Présentation du BEP de productique mécanique et usinage à Albert

03 juin 2000
01m 13s
Réf. 00309

Notice

Résumé :

Reportage sur le BEP Productique Mécanique Usinage qui forme des jeunes aux métiers de fraiseur, ajusteur et tourneur, notamment sur des machines numériques. Ce BEP créé en collaboration avec le PHMA, Pôle Hydraulique et Mécanique d'Albert dans la Somme, regroupe 25 entreprises sous traitantes de l'aéronautique à Albert et sa région.

Type de média :
Date de diffusion :
03 juin 2000
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Éclairage

Lorsque les économistes parlent de compétitivité, ils distinguent généralement deux catégories non exclusives :

- d'une part, la compétitivité "coût", qui concerne la totalité des coûts des facteurs concourant à la production, tels que celui du travail, des matières premières, de l'énergie, du capital (usage des machines et intérêt des emprunts), des dividendes versés...etc.

- d'autre part, la compétitivité "hors coût", relative à la qualité des produits et aux services qui leur sont associés, à leurs contenus en innovations (incrémentales ou radicales), à leur ergonomie ainsi qu'à leur design.

Le constat largement partagé est que pour renforcer la compétitivité de l'industrie française, il est nécessaire de favoriser la "montée en gamme" des produits proposés afin d'en accroître la demande ; c'est à dire de proposer des produits de meilleure qualité, plus innovants, par un investissement accru en recherche&développement. La stratégie de baisse généralisée des "coûts" (principalement celui du travail) présente, en effet, certaines limites et surtout, elle expose à des risques macroéconomiques non négligeables.

On oublie cependant souvent que monter en gamme nécessite aussi une main d'œuvre plus qualifiée. Dès lors se pose avec acuité la question de la formation initiale et continue des salariés (comme des demandeurs d'emploi). Une récente enquête menée par la Banque de France auprès d'entrepreneurs vient d'ailleurs confirmer que "l'absence de personnel qualifié constitue le premier obstacle rencontré par les entreprises pour augmenter leurs capacités de production" (1).

Les difficultés de recrutement dans le secteur industriel sont assez souvent dues à la mauvaise image dont il jouit auprès de certaines catégories de la population, en particulier les jeunes. Les entreprises industrielles gagneraient sans doute à améliorer leur image en se faisant mieux connaître du grand public et de leur environnement.

C'est le sens du "Printemps de l'industrie" organisé chaque année par le conseil régional de Picardie depuis 2006. Cette manifestation consiste à ouvrir pendant plusieurs semaines les portes des usines, à organiser des visites, des débats et des conférences autour du potentiel industriel régional. A travers cet événement de dimension régionale, les enjeux sont multiples. Ils consistent, d'une part, à combattre l'idée que le recul de l'industrie en région serait une fatalité et à rechercher la mobilisation des picards autour de la question industrielle par la prise de conscience de l'importance de ce moteur essentiel à l'économie régionale , de l'autre, à lutter contre la désaffection précoce pour les métiers de l'industrie, considérés injustement comme des activités appartenant au passé par opposition aux emplois tertiaires, accentuant ainsi indirectement les difficultés du secteur. Car, bien que le secteur soit pourvoyeur d'emplois qualifiés voire très qualifiés, il éprouve des difficultés à recruter localement.

En outre, entreprises et système éducatif devrait davantage dialoguer ; si la croyance en une adéquation parfaite et instantanée entre offre de formation et besoins des entreprises est à rejeter, il est impératif de faire mieux coopérer ces deux mondes, à tous les niveaux , afin de construire des programmes ambitieux d'orientation et de formation adaptés aux spécificités de chaque bassin d'emploi. C'est là une source de compétitivité non négligeable comme le fait l'Allemagne avec son système d'apprentissage dual envié. Sans oublier l'impact des vagues de départ à la retraite à venir...

Les entreprises du Pôle mécanique et hydraulique d'Albert (PHMA) l'ont bien compris. Elles sont en effet très impliquées dans l'offre de formation du Lycée Lamarck voisin. Elles accueillent notamment de nombreux stagiaires et apprentis et bénéficient en retour des compétences acquises par les jeunes dans leurs parcours scolaires comme le montre l'extrait vidéo attaché.

L'enjeu est crucial pour la Picardie ; s'il y a indéniablement une progression ces dernières années du niveau de formation et de qualification de la population régionale (notamment des diplômés de l'enseignement supérieur), la part des ouvriers non qualifiés représentait encore, selon l'INSEE, près de 20 % des salariés de l'industrie en 2010. Il faut par conséquent œuvrer à l'amélioration des compétences de l'ensemble des salariés pour gagner en compétitivité ! On sait aussi qu'il y a là un fort enjeu d'attractivité territoriale car la présence d'une main d'œuvre qualifiée constitue un critère important d'implantation des entreprises.

(1) Bulletin de la Banque de France n°187, 1er trimestre 2012 : "La durée d'utilisation des équipements dans l'industrie manufacturière poursuit sa progression en 2011", p. 22.

Slim Thabet

Transcription

Olivier Brumelot
Alors les apprentis qui sont actuellement en formation dans les entreprise du PHME, on l’a dit tout à l’heure, préparent le BEP PMU. C’est donc Productique, Mécanique, Usinage. Et ça n’a plus aucun secret pour Roxane comme on va le voir.
(Musique)
Roxanne
Rigoureux, méthodique, précis. Telle est la réputation des ajusteurs, fraiseurs, tourneurs, des mécaniciens dans l’âme. Mais pour se mettre aux commandes numériques d’une machine à mesure tridimensionnelle ou n’importe quelle autre machine outil, il faut se former.
(Musique)
Roxanne
Deux ans sont nécessaires pour se familiariser aux nouvelles technologies qui envahissent cette chaîne de fabrication de pièces de précision médicale ou aéronautique. Aurélien, 15 ans, est le seul apprenti de l’usine. Il est, ici, dans la salle de métrologie contrôle où il vérifie chaque pièce. Au programme de sa première année : atelier et contrôle qualité. La production, il connaîtra seulement l’année prochaine pour obtenir son BEP Productique Mécanique Usinage.
(Musique)