L'école des courses hippiques de Chantilly

11 juin 2009
03m 17s
Réf. 00118

Notice

Résumé :

L'école des courses hippiques à Chantilly, la plus vieille et la plus prestigieuse école de galop en France fête ses 40 ans. Près de 200 adolescents y apprennent le métier. Les plus jeunes intègrent le cursus dès la 4ème, et en ressortent 5 ans plus tard avec un Bac Pro. Si à la sortie, la plupart deviendront cavaliers d'entraînement, leur rêve c'est de devenir jockey. Seule une poignée d'entre eux y arriveront. Pour faire partie de cette élite-là, le talent ne suffit pas : des facteurs génétiques comme la taille et le poids du cavalier entrent aussi en compte. Ceux qui sont trop grands ou trop lourds pour la course travailleront comme palefrenier, garçon de voyage ou cavalier d'entraînement.

Date de diffusion :
11 juin 2009
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Éclairage

Les courses hippiques (ou turf) constituent un monde à part dans l'univers de l'équitation. S'inscrivant dans la tradition anglo-saxonne du pari (et donc de l'aléatoire), elles se différencient à la fois des sports équestres, qui défendent une éthique amateur (la revendication d'un "sport pur" détaché des enjeux économiques), et du tourisme équestre, qui valorise la pratique du sport loisir. Les courses, notamment les plus prestigieuses, génèrent d'importantes retombées économiques, suscitant l'intérêt des plus grandes fortunes mondiales mais aussi de la foule des petits parieurs.

Prenant acte de cette attractivité, toute une filière de formation aux métier des courses de chevaux s'est progressivement structurée. L'Ecole des courses hippiques de Gouvieux, qui jouxte le prestigieux domaine équestre de Chantilly, a ainsi été créée en 1969. En 1987, elle intègre, avec quatre autres centres (Graignes, Boissy-Saint-Léger, Cabriès, Mont-de-Marsan), l'Association de Formation et d'Action Sociale des Écuries de Courses (AFASEC). Ce regroupement, qui est sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et du ministère des Finances, organise la formation - théorique et pratique - des futurs salariés des écuries de courses. Il s'attache ainsi à délivrer des diplômes correspondant aux besoins de ces structures d'entraînement.

L'École des courses hippiques de Gouvieux propose notamment, sous l'égide de moniteurs techniques, de former au métier très prisé de jockey. De grands champions tels Olivier Peslier, Mickaël Barzalona, Christophe Soumillon ou Stéphane Pasquier, vainqueurs des courses les plus prestigieuses (Prix de l'Arc de Triomphe, Prix du Jockey Club, Prix de Diane, Derby d'Epsom, etc.), ont suivi ce cursus. Seulement, la filière se révèle très sélective : 3% des écoliers (c'est-à-dire ceux ayant les meilleures aptitudes techniques, physiques et morphologiques) parviennent en moyenne à exercer la profession de jockey. Face à cette concurrence acharnée, de nombreux élèves de l'école de Gouvieux se réorientent rapidement vers d'autres formations telles que cavalier d'entraînement, premier garçon ou garçon de voyage. La vitalité de la pratique du turf, en France en général (près de 7000 courses de galop organisées pour l'année 2009) et en Picardie plus particulièrement (du fait du rayonnement de l'hippodrome de Chantilly , leur permet d'entretenir l'espoir de vivre un jour de leur passion.

Sébastien Stumpp

Transcription

Marie Roussel
Le 26 juin, l’école des courses hippiques de Chantilly fêtera ses 40 années d’existence. La plus vieille et la plus prestigieuse école de galop en France. Près de 200 adolescents y apprennent le métier. Les plus jeunes qui intègrent le cursus dès la 4ème ressortent 5 ans plus tard avec un Bac Pro en poche. Et à la sortie, la plupart deviendront cavaliers d’entraînement. Mais leur rêve à tous, c’est de devenir jockey. Antonin Billet et Gérard Payen.
(Bruit)
Billet§Antonin
Une victoire à Chantilly, ils en rêvent tous. Ces adolescents sont élèves à l’école des courses hippiques à deux pas de l’hippodrome. Devenir jockey, monter les plus beaux purs-sangs, c’est ce rêve-là qui les fait se lever tôt chaque matin pour entraîner leur cheval. Ça te fait rêver, le prix de Galle ?
Pfeil§Zoé
Oui. Surtout, quand on sait que… Quand on les voit gagner, comme ça, comme Christophe Patrice Lemaire qui a gagné le jockey club, là, le week-end dernier, ça fait rêver.
Billet§Antonin
Mais avant d’en arriver là, il faut d’abord faire ses gammes.
Langlois§Laurent
Les consignes : on rentre dans les boites, on reste calme, la tête droite. Pour prendre un bon départ, on les recule bien. Mettre les fesses au poste arrière. A 3, j’ouvre les boites. On sort 100 mètres, bien droits, bien ensembles. D’accord ? 1, 2, 3…
Billet§Antonin
Sur une piste de sable qui leur est réservée, au coeur de la forêt de Chantilly, les apprentis cavaliers s’exercent aussi au canter. Le canter, c’est l’allure de travail du cheval, un galop d’entrainement qui lui permet de se muscler. Pointe des pieds sur les étriers, dos du cavalier bien parallèle à la ligne de dos du cheval. C’est tout un bagage technique qu’il faut maîtriser. Quand ils travailleront dans des écuries de course, ces jeunes devront chevaucher ainsi des purs-sangs chaque matin durant plusieurs heures.
Langlois§Laurent
Rachel, ton cheval est un peu raide au galop de chasse.
Rachel
Oui, il est un peu raide. Il avait une action un peu piquée, derrière. Et bon, c’est la première fois que je le montais, et bon, ça va. Et au canter, ça a été.
Billet§Antonin
C’est la fin de l’entraînement, un moment de détente où chacun partage ses anecdotes de stage. Durant leur scolarité, les élèves passent la moitié de leur temps à l’école, l’autre moitié en écurie chez des professionnels.
Elève 1
… pas tomber. Tu vas ramener le Champagne ?
Elève 2
Ceux là qui tombent, c’est 2 Euros dans la cagnotte.
Elève 3
Pour ceux qui arrivent, là, souvent, ils ont 13 ans. Oui, 13-14 ans et ils sont tout légers et tout et ils pensent qu’ils peuvent avoir leur chance parce qu’ils sont légers et tout. Et en fait, en 2 ans, ils explosent parce que… Ils prennent un peu de muscles, ils prennent un peu de poids et puis bien voilà. Et puis, on se dirige vers l’obstacle, en fait.
Langlois§Laurent
Au bout de 2-3 ans, quand ils ont compris que leur avenir, malheureusement, n’est pas pour les courses, ils ne seront pas jockeys, ils prennent autant de plaisir à entraîner des bons chevaux, à bien les soigner et bien s’en occuper.
Billet§Antonin
Car seule une poignée d’entre eux deviendront jockeys. Pour faire partie de cette élite-là, le talent ne suffit pas. Des facteurs génétiques comme la taille et le poids du cavalier entrent aussi en compte. Ceux qui sont trop grands ou trop lourds pour la course travailleront comme palefreniers, garçons de voyage ou cavalier d’entraînement.