La descente de l'Eyrieux par le kayak club valentinois

24 avril 1957
07m 52s
Réf. 00354

Notice

Résumé :

Cette descente a lieu le lundi de Pâques. Environ 40 membres du kayak club de Valence, dont 3 internationaux, descendent 25 km de rivière entre Saint Sauveur De Montaillu et Beauchastel en passant par Saint Fortunat. Ils fabriquent eux-mêmes leur matériel.

Date de diffusion :
24 avril 1957
Source :
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Éclairage

Le lundi de Pâques de 1957, le Kayak club valentinois organise une sortie en canoë et kayak pour ses membres. Quelques dizaines d'entre eux sont filmés pour les besoins d'un reportage de l'Office national de radiodiffusion télévision française de Lyon sur les 25 kilomètres du parcours qu'ils ont choisi sur l'Eyrieux entre les communes de Saint-Sauveur de Montaillu et Beauchastel, en Ardèche. Seuls ou en couple, ces jeunes adultes s'adonnent à une pratique de loisir où l'entre-soi convivial compte au moins autant que l'exercice physique. Le film n'insiste d'ailleurs en aucune façon sur la présence de trois internationaux dans le groupe. Au contraire, les séquences de la journée s'enchaînent à un rythme lent et reposant, quasiment hors du temps. Les moments de descente, régulièrement scandés par le passage de quelques rapides, alternent avec des phases de repos où baignades et préparation du repas familial avec la « popote » utilisée en camping sont de la partie.

Le reportage montre des couples mixtes. Depuis l'entre-deux-guerres, la descente de rivière sous sa forme récréative se pratique volontiers sous cette forme. La femme est en général placée devant, l'homme derrière, c'est-à-dire dans des positions qui valorisent techniquement celui-ci au détriment de celle-là en assurant aux hommes la fonction plus noble de conduite de l'embarcation. La position inverse ne sera adoptée qu'ultérieurement et uniquement pour les besoins de la compétition, l'année 1957 étant d'ailleurs aussi celle où le canoë mixte est reconnu comme une catégorie spécifique par les instances fédérales.

L'institutionnalisation du canoë kayak s'est accélérée après la Seconde Guerre, mondiale, mais les effectifs de sa fédération stagnent autour de 4500 dans les années 1950. Dès lors, ce dont témoigne en vérité le reportage est le maintien d'une pratique collective de plein air, qui reflète, au sein des classes moyennes urbaines, une demande croissante pour la nature, l'aventure sans les risques et le dépaysement. L'engouement est toutefois encore limité et les villageois pas encore suffisamment coutumiers du fait pour qu'ils puissent se permettre de rater, du haut d'un pont, le passage de la caravane d'embarcations. Pas de loisir de masse, ici : les berges ne sont pas aménagées et les équipements de sécurité tels que bouées ou casques ne sont pas prévus. Les bateaux eux-mêmes sont construits par les membres du club ; l'innovation est artisanale car, en l'absence de véritable démocratisation du canoë-kayak, l'étape de la fabrication industrielle du matériel n'a pas encore véritablement démarré.

Thierry Terret

Transcription

Journaliste
En ce récent lundi de pâque, tous les promeneurs ne s’étaient pas lancés sur les routes sursaturés d’automobiles. D’autres, ceux-ci par exemple, avaient préféré une voie moins fréquentée, sinon, toujours plus paisible. Et sur 25 km de l’Eyrieux, une rivière au cours parfois capricieux. Une quarantaine de membres du kayak club Valentinois partis de Saint-Sauveur-de-Montagut pour arriver à Beauchastel, connurent les péripéties que vous allez voir.
(Musique)
Journaliste
Quelque fois, le plus pénible est encore de conduire le bateau jusqu’à pied d’œuvre.
(Musique)
Journaliste
C’est pénible et périlleux Madame.
(Musique)
Journaliste
Voyez