Visite de Nicolas Sarkozy, nouveau président, à Marseille
Notice
Nicolas Sarkozy est venu inaugurer le tramway de Marseille à l'invitation de Jean-Claude Gaudin. Le nouveau président de la République, après un bain de foule, a pris la parole devant le Palais Longchamp.
Éclairage
Marseille est l'une des premières villes à laquelle le nouveau président de la République, Nicolas Sarkozy, revient rendre visite. C'est là qu'il avait clôturé la campagne du premier tour et il avait obtenu le 6 mai plus de 55 % des suffrages. C'est une façon de remercier Jean-Claude Gaudin, maire de la ville et premier vice-président de l'UMP, du soutien qu'il lui a très tôt apporté. Nicolas Sarkozy le rappellera de façon plus explicite qu'il n'est montré dans le reportage. Le geste est politique, mais il est aussi symbolique. Marseille devient dans la bouche du chef de l'État une ville exemplaire à plusieurs titres. Elle a su renverser "la spirale du déclin". Elle a su intégrer ses concitoyens et l'allusion que fait Nicolas Sarkozy aux émeutes urbaines de novembre 2005, alors qu'il était ministre de l'Intérieur et directement visé par les évènements, est révélatrice. Le Président reprend l'idée commune d'un ciment identitaire marseillais qui assure la cohésion de la ville en dépit de sa diversité. Chacun s'est plu à interroger le "cas" marseillais, celui d'une ville dont les cités étaient alors restées globalement calmes. On remarquera à travers ces propos que, même s'ils sont de circonstance, ils reflètent une représentation de la ville répandue et, par là, un changement d'image tout à fait radical par rapport à celle qu'elle a eu jusqu'à la fin du XXe siècle.
Le tramway devient symbole de ce renouveau et de cette modernité. Pourtant le tramway n'avait pas totalement disparu de la ville. En fait, si l'essentiel des lignes marseillaises avaient été, comme ailleurs, supprimé, il n'en subsistait pas moins le fameux "68", la ligne qui reliait Saint-Pierre à Noailles. Mais il est vrai que le choix fait en 2000 optait pour un moyen de transport qui séduisait au même moment la plupart des grandes villes. Bordeaux, Montpellier, Nantes, Nancy, Strasbourg avaient déjà inauguré leurs premiers tronçons. Nice suivra bientôt en novembre.
La ligne que le président de la République inaugure part d'Euroméditerrannée et aboutit aux Caillols, soit 8,8 km. Elle a demandé deux ans et demi de travaux, mais le conseil municipal et le maître d'oeuvre de l'opération, le premier adjoint Renaud Muselier, qui n'est pas évoqué dans le reportage, ont dû réviser les ambitions à la baisse et échelonner la programmation devant les difficultés rencontrées. Il avait fallu notamment affronter la colère des syndicats de la Régie des transports marseillais (RTM), qui avaient fait grève durant 46 jours en octobre 2005 pour protester contre la concession du tramway à une entreprise privée. C'est finalement à un compromis que l'on était arrivé en juillet 2006, avec un accord entre la RTM et Véolia Transports (ex-Générale des eaux) qui, seuls, avaient répondu à l'appel d'offres. Nicolas Sarkozy vante les mérites de cette alliance public (la RTM)/privé (Véolia). Ce qu'il ne pouvait savoir, c'est que dans les jours qui venaient, le tribunal administratif, saisis par la CFDT, allait casser, pour vice de forme, les délibérations de la communauté urbaine de Marseille qui avaient ouvert la voie à cette délégation de service public. Une délibération du 18 juillet 2008 de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, dont, entre temps, la majorité a été perdue par la droite, a décidé de se conformer à ce jugement du Tribunal administratif. Le tramway restera donc dans le service public.