La Mer de sable parc d'attractions Jean Richard à Ermenonville

22 août 1970
08m 09s
Réf. 00501

Notice

Résumé :

Reportage sur le parc d'attractions de la Mer de sable à Ermenonville, créé par Jean Richard. Interview du directeur sur ce parc ouvert depuis huit ans. Le petit train du désert emmène les visiteurs dans la "forêt enchantée". Dans le village texan, reconstitution de la vie du far west. . Le directeur du parc parle de la clientèle du parc et de la sécurité. Interview d'enfants sur le parc. Interview de différents visiteurs dont un est venu de l'Aube. De nombreux manèges, dont la grande roue attendent les enfants.

Date de diffusion :
22 août 1970
Source :

Éclairage

Inauguré en 1963, le parc d'attraction Jean-Richard est un ensemble pionnier en la matière, en particulier à une époque où les fêtes foraines étaient le mode dominant des équipements récréatifs.

L'acteur, qui réside à Ermenonville, y avait déjà ouvert un parc zoologique, en 1954. Cette fois, il appuie son projet sur un affleurement de sables de la même origine que ceux de Fontainebleau pour diversifier son activité sur la base d'une entreprise familiale et qui forme, ici, un étendue telle qu'elle pourra passer pour une mer, une "mer de sable". Profitant encore de la réputation d'Ermenonville, désormais suffisamment proche de Paris à cette époque où l'automobile se développe pour être accessible sur la journée, il investit alors la cinquantaine d'hectares du site de toute la signification mythologique qu'il peut prendre à cette époque. Les entreprises issues du cinéma mobilisées pour les décors peuvent s'en donner à cœur joie : l'argument paysager est celui du désert, le Sahara, tout juste décolonisé par la France, et encore placé sous le signe du palmier, du chameau et des nomades. Il est aussi celui Far West où s'affrontent, de trains en trains, les fameux cow–boys et leurs ennemis bien connus, les indiens. Globalement donc, l'idée du moment est de rendre possible un "tour du monde en quatre-vingt attractions" alors même que l'esprit "âge d'or" de Disney commence aussi à souffler sur la "forêt enchantée", comme le reportage y insiste, en particulier en utilisant un air célèbre emprunté à Blanche-Neige. D'autres spectacles complètent l'offre, aussi bien qu'une série d'attractions, les unes inspirées par un passé proche – les balançoires –, les autres dans une initiation à la modernité, – les automobiles –, comme le montre encore le document.

Diffusé le 22 août 1970, le reportage donne une image du parc au sommet de son fonctionnement. La fréquentation la plus forte est en effet atteinte en 1966, avec 650 000 visiteurs, chiffre qui se stabilisa ensuite autour des 400 000. Au tournant des années 1970, le parc est désormais intégralement construit en dur. Il accueille une clientèle familiale, double par ses origines, ce que montre clairement le document. Les unes s'y rendent en pratique de loisirs, pour une demi-journée ; les autres y viennent de plus loin, en touristes. En même temps, le document donne aussi l'impression d'une entreprise un peu publicitaire, tout à la fois incitative et rassurante sur le produit. C'est que, déjà, le parc enregistre les premiers tassements de sa fréquentation. De fait, la problématique de ces équipements n'est pas tant celle de la première visite, que de la fidélisation de la clientèle. Celle-ci implique continuité dans l'offre, certes, mais aussi renouvellement. Or, dès la fin des années 1960, la fréquentation ne cesse de diminuer. D'autres parcs zoologiques épuisent la formule de la simple observation des animaux enfermés ; l'apprentissage de l'automobile n'est plus une grande nouveauté ; les balançoires et autres toboggans ne vont pas tarder à être remplacés par d'autres scenic railways, beaucoup plus époustouflants. Et cela se verra, sous l'effet concurrentiel d'équipements plus modernes dans leur conception et plus riches dans leur réalisation. Révolutionnaire au moment de son ouverture, le Parc Jean-Richard connaît ses premiers signes de vieillissement, le document présenté rappelant les uns et annonçant les autres. Son rachat, en 2005 par la Compagnie des Alpes, également propriétaire du parc Astérix en confirme l'histoire.

