Le centre atomique de Marcoule
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Résumé
Au centre atomique de Marcoule (Gard) a lieu en 1956 dans le réacteur expérimental G1 la première production française et européenne d'électricité d'origine nucléaire.
Date de diffusion :
06 oct. 1956
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Contexte historique
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Le centre atomique de Marcoule a été implanté en 1955, en plein terroir viticole des Côtes-du-Rhône, sur les communes de Chusclan et Codolet, proches de Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, par le Commissariat à l'Energie Atomique (CEA). La France était pionnière dans les recherches atomiques grâce aux travaux de Pierre et Marie Curie puis de leur fille Irène, mariée à Frédéric Joliot, qui a découvert la réaction en chaîne se produisant lors de la fission des atomes d'uranium. Les premiers brevets ont été déposés en 1939. L'invasion allemande allait stopper cette avance, les recherches se poursuivant en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis où allait être mise au point la première bombe atomique. Dès la Libération, le 18 octobre 1945, le Général de Gaulle créait le Commissariat à l'Energie Atomique dont la responsabilité scientifique fut confiée à Frédéric Joliot-Curie, afin de reprendre les activités de recherche dans le domaine nucléaire et d'en coordonner les applications dans le domaine industriel (notamment pour la production d'électricité).
Le premier réacteur nucléaire expérimental dit G1 mentionné dans le reportage a été mis en service le 7 janvier 1956, avec une production d'électricité très modeste, 5 000 kw (il en produit moins qu'il n'en consomme) mais suffisante pour faire tourner un générateur EDF, pour la première fois en Europe occidentale. La technologie utilisée à Marcoule à partir d'uranium non enrichi, de graphite et de gaz, présentait la particularité de générer un sous-produit, le plutonium. La recherche sur le plutonium devint rapidement une des activités du centre de Marcoule du fait de ses applications militaires, notamment dans la fabrication de la bombe atomique dont la France, en ces temps de guerre froide, veut se doter au nom de la dissuasion nucléaire. C'est à Marcoule qu'a été mise au point la filière uranium naturel-graphite-gaz utilisée par EDF dans ses premières centrales électriques nucléaires (Chinon, Saint-Laurent-des-Eaux sur la Loire), abandonnée ensuite pour une filière américaine à eau pressurisée, licence Westinghouse. Dans les années 1970, a été construit à Marcoule, le très controversé surgénérateur Phénix, susceptible de produire plus de plutonium qu'il n'en consomme.
Le réacteur G1 du reportage a été définitivement arrêté le 15 octobre 1968. La plupart des activités militaires qui caractérisaient Marcoule ont cessé en 1997, après la signature du Traité international d'interdiction complète des essais nucléaires.
Aujourd'hui, le site, partagé entre plusieurs partenaires industriels (dont le CEA et Areva), consacre une partie de ses activités aux recherches sur le retraitement des combustibles irradiés ainsi qu'aux déchets radioactifs produits dans les centrales nucléaires.
Transcription
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Présentatrice
Au micro, Jean-Paul Seligman.
(Musique)
Jean-Paul Seligmann
Village endormi sous le soleil ? Non, village déserté à cette heure par ses habitants, tous vignerons, partis vendanger.Ce village est Chusclan, qui n'a pas changé d'apparence ni d'activités depuis Louis XIV.Les Côtes-du-Rhône étaient déjà un vin apprécié.Le Rhône, le voici, majestueux, avec sur son rivage un bâtiment qui ne date pas du Grand Siècle.Ce n'est qu'une station de pompage, et nous allons voir mieux.Marcoule, un site tout près de Chusclan, non loin de Codolet, la science la plus moderne implantée entre deux villages du passé.Marcoule, cité atomique, n'y entre pas qui veut.Depuis janvier, lorsque la première grande pile atomique française G1 commença à diverger, à fonctionner si vous préférez, nul n'y pénétrait qui ne soit expressément appelé par ses occupations.Cela représentait tout de même deux mille cinq cent personnes, en majorité des ouvriers des travaux publics, car Marcoule est en évolution continue,Après G1 viendront G2 et G3, et avec elles, la production de plutonium, combustible des moteurs de l'avenir, entrera dans une phase industrielle.Si les grilles de Marcoule se sont à nouveau ouvertes pour quelques heures aux caméras de la télévision, c'est que G1, pour la première fois en Europe occidentale et continentale, vient de produire de l'électricité d'origine nucléaire.Cela, l'édition nationale du journal télévisé vous l'a déjà appris et illustré, trop récemment pour que nous nous y attardions, sinon tout de même pour en situer l'importance régionale.Marcoule dans le Gard, à cinq kilomètres de Bagnols sur Cèze, à dix kilomètres à vol d'oiseau d'Orange, n'est-elle pas la plus grande réalisation industrielle de la vallée du Rhône ?Cinquante milliards pour parler chiffres.Et G1, dont l'image nous est désormais familière, est le premier témoignage de cette réalisation.On approche avec un certain respect, vous l'avez vu, et pour cause, cent tonnes d'uranium divisées en plus de deux mille barres y sont soumises à la mystérieuse alchimie de la réaction en chaîne.
(Musique)
Jean-Paul Seligmann
S'il faut retirer une barre de la pile, on l'enterre dans ce cimetière horizontal, après l'y avoir conduit en sous-marin.En termes de métier, argot atomique.Tout un arsenal de cadrans d'appareils enregistreurs assure l'essentiel de la surveillance.Sous son aspect débonnaire, G1 dégage trente mille et bientôt quarante mille kilowatts-chaleur.Cet homme n'a pas le droit de se tromper.
(Musique)
Jean-Paul Seligmann
La chaleur qui naît dans les flancs de G1, associée aux eaux du Rhône, nous conduit à l'électricité atomique.Car les deux mille cinq cents mètres cubes d'air qui refroidissent quotidiennement la pile, en s'échauffant eux-mêmes bien entendu, n'iront pas se perdre dans le ciel gardois.Cet air passera sur les tuyauteries où coulera l'eau du Rhône, cette eau portée à deux cents degrés sera vaporisée, sa vapeur actionnant des turbines qui animeront un générateur, aboutira, comme dans toute centrale thermique, à la production de l'électricité.
(Musique)
Jean-Paul Seligmann
Production modeste, les cinq mille kilowatts ne suffiront même pas au fonctionnement de G1.Il en faut huit mille, mais viendrons plus tard G2 et G3, on y travaille, vous le voyez.
(Musique)
Jean-Paul Seligmann
G2 et G3, qui s'inscriront dans ces carcasses métalliques, et bien que consacrées elles aussi au plutonium, permettront la récupération de cinquante mille kilowatts d'électricité distribués sur le réseau général.La première électricité d'origine nucléaire est née dans le Midi, elle partira aussi du Midi.
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