Élections régionales : Christian Troadec en campagne

09 mars 2010
02m 34s
Réf. 00730

Notice

Résumé :

L'élu finistérien Christian Troadec se présente aux élections régionales, à la tête de la liste "Nous te ferons Bretagne", comme le porte parole du centre Bretagne. La fracture territoriale a été au centre des propos échangés au cours de la réunion publique qui se tenait ce week-end à Carhaix.

Date de diffusion :
09 mars 2010
Source :

Éclairage

En 2010, la campagne des élections régionales en Bretagne est notamment marquée par le thème de la fracture entre une partie est de la région, dynamique et développée, et une partie ouest, moins facile d'accès, marginalisée et économiquement plus fragile. Délaissé de sa population, particulièrement touché par la montée du chômage, l'ouest de la Bretagne se sent l'oublié du développement dans la région. Portant un nom inspiré d'un vers du poète breton Xavier Graal, la liste « Nous te ferons Bretagne » compte s'attaquer à ces disparités. Mené par le maire divers-gauche de Carhaix, Christian Troadec, et lancé dès 2008, ce mouvement de rassemblement breton prône l'émancipation de la Bretagne. Ainsi, la campagne de la liste de Christian Troadec pour les élections régionales est largement orientée autour de l'idée d'une « Bretagne à deux vitesses », pour défendre le renforcement des régions et ainsi faire avancer l'idée du régionalisme.

Né en 1966 à Plévin dans les Côtes-d'Armor, Christian Troadec, maire de Carhaix depuis 2001, est également l'un des cofondateurs du festival des Vieilles Charrues en 1992, dont il préside l'association jusqu'en 2001. D'abord élu sous une étiquette « gauche alternative », il est réélu en 2008 malgré la candidature d'une liste d'alliance PS-PCF. En 2004, la région Bretagne est récupérée par la gauche avec l'ancien maire de Lorient, Jean-Yves Le Drian, devenu président du Conseil Régional. C'est à cette date que Christian Troadec devient élu de la majorité au Conseil Régional de Bretagne sur la liste UDB-Verts. Il se détache de la formation régionaliste en décembre 2008, suite à un désaccord avec le PS autour de la polémique de la fermeture de l'hôpital de Carhaix.

En 2010, la liste « Nous te ferons Bretagne » est présentée sur les cinq départements de la Bretagne historique mais n'obtient qu'un score inférieur à la barre des 5%. Les élections régionales du 21 mars 2010 verront donc s'affronter au second tour le président socialiste sortant Jean-Yves Le Drian, (62,65%), Bernadette Malgorn, de la majorité présidentielle (24,10%) et Guy Hascouët de Europe Ecologie (12,21%).

L'idée régionaliste en Bretagne peut sembler avoir eu peu de résonance lors de ce scrutin. Toutefois, en dénonçant des disparités effectives dans la vie quotidienne des habitants, telles que l'inégalité d'accès aux services d'intérêt général, la liste « Nous te ferons Bretagne » a trouvé un certain écho auprès de la population, et c'est dans le Finistère qu'elle a su réunir la majorité de ses voix. Au lendemain de ce scrutin, la liste affirme envisager de se présenter à nouveau aux prochaines élections, en particulier aux cantonales de 2011 et aux législatives de 2012.

Pauline Jehannin

Transcription

(Bruits)
Claire Louet
Y-a-t-il une Bretagne à 2 vitesses ? L'une à l'Est bientôt dopée par la future ligne TGV qui mettra Rennes à 1h30 de Paris, et l'autre à l'Ouest éloignée de l'emploi. Quelle comparaison possible entre le littoral qui voit croître sa démographie et le centre Bretagne qui attend désespérément l'Internet à très haut débit ? Autant de questions qui ont trouvé un écho auprès du public.
Inconnu
La fracture territoriale est très nette, par rapport aux danger qui se présente entre Rennes Nantes et les gens qui vont là-bas parce que c'est plus commode pour les études, c'est plus commode pour tout, et l'extrême Ouest ici, où on est un pays délaissé, on commence à être un pays délaissé, ici il y a une discrimination, là c'est clair hein.
Inconnue
Moi j'ai une collègue, on lui a demandé pourquoi vous restez travailler sur le centre Bretagne, pourquoi vous n'allez pas plutôt à Brest, vous avez plus d'avenir et tout ça. Bon, il y a un mépris qui vient de là-haut, un mépris historique qui continue à se passer, on a l'impression vraiment d'être des oubliés.
Claire Louet
Petit florilège illustrant ces inégalités, un habitant du centre Bretagne aurait une espérance de vie réduite de 5 ans par rapport à un breton d'Ille-et-Vilaine. Discrimination aussi sur les revenus moyens, 40.000 euros à Rennes, 25.000 à 40 km de là. Chiffres à l'appui, les candidats de la liste "Nous te ferons Bretagne" ont dénoncé ce déséquilibre.
Yves Pelle
Les 600 et quelques millions d'euros qui vont être dépensés pour la ligne à grande vitesse ne sont pas comparables aux 20 millions qui sont mis chaque année pour la route Triskel et la route nationale 164. Au rythme où aujourd'hui la route nationale 164 est mise à 2 fois deux voies, il faudra probablement 20 ans avant d'arriver à son terme.
Claire Louet
Les partis politiques dans leur ensemble sont d'accord sur le constat, reste donc à trouver les moyens financiers pour mettre en oeuvre les politiques qui réduiront ces disparités. Or, que ce soit la santé, les services publics, les routes, c'est l'Etat qui tient les cordons de la bourse et non la Région qui dispose d'un budget d'1 milliard d'euros.
Christian Troadec
On peut monter dans les ministères à Paris, on a eu des grands hommes en Bretagne qui l'ont fait, on a eu des ministres comme Pleven ou d'autres, qui ont obtenu des choses pour la Bretagne. Eh bien il faut sans doute un nouveau CELIB aujourd'hui pour la Bretagne et des gens qui disent fermement mais calmement que nous avons besoin de compétences, de pouvoirs supplémentaires pour la Bretagne. Et que nous n'irons pas plus loin, que nous n'accepterons pas la recentralisation telle qu'elle est en train de se pratiquer. Il faut un vaste plan de régionalisation en France.
Claire Louet
D'ici 2012, la Bretagne consacrera 276 millions d'euros pour aider les projets de développement des 21 pays bretons.
(Bruits)