Max Lejeune visite les chantiers de la reconstruction à Amiens et assiste à la fête du bouquet

01 janvier 1948
02m 16s
Réf. 00400

Notice

Résumé :

Dans ce document muet, Max Lejeune, secrétaire d'État aux Forces armées, visite les chantiers de la reconstruction dans le centre d'Amiens. Il est entouré de plusieurs personnalités dont Maurice Vast, maire d'Amiens. Après la cérémonie de la montée d'un bouquet remis à un ouvrier en haut d'un immeuble en construction, M. Vast, prononce un discours sur une petite tribune, place René Goblet.

Date de diffusion :
01 janvier 1948
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Éclairage

En 1945, le patrimoine immobilier d'Amiens est atteint à 60 % : 6305 immeubles sont entièrement détruits, plus de 14 000 autres sont partiellement endommagés. L'espace détruit couvre 140 hectares au centre de la ville, du pied de la cathédrale au Nord-Ouest de Saint-Leu, jusqu'aux boulevards intérieurs et à la gare Saint-Roch, jusqu'au quartier de la gare du Nord et une partie des quartiers Saint-Pierre, Saint-Acheul et du faubourg de Hem (1). Les premiers plans du reportage montrent que si la cathédrale a été épargnée le beffroi et l'église Saint-Germain ont été très endommagés.

Le gouvernement de Vichy avait confié à l'architecte Pierre Dufau le soin de proposer un plan de reconstruction. Ce plan est déclaré d'utilité publique le 23 juin 1943, puis modifié en avril 1946 puis en juillet 1949. Il simplifie l'ancien dessin de la ville et prévoit deux grands axes et des constructions aérées. Pierre Dufau envisage de dégager les voies circulatoires, de maintenir les grandes artères de commerce et de sauvegarder les monuments publics. Il veut respecter ce qui subsiste, conserver les grands tracés historiques de la ville, les voies romaines nord-sur de la rue Saint-Leu à la rue de la République, l'axe est-ouest de la rue de Noyon à la Hotoie en passant par la place Gambetta.

Les travaux ne commencent, lentement, qu'une fois la guerre terminée, et les Amiénois doivent longtemps vivre dans des baraquements, où sont également installés des commerces, comme le café que l'on voit au début du reportage. Durant l'été 1945, une association syndicale de reconstruction et de remembrement est créée, mais Amiens préfère maintenir un nombre important de parcelles. La municipalité, conduite depuis la Libération par le socialiste Maurice Vast, souhaite la construction d'immeubles collectifs, des ISAI, immeubles sans affectations individuelles, dans l'îlot du boulevard Faidherbe.

Max Lejeune, l'une des personnalités politiques les plus importantes du département, président du Conseil général de la Somme, député, ministre dans le gouvernement de Léon Blum du 16 décembre 1946 au 21 janvier 1947, reconnaissable à sa grande taille dans le reportage, donne le premier coup de truelle symbolique le 14 juillet 1947 et pose la première pierre à l'angle de la rue des Otages, de la place René-Goblet et de la rue Allart (2). Mais ce n'est qu'à la fin 1947, avec les premières aides massives du plan Marshall, que les travaux s'intensifient. Fin 1947, les travaux commencent à l'entrée de la rue des Trois-Cailloux et progressent vers l'ouest. Il faut trois ans pour achever le premier tronçon, entre la place René-Goblet, où l'on voit les officiels rassemblés dans le reportage, et la place Gambetta. Les commerces provisoires regagnent la rue des Trois-Cailloux en 1950.

La deuxième phase sera lancée en 1949, autour de l'aménagement de la place de la Gare. La troisième tranche s'organisera autour de la réalisation de la place Gambetta (1952-1954) puis se poursuivra autour de la place du Marché avec les nouvelles Halles du Beffroi (1954-1956) (3) .

(1) Sous la direction de Ronald Hubscher, Histoire d'Amiens, Privat, 1986, p. 277.

(2) La date exacte de ce document n'a pas pu être déterminée. Il a donné un premier coup de truelle symbolique le 14 juillet 1947. Cependant, il n'avait alors plus de poste ministériel. Il ne devient secrétaire d'Etat aux Forces armées dans différents gouvernements qu'à partir du 12 février 1948. L'état d'avancée des travaux laisse à penser qu'on serait plutôt dans l'année 1948.

(3) Nadine-Josette Chaline, Jean-Paul Cointet, Jean Girardon, Philippe Nivet, Alain Trogneux, Amiens, un siècle de vie, 1900-2000, Fécamp, Editions des Falaises, 2003, p. 136-137.

Philippe Nivet

Transcription

(Silence)