Cérémonie des 500 ans du traité de Picquigny

29 août 1475
01m 34s
Réf. 00409

Notice

Résumé :

En août 1475, Louis XI et Edouard IV d'Angleterre ont mis fin à la guerre de Cent Ans par le traité de Picquigny. Rappel historique de l'événement sur des images de l'anniversaire dans la ville où une stèle a été dévoilée.

Date de diffusion :
02 septembre 1975
Date d'événement :
29 août 1475
Source :
Thèmes :

Éclairage

En ce début de mois de septembre 1975, toute la population de la petite ville de Picquigny dans la Somme - située à 13 km à l'ouest d'Amiens, aux confins du Ponthieu et du Vimeu, en direction de la mer - est en émoi. La municipalité a décidé de célébrer la mémoire de la cinq centième année de la ratification du traité passé en ce lieu par la pose d'une stèle en grès brut dressée pour l'occasion sur le côté de la collégiale proche de l'escalier Saint-Martin. Au-devant de la pierre, la cérémonie débute par la lecture du texte du traité suivie par une foule attentive, avant de dévoiler la stèle arborant quatre lignes gravées sobrement à son sommet : "29 août 1475 Paix de Picquigny entre la France et l'Angleterre". La cérémonie se poursuit à l'intérieur de la collégiale médiévale Saint-Martin située au pied des ruines imposantes du château dans laquelle une exposition de tableaux et de sculptures d'art contemporains a été organisée. Le film s'achèvent sur quelques vues des rues et de la place devant la collégiale illuminée de flambeaux et des enfants jouant. Le narrateur pendant toute la durée des images de la commémoration explique la nature et l'importance du traité signé dans ce petit village pittoresque de la Somme marquant de manière étonnante la fin de la guerre de Cent ans (1337-1475). Ainsi le traité de Picquigny fut conclu le 29 août 1475, pour une trêve de sept ans, entre le roi de France Louis XI (1423-roi 1461-1483) et le roi d'Angleterre Édouard IV (1442-roi 1461-1483).

Le roi d'Angleterre était intervenu dans le conflit franco-bourguignon, où il voyait une nouvelle occasion de reconquérir les anciens domaines continentaux perdus des Plantagenets. Par un traité du 25 juillet 1474, il avait promis à Charles le Téméraire de venir avec une armée et de prendre en tenaille les faibles forces du domaine royal français ; il débarqua à Calais le 6 juillet 1475 avec ses troupes. Louis XI proposa alors d'acheter à prix d'or le rembarquement des troupes anglaises. Édouard IV, voyant que le Téméraire s'était imprudemment engagé en Lorraine et que leurs alliés semblaient peu décidés à les aider, accepta la trêve et l'alliance française, moyennant une somme colossale pour l'époque de 75 000 écus assortie de la promesse d'une pension annuelle de 50 000 écus. En multipliant les cadeaux en argent aux membres de l'entourage de son adversaire, Louis XI avait ainsi mis un terme, de façon peu glorieuse mais efficace, au dernier rebondissement de la guerre de Cent Ans. On peut dire qu'il a su trouver le prix de la paix. Les Anglais ne sauvegardèrent sur le continent que la place de Calais, qu'ils occupaient depuis 1347, et qu'ils devaient conserver jusqu'en 1558. Cette trêve renouvelable par bail de sept ans ne fut jamais remise en cause car elle contentait réellement les deux parties : Édouard IV d'Angleterre prétendu ainsi recevoir un tribut de la France, tandis que Louis XI de France affirmait fournir une pension à son sujet le roi d'Angleterre. En fait elle permettait surtout à la royauté française de tenir en respect ses seigneurs féodaux, en premier lieu Charles le Téméraire.

En septembre Louis XI et le Téméraire signèrent la trêve de Soleuvre. Le 29 septembre la paix de Senlis fut signée entre François II de Bretagne et Louis XI. La petite ville de Picquigny conserve fièrement le souvenir d'une paix achetée entre l'Angleterre et la France sans avoir pour autant avoir résolu clairement les questions de suzeraineté qui étaient pourtant à l'origine même du conflit.

François Blary

Transcription

Hubert Tilloy
Il y a 500 ans, Louis XI et Edouard IV d’Angleterre signaient le traité de Picquigny qui mit fin à la guerre de Cent ans. Peu de temps auparavant, Edouard IV venait d’accéder au trône d’Angleterre. Il lui fallait encore reconquérir cette France que Charles VII avait reprise. Mais bientôt, les vivres manquent aux Anglais qui se heurtent aux fortifications nouvelles des places françaises. Alors le roi d’Angleterre se décide à composer d’autant que l’approche de l’automne et de l’hiver lui fait peur. Le 29 août 1475, les deux rois se rencontrent à Picquigny où ils signent une trêve de 7 ans, concluent un accord de parfaite amitié et s’engagent à se protéger contre leurs sujets rebelles. Le dauphin Charles épousera Elisabeth, la fille d’Edouard IV, qui reçoit, en plus, quelques compensations financières. En fait, le roi d’Angleterre a vendu la renonciation de sa dynastie à la couronne de France. Cette trêve met fin à la guerre de Cent ans qui dure, en réalité, depuis 138 années. L’originalité de la guerre de Cent ans vient de ce qu’y sont élaborés les nations modernes avec leur cadre et leur puissance. Commencée comme une guerre féodale classique, elle est achevée en lutte de nation à nation. Commencée dans une Europe occidentale parfaitement médiévale, elle s’est achevée à l’aube de grandes découvertes de la Renaissance à la Réforme.
(Musique)