Citroën, les sous-traitants

16 février 2000
04m 14s
Réf. 00398

Notice

Résumé :

L'entreprise Citroën à Rennes fait appel à différent fournisseurs. Ces équipementiers sont intégrés au processus de fabrication, notamment l'entreprise ECSA de Crévin qui s'est spécialisée dans les sièges de voiture.

Date de diffusion :
16 février 2000
Source :
FR3 (Collection: 12-13 Ouest )

Éclairage

Comme toutes les grandes entreprises industrielles, Citroën PSA s'est concentrée sur sa principale activité - l'assemblage des voitures - en s'appuyant pour le reste sur un réseau de sous-traitants. Ces entreprises livrent en flux tendu les pièces nécessaires. Suite à cette nouvelle politique, Citroën PSA a vendu une partie de ses activités. Ce fut le cas de l'usine de polymères la Barre-Thomas, créée en 1954, qui a été rachetée par l'italien CF Gomma. Depuis 1999, cette entreprise travaille pour plusieurs constructeurs automobiles, dont Citroën qui reste son principal client. Il en est allé de même de la société PCI du Rheu, spécialisée en carrosserie.

Lors du lancement de la construction des C5, le recours à des sous-traitants qui souhaitaient s'installer près de Citroën-PSA a poussé Rennes-Métrople à équiper une zone industrielle qui leur était destinée.

Mais en 2009, les équipementiers de l'ouest qui travaillent pour des constructeurs français et étrangers subissent eux aussi la crise du marché automobile. Les fermetures d'entreprises ou les suppressions d'emplois se multiplent. Par exemple, l'usine de la Barre-Thomas - qui après les investissement hasardeux de Gomma a été reprise par des fonds d'investissements américains - multiplie les plans sociaux depuis 2006.

Martine Cocaud

Transcription

Journaliste
Début de la ligne de montage à la Janais. Tous les modèles sortent de la peinture. Grâce à un code barre, la commande des sièges correspondant est automatiquement envoyée chez EXA, à Crevin.
(Bruits)
Christian Demé
On doit avoir, entre l'heure de fabrication et le montage du siège sur le véhicule, autour des 7 heures à peu près.
Journaliste
On appelle ça le flux synchrone. Pas de droit à l'erreur. 250 personnes fabriquent, en quelques heures, un produit aux normes de qualité très strictes. Un système inaccessible pour une petite entreprise. En 15 ans, Citroën a réduit le nombre de ses fournisseurs de plus de 2000 à presque 700. Construit en 91, quand la Janais a abandonné la fabrication des sièges, le site de Crevin n'est qu'une petite partie du groupe FAURECIA.
René Mathieu
Ces fournisseurs sont devenus des équipementiers, ce qu'on appelle maintenant les équipementiers par agrégation, absorption entre autre d'ensembles de PMI, pour avoir de l'importance, une grande surface de production et aussi une surface financière, parce qu'il leur était demandé aussi de faire de la recherche développement.
Arnold Tramaille
Nous allons chez le client, maintenant, avec nos ingénieurs de conception dès les premières phases de décision produit du client. Nous devons amener notre professionnalisme aussi sur la conception des produits, sur la conception des moyens. Et donc ça, ce n'est plus de la sous-traitance.
(Bruits)
Jean-Félix Melin
Vous venez avec nous, on va se rassembler, là, pour un petit briefing.
Journaliste
Quand l'atelier de Rennes a été transféré, une centaine de salariés a suivi le mouvement.
Jean-Félix Melin
Vous pouvez venir par-là 2 minutes ?
Journaliste
Ils ont découvert les méthodes des équipementiers.
Jean-Félix Melin
Je vais vous faire une petite information, là, comme toutes les semaines. Donc vous savez que l'équipe de nuit se termine aujourd'hui, enfin pas aujourd'hui, demain, exactement. Lundi, les gens récupèrent leur équipe respective.
Ouvrier
Les gens de l'équipe de nuit, ils reprennent leur module qu'ils avaient avant ou ils restent ?
Jean-Félix Melin
Les gens de l'équipe de nuit restent. Dans un premier temps, ils vont rester ensemble tel qu'ils sont actuellement. Mais peut-être qu'à l'avenir, on peut éclater ces modules-là. Ce n'est pas un problème.
Interviewé
L'agent de maîtrise, comme on l'appelait auparavant, n'avait qu'un rôle de gestion de la production.
Jean-Félix Melin
On ne lui donnait pas de budget à gérer. On ne lui donnait pas de responsabilités sur l'ensemble de la production du secteur. Bien sûr, on a toujours des chefs volontaires. Quand on a passé 30 ans dans une maison, on [incompris].
Michel Bigot
Qu'est-ce qui t'arrive ? Il y a un problème ?
Ouvrier 2
La matelassure a un défaut.
Michel Bigot
Je vais te la changer, alors. Moi, j'avais 19 ans chez Citroën quand on est partis. C'était pas évident, quoi.
Journaliste
Vous-même, votre rôle précisément, c'est quoi ? Leader ?
Michel Bigot
Leader, ça consiste à assurer le niveau de qualité, de quantité, de suivi de suggestion, animer les cercles de qualité aussi où on a eu une formation, quand même, assez bien préparée.
Jack Popot
C'est vrai qu'on a une petite culture un petit peu, je vais dire, avant-gardiste à ce niveau-là, par rapport, peut-être, à certains constructeurs qui, eux, vivent, je dirais avec des relations sociales beaucoup plus anciennes que les nôtres. C'est vrai que les gens sont toujours très force de proposition et souhaitent toujours en savoir plus.
Journaliste
Une force de proposition qui remplit tout de même 10 camions par jour. Autant essayer de se sentir concerné. Qu'est-ce qui vous intéresse dans ce boulot ?
Eric Charge
L'évolution. L'évolution du produit. Au mois de février, si on a de la chance, on fait de la 206. C'est un autre modèle.
Journaliste
4 sièges de plus. Lorsqu'un lot de 48 est prêt, il part pour Rennes. Ce n'est plus qu'une question d'aiguillage.
Christian Demé
Donc les produits se dirigent vers ce transtockeur et ressortent dans l'ordre de montage des sièges chez le client.
(Bruits)
Employé
Citroën , c'est le même système, quoi. Donc en fait ça à peu près 10 fois par jour la mise à quai
Journaliste
Retour à la Janais. Les sièges sont dirigés juste à temps vers le montage dans l'ordre des voitures commencées quelques heures plus tôt. Les retards sont rares : un seul ces 2 derniers mois. A peine 3 minutes d'arrêt sur la chaîne.