Olivier Lazzarotti

Transcription

(Musique)
Hubert Tilloy
Non, nous ne sommes pas au Sahara mais dans l’Oise, tout près de Senlis, à Ermenonville. C’est dans cette mer de sable que nous avons rencontré le directeur du centre attractif, Jean Richard.
(Musique)
Hubert Tilloy
L’appellation de votre parc attractif est intitulé Mer de sable. Alors, on peut s’étonner, ici, dans le département de l’Oise, de trouver une mer de sable.
Intervenant
Mer de sable du fait de cette étendue de sable qui se trouve dans l’enclos du centre attractif Jean Richard.
Hubert Tilloy
Depuis combien d’années avez-vous ouvert ce parc ?
Intervenant
Eh bien, c’est notre 8ème saison. En 63, nous avons ouvert le centre attractif Jean Richard.
Hubert Tilloy
A l’initiative de Jean Richard ?
Intervenant
Oui. Le centre attractif Jean Richard a été pensé et créé par Jean Richard qui est le président directeur général de cette société.
(Musique)
Hubert Tilloy
Propriété de l’institut de France, cette Mer de sable est totalement clôturée depuis 8 ans pour l’exploitation de ce centre d’attraction. Où est donc le temps où, sans débourser un sou, parents et enfants se détendaient dans 30 hectares de sable chaud et dans une véritable communion avec la nature ? Peut-on regretter ce temps ? « Sans doute » dirons certains. « Pourquoi donc ? » répondront les autres. « Le site est sauvegardé. La verdure est préservée. Les loisirs sont plus nombreux ». Mais assez parlé. Prenons le petit train du désert qui, paisiblement, va nous aider à quitter l’Afrique pour la Forêt enchantée.
(Musique) Siffler en travaillant...
Hubert Tilloy
Après ce plaisir calme, c’est l’Amérique qui va nous accueillir. L’épopée du Far west, le village texan aux cowboys, police monté, indiens emplumés coexistent généralement en paix dans une ambiance pittoresque.
(Musique)
Hubert Tilloy
Joie des petits et joie des grands à la fois devant ce petit bison né il y a quelques heures à peine.
(Musique)
Hubert Tilloy
Quel public vous accueillez ici tous les jours, non seulement dimanche mais aussi les jours de la semaine ?
Intervenant
Eh bien, nous avons une clientèle à l’éventail très ouvert. Mais on peut dire malgré tout que c’est une clientèle à base populaire, à base familiale. Bien que vous y voyiez beaucoup d’enfants malgré tout, il y a à peu près un enfant, y compris les groupes, pour 3 adultes.
Hubert Tilloy
Et c’est la première fois que tu viens ici, au parc ?
Enfant 1
Non.
Hubert Tilloy
Combien de fois es-tu venu déjà ?
Enfant 1
3 Fois.
Hubert Tilloy
3 fois. Qu’est-ce qui t’intéresse ?
Enfant 1
Les voitures.
Enfant 2
Moi, j’aime bien. J’ai fait des promenades en chameau. Ça, ça m’a intéressée. Il y a beaucoup de jeux. Il y avait un jeu, là-bas, je ne sais pas. J’ai gagné un crayon. C’est déjà pas mal.
Hubert Tilloy
Mais est-ce qu’en montant sur les chameaux, vous avez l’impression d’être au Sahara ?
Enfant 2
Oui, ça fait un peu l’impression, oui.
(Musique)
Hubert Tilloy
Le centre attractif n’est pas une cité en carton pâte. Toutes les installations ont été conçues et réalisées en matériaux solides destinés à offrir confort et sécurité au personnel et au public.
(Musique)
Hubert Tilloy
Vous avez pensé aussi la sécurité. C’est important.
Intervenant
Ah oui. Ça, au point de vue sécurité, à tous les points de vue, nous avons vérifié et compris le problème de la sécurité. Nous avons premièrement une infirmerie. Sur le plan incendie, nous avons une motopompe.
Hubert Tilloy
Ça représente tout un matériel, ça représente aussi un personnel important ?
Intervenant
Oui, un gros personnel. Nous avons, en saison, environ 150 employés qui dépendent directement de la Mer de sable, plus une cinquantaine qui appartiennent à des personnes travaillant au centre.
Hubert Tilloy
Est-ce que le mois d’août est le plus fort de la saison ?
Intervenant
C’est un des plus gros de la saison. C’est un des plus gros de la saison. Il n’est pas rare, par exemple, de voir 40 ou 50 départements représentés par les voitures dans le parking. Des gens qui sont en vacances, en voyage, itinérantes et qui s’arrêtent à la Mer de sable aussi bien venant de Marseille que de Bordeaux que de l’étranger.
Hubert Tilloy
Monsieur, est-ce que vous êtes du département ?
Intervenant 2
Non, je suis de l’Aube, de Troye.
Hubert Tilloy
Mais vous ne venez pas spécialement ici, à Ermenonville, pour…
Intervenant 2
Si, je suis venu spécialement parce que j’ai pris quelques jours de vacances. Et comme cette année, je ne pars pas très loin, on a pris une journée pour venir à Ermenonville.
Hubert Tilloy
Alors vous êtes venu en famille ?
Intervenant 2
En famille, oui.
Hubert Tilloy
Bien. Et vous êtes satisfait de votre visite ?
Intervenant 2
Ah ! C’est très bien mais c’est assez fatigant.
Hubert Tilloy
C’est la première fois que vous venez ?
Intervenant 3
C’est la première fois, oui.
Hubert Tilloy
Et ça vous a intéressé ?
Intervenant 3
Oui, c’était très amusant, oui.
Hubert Tilloy
Comment avez-vous été amené à visiter.
Intervenant 3
Ça fait quelques temps qu’on voyait des publicités alors on a toujours eu cette idée-là.
Hubert Tilloy
Vous êtes du département ?
Intervenant 3
On est de Paris, oui
Intervenant 4
On est là depuis 2 heures et demi à peu près, quoi.
Hubert Tilloy
Bien. C’est la première fois que vous venez ?
Intervenant 4
Oui.
Hubert Tilloy
Et ça vous a intéressé ?
Intervenant 4
Oui, pas mal. Pour passer un après-midi, c’est pas mal. Pour les enfants surtout, tout ça, c’est bien. Même une journée, et puis le midi, ça serait bien aussi.
(Musique)
Hubert Tilloy
Afrique, Amérique, Chine, c’est maintenant l’Europe et la France qui nous ouvrent leurs portes.
(Musique)
Hubert Tilloy
C’est là-dessus que nous terminons notre visite. Située près de Senlis, à 40 kilomètres au nord de Paris, la Mer de sable et son center attractif sont ouverts toute l’année de 10 heures à 19 heures.
(Musique)