'est la fouille elle-même, mais en plus on développe une activité de recherche expérimentale, qui elle est beaucoup plus vivante et beaucoup moins abstraite que la fouille, et à laquelle aussi le public peut participer.
Romuald Bonnant
Pour l'instant, on a trouvé très peu d'objets domestiques, des morceaux de poteries et de métal. Grâce aux prélèvements de pollen, de carbone et à l'étude des phosphates et des nitrates, on espère connaître l'environnement et les activités des hommes. Des interrogations se multiplient, notamment sur l'existence d'édifices religieux et sur l'alimentation en eau. A ces questions, on ne dispose encore que de suppositions.
Joëlle Chalavoux
L'archéologie, c'est un support de rêves, il faut bien penser qu'on a quelques traces et qu'on est obligé d'imaginer le reste. Donc aussi bien les archéologues que les visiteurs peuvent avoir tendance à rêver. Pour l'archéologue, ce qui est très important, c'est de ne pas faire croire que ces rêves sont des réalités. Mais sinon, tout le monde a le droit de rêver sur un site comme ça, au contraire même.