Création du C2TR

17 septembre 2009
02m 35s
Réf. 00318

Notice

Résumé :

Le conseil régional de Picardie a, avec plusieurs partenaires, créé un centre de transfert de technologies le C2TR. Reportage à l'usine Aérolia de Méaulte où ce laboratoire développe des robots et où un vaste atelier dédié aux matériaux composites est en construction présenté par son responsable Olivier Canal. Christian Cornille PDG d'Aérolia souligne l'intérêt économique de cette filière et Claude Gewerc président de Région explique que la recherche fondamentale sur les nouveaux matériaux va pouvoir être utilisée dans de nombreux domaines et ainsi conforter les PME en Picardie.

Date de diffusion :
17 septembre 2009
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Éclairage

Dans la compétition mondiale, la métallurgie est probablement la plus exposée de toutes les branches industrielles, tant elle est soumise à la concurrence effrénée des pays émergents. Partant de ce diagnostic, le conseil régional de Picardie, en concertation avec de très nombreux acteurs publics et privés, met tous les moyens en œuvre pour aider la métallurgie locale à construire un autre modèle d'excellence, fondé sur l'innovation sous toutes ses formes, sur l'enrichissement du "capital humain" et sur le respect de la nature.

La métallurgie affiche aujourd'hui un poids prépondérant dans l'industrie régionale. Elle représente, en effet, plus de 1 500 établissements et emploie près de 44 000 salariés, soit 11,1% de l'ensemble des effectifs salariés picards contre 8,6% au niveau national. La pérennité de la métallurgie est donc déterminante pour l'avenir industriel de la région.

La nécessité de faire monter en gamme les produits de la métallurgie ne date cependant pas d'aujourd'hui. Dès le milieu des années 80, devant les difficultés rencontrées par de nombreux industriels notamment ceux du bassin d'Albert (Somme), plusieurs initiatives furent engagées comme la création d'une antenne locale de l'Association pour le développement de la production automatisée (ADEPA). Composée d'ingénieurs, elle est chargée d'accompagner les entreprises du bassin d'Albert dans la transition de la métallurgie légère vers la recherche d'une plus forte valeur ajoutée, en l'enrichissant des dernières avancées de l'électronique. Chemin faisant, est née l'idée de doter le territoire d'un lieu (et d'un réseau) d'échanges, de recherche, d'expérimentation, de transfert de technologie ainsi que de formation professionnelle de grande envergure. Initialement connu sous le nom de Centre de transfert de technologie robotique (C2TR) comme le présente l'extrait du journal télévisé du 17 septembre 2009 ci–joint, le projet s'est profondément densifié pour prendre le nom définitif d'IndustriLAB (1).

Il s'agit d'une plate-forme technologique mutualisant des moyens humains et matériels (robots, banc d'essais, démonstrateurs...etc.) dans le but d'offrir à une communauté ouverte d'utilisateurs, en particulier des entreprises, des ressources (équipements, prestations, services...etc.) leur permettant de mener à bien leurs projets d'expérimentation, de recherche-développement et d'innovation. La plate-forme technologique est un lieu physique d'initiation et d'accompagnement où peuvent s'articuler les projets de recherche et développement des différents acteurs du territoire (entreprises, centres publics et privés de recherche, établissements d'enseignement supérieur et lycées techniques...etc.). Même s'il a été initialement imaginé en soutien à la mécanique-métallurgie, IndustriLAB s'adresse aussi à l'ensemble des filières industrielles, groupes et PME. En effet, bien que la demande initiale émanait d'Aerolia – filiale d'EADS dont le site de Méaulte fabrique, en matériaux composites, les pointes avant des Airbus - qui souhaitait disposer à proximité d'un outil de recherche et développement, c'est sous l'impulsion décisive du conseil régional de Picardie que le projet s'est étendu à l'ensemble des filières industrielles et aux entreprises de toutes tailles. Les PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) régionales trouveront là un accès privilégié, aux côtés d'autres entreprises, de laboratoires ou d'universités, à des moyens qu'elles n'auraient sans doute pas réussi à mobiliser toutes seules.

Situé sur l'aéropôle de Picardie (Méaulte), IndustriLAB, véritable pôle technologique de développement de projets innovants autour de la robotique industrielle, de la réalité virtuelle, de l'assemblage multilatéraux et des matériaux composites, proposera plus 10 000 m2 de locaux constitués de laboratoires, d'ateliers, de bureaux et de centre de formation à disposition des utilisateurs.

La plateforme technologique sera mise en service dans le courant de l'année 2014, mais elle opère déjà depuis 2010 dans le cadre d'appel à projets.

(1) site internet de la plate-forme technologique : http://www.industrilab.fr/

Slim Thabet

Transcription

Antoine Marguet
Alors face à ces licenciements, eux signent pour développer l’innovation. Ce matin, dans les locaux de l' ESSIE, le conseil régional de Picardie et de nombreux partenaires ont finalisé leur engagement pour la réalisation d’un centre de transfert de technologie. Ça se passe à l’usine de Méaulte. C2TR, c’est son nom, c’est un laboratoire développé par exemple des robots. Un projet ambitieux qui vient s’ajouter à la construction d’un vaste atelier dédié aux matériaux composites. C’est avec cette technologie qu’Aerolia fabriquera les avions de demain. Les explications avec Dominique Patinec et Benoît Henrion.
Dominique Patinec
Voici le couvercle et voici la cocotte. Oui, il s’agit bien d’une cocotte minute. Elle servira à mitonner des avions. Les professionnels appellent cette machine un autoclave. Elle sera une pièce maîtresse dans les projets d’Aérolia. Sa taille gargantuesque est digne du futur A350.
Olivier Canal
Nous sommes devant un autoclave qui va servir à la cuisson des panneaux composites de la pointe avant de l’A350. Ça sert à la cuisson des panneaux crus qui sont constitués de fibre de carbone et de résine. Donc une cuisson qui dure à peu près entre une dizaine d’heures à 180°.
Dominique Patinec
L’usine où sera installé cet autoclave sort de terre. Ses 18 000 m² seront consacrés aux fameux matériaux composites. Ces alliages allègeront les avions de demain et limiteront la facture en carburant. Un virage essentiel pour l’industrie aéronautique. Aérolia ne veut pas le manquer et investit tous azimuts, en Tunisie comme en France.
Christian Cornille
Nous avons fait du chemin. On a investi depuis le 1er janvier sur l’ensemble de nos sites en France 45 millions d’euros depuis le début de l’année. On a créé, en France, plus de 140 emplois.
Dominique Patinec
Et ce savoir-faire, Aérolia veut le vendre à un maximum de clients. Demain, un émissaire de Boeing découvrira le site de Méaulte et ses salariés.
Christian Cornille
On parle de Boeing mais [inaudible] est un client, pour nous, important. Bombardier sera un client important. Dasso peut être un client très très important.
Dominique Patinec
Dans ce marché ultra concurrentiel, la matière grise n’a pas de prix. Un centre de transfert de technologie va donc voir le jour tout près de l’usine.
Claude Gewerc
C’est de la recherche fondamentale sur les nouveaux matériaux qui vont pouvoir être utilisés dans l’aéronautique, dans le ferré, dans l’automobile et qui conforte les PME et les groupes en Picardie.
Dominique Patinec
Et la recherche fondamentale débute avec des légos. Une entreprise très sérieuse. Les ingénieurs se sont d’abord servis de leurs ordinateurs puis ils ont bâti l’usine pour de vrai, enfin presque.