Défense de la côte de la Manche

07 août 1942
03m 55s
Réf. 00479

Notice

Résumé :

Des contingents de soldats allemands, venus du front de l'Est, se sont installés sur les côtes de la Manche. Un dispositif de protection côtière a ainsi été déployé, afin de contrer toute tentative anglo-américaine de débarquement.

Type de média :
Date de diffusion :
07 août 1942
Source :

Éclairage

La Bretagne à peine occupée, les Allemands fortifient les ports de guerre, construisent des bases sous-marines et agrandissent les aérodromes. Ces nouvelles installations doivent servir de bases de départ à la Kriegsmarine pour la bataille de l'Atlantique et à la Luftwaffe pour la bataille d'Angleterre. Les salaires qui sont proposés par les Allemands sont deux à trois fois supérieurs à ceux pratiqués par les entreprises françaises et attirent donc une main-d'œuvre locale importante. Avec la décision d'Hitler de construire le Mur de l'Atlantique en août 1942, l'activité atteint son point d'acmé. Dans les Côtes-du-Nord, 4000 personnes travaillent sur les chantiers allemands en août 1942, 7000 en juillet 1943 et 8000 un an plus tard, dont un grand nombre de travailleurs forcés. Les Allemands sont dorénavant dans l'obligation de contraindre les ouvriers bretons, la main d'œuvre volontaire ne suffisant plus.

A l'échelle nationale, des dizaines de milliers d'ouvriers participent à la construction de ce mur, qui doit empêcher une invasion du continent par les Alliés depuis la Grande-Bretagne. En conséquence, si les fortifications s'étendent du littoral basque jusqu'au nord de la Norvège, elles sont surtout présentes sur les côtes frappées par les eaux de la Manche et de la mer du Nord. L'organisation Todt est responsable de la conception et de la construction du mur. Mais, à partir de la fin de l'année 1943, c'est véritablement le maréchal Rommel qui se charge de superviser l'avancée des travaux. Estimant alors que les défenses côtières sont insuffisantes, il ordonne leur renforcement.

Au moment du débarquement, plus de 15 000 positions défensives bétonnées - ou bunkers - ont été construites sur environ 4 000 km de côtes françaises, sans compter les fils de fer barbelé installés sur les plages, les champs de mines s'étendant à l'intérieur des terres et les fameuses "asperges de Rommel" destinées à "accueillir" les alliés venant du ciel. Les batteries d'artillerie représentent la principale raison d'être du mur de l'Atlantique. Il s'agit en général de canons de marine ayant une portée de plusieurs dizaines de kilomètres, autour desquels sont construits des bunkers. Ces derniers, qui pouvaient également abriter des réserves de munitions, d'eau ou encore d'hommes, sont encore visibles en plusieurs points du littoral comme en Normandie, dans le Pas-de-Calais ou à La Hague.

Fabien Lostec

Transcription

Commentateur
En Angleterre et aux Etats-Unis, on parle beaucoup depuis plusieurs mois de la constitution d'un second front. Tout le long des côtes, l'armée allemande a installé des contingents venus du front de l'Est où ils ont été relevés par des troupes fraîches. Corps d'élite, corps de fer qui ont, jusqu'ici, emporté la décision sur tous les fronts, avec une ténacité et une organisation que les adversaires les plus résolus ont tenu à reconnaître. Ils constituent dès maintenant l'organe essentiel du dispositif de protection côtière.
(Musique)
Commentateur
Depuis l'Armistice a été établi, sur les bords de la mer du Nord, de la Manche et de l'océan, un système de défense en profondeur adapté à la nature de chaque coin de la côte.
(Musique)
Commentateur
Le travail silencieux mais gigantesque accompli en moins de 20 mois par l'armée allemande lui permet de considérer avec calme toute tentative anglo-américaine de débarquement.
(Bruits)