Les Tripettes de Barjols
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Résumé
Après quatre ans d'absence, la fête des Tripettes de Barjols, où la foule sautille en cortège derrière la statue de Saint Marcel, patron de la commune, a été célébrée. Les origines de ce rituel traditionnel ne sont pas très précises.
Date de diffusion :
21 janv. 1958
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- 00153
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Contexte historique
Grosse bourgade du Haut Var, nichée au pied d'une falaise de tuf, Barjols a été le dernier grand site de tannerie en Provence (voir Les tanneries de Barjols). Mais sa célébrité vient aussi d'une fête hivernale traditionnelle, celle des " tripettes ", dont les origines relèvent du légendaire mi païen, mi religieux. D'après la tradition locale, saint Marcel, né à Avignon et évêque de Die au Ve siècle, enterré au monastère de Saint-Maurice, à Montmeyan (commune du haut Var proche du Verdon), serait apparu en 1349 au gardien du monastère et lui aurait ordonné de faire porter son corps "dans un lieu plus religieux". Les collégiales d'Aups et de Barjols s'attribuèrent chacune l'honneur de posséder les reliques du saint. Afin de départager les deux rivales, le comte de Provence voulut connaître la distance séparant Aups et Barjols, la plus proche devant recevoir les reliques. Or, pendant que les chanoines se livraient à ce calcul, les habitants de Tavernes conseillèrent à leurs amis de Barjols de s'emparer des reliques. C'est ce qu'ils firent le 17 janvier 1350. Au retour, le groupe porteur des reliques rencontra des femmes qui étaient en train de laver les tripes du boeuf abattu en hommage à l'animal qui, quelques années auparavant, avait sauvé la paroisse de la famine. Un cortège se forma, plein d'allégresse, pour accompagner les porteurs des reliques jusqu'à l'église où il entra au milieu d'un enthousiasme sans bornes, s'épanouissant en chants, cris, trépignements de joie, autour des restes du nouveau patron de la cité. Ce serait l'origine de la danse des tripettes et du chant "San Maceù, san Macèù, lei tripèto vendran lèù". Depuis ce jour, chaque année, durant le weed-end le plus proche du 17 janvier, Barjols fête la Saint-Marcel. Toutes les générations se rassemblent pour danser les tripettes et chanter leur refrain dans la collégiale ! À diverses reprises, le clergé a essayé de faire disparaître cette tradition, mais en vain. À intervalles plus ou moins réguliers (en général tous les quatre ans depuis 1930), la "Petite Saint-Marcel" fait place à la "Grande" au cours de laquelle un boeuf parcourt le village avant de terminer ... à la broche. En 1958, c'est une "Petite Saint-Marcel", alors que celle de 1959 sera une "Grande". Avec le félibrige, la fête revêtit un caractère folklorique. Les jeunes filles revêtent le costume provençal traditionnel et fifres et tambourins accompagnent les participants dans leur tour de ville. On remit la bravade à l'honneur et le prêche se fit en provençal, tant qu'il y eut des curés pour le parler. En 1963, le pastis Ricard fournit même les affiches, les arlésiennes et les gardians... C'est à partir des années soixante, et la généralisation de la voiture, que la "Saint-Marcel" devint un événement touristique qui fait affluer à Barjols des centaines de curieux.
Bibliographie :
Augustin Roquebrun, Saint Marcel à Barjols : La danse des Tripettes, éditions Augustin Roquebrun, Marseille, 1909.
Paul H. Vaillant, La Saint-Marcel et les tripettes de Barjols, 2e éd. 1968.
Transcription
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