Bombardements de Lyon, Marseille, Mantes et Rouen
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Résumé
Plusieurs grandes villes sont touchées par des bombardements de l'aviation alliée au printemps 1944. Parmi elles, Lyon, Marseille, Mantes et Rouen. Ce sont partout les mêmes scènes de destruction et de gens accablés.
Date de diffusion :
09 juin 1944
Date d'évènement :
27 mai 1944
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Contexte historique
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Avec le printemps 1944, les Alliés accélèrent la préparation des débarquements. Elle s'accompagne d'une multiplication des bombardements, en particulier sur les installations militaires et les noeuds de communication. La période est dramatique pour la région. Toulon et La Seyne ont été sévèrement touchées le 29 avril (environ 200 morts et près de 12 000 sinistrés). Un mois plus tard, Nice, Avignon et Marseille sont, à quelques heures d'intervalle, les cibles des attaques aériennes. À Nice, le 26 mai, le bombardement provoque 384 morts, 480 blessés et 5 600 sinistrés. À Avignon le lendemain, on déplore 350 morts et aux environs de 3 000 sinistrés. Le bombardement de Marseille, le même jour, revêt une toute autre ampleur. L'alerte a retenti vers 10 heures, mais, depuis des jours, les sirènes n'arrêtent guère de sonner, la ville a été jusqu'ici relativement épargnée, la population espère échapper au drame et ne prend guère de précaution, d'autant que Marseille se trouve en quasi-état de dissidence. En effet, la résistance communiste, via la CGT clandestine, a déclenché un mouvement de protestation qui, à partir du 24 mai, a pris une rare ampleur. Le prétexte en est la diminution de la ration de pain et l'inscription obligatoire des consommateurs chez les boulangers. Commencé avec une manifestation de femmes sur la Canebière, le mouvement est relayé le 25 par la grève dans les entreprises de métallurgie et une nouvelle manifestation sur laquelle tirent les hommes de Sabiani retranchés à l'intérieur du siège du PPF, faisant un mort et deux blessées. La grève s'étend au port, aux services municipaux, à la presse et à de nombreuses entreprises des secteurs alimentaires ou chimiques le 26. Elle sort de Marseille pour se diffuser aux alentours, jusqu'au bassin de Gardanne. En dépit des menaces de répression, elle concerne plus de dix mille salariés. C'est l'un des mouvements sociaux les plus importants qu'ait connu la France sous l'Occupation. Il s'inscrit dans la stratégie insurrectionnelle des communistes.
C'est dans ce contexte qu'intervient le bombardement du samedi 27, à 11h10. Si la gare centrale est bien rendue inutilisable, c'est tout autour la désolation. Le plateau Saint-Charles et la Belle-de-Mai sont saccagés, mais aucun quartier du centre n'est vraiment épargné. On le voit dans le reportage qui, sur un fond musical lugubre, fait le tour de la "France martyre". Venant à Marseille, après Lyon et avant Mantes, il montre les destructions dans le quartier de l'Opéra, derrière le célèbre restaurant Basso, ou bien encore en haut de la Canebière, vers les Réformés. Le bombardement marseillais du 27 mai est l'un des plus meurtriers que la France ait subi : 1 752 morts, 2 760 blessés, 1 022 maisons détruites et 8 865 endommagées. Des dizaines de milliers de Marseillais vont fuir la ville dans les jours qui suivent pour se réfugier dans les villages de banlieue ou dans l'arrière-pays. La colère, la douleur, l'incompréhension ne profitent nullement à Vichy et aux Occupants, en dépit des efforts de la propagande. Si la population met en cause les Américains à qui l'on attribue (à tort) la seule responsabilité des "tapis de bombes" et si l'on ne comprend pas le pourquoi de tant de morts inutiles, personne ne se trompe de responsabilité et chacun attend avec impatience le débarquement, dont on sait qu'il aura lieu bientôt (tout en redoutant les combats qui risquent de l'accompagner). Cependant, du côté de la Résistance communiste, l'idée fausse, mais tenace - dont on trouvera trace bien longtemps après guerre -, c'est que les Alliés ont voulu aussi, par leur bombardement massif et destructeur, "casser" le mouvement insurrectionnel qui s'amorçait et qui, effectivement, a été interrompu.
Transcription
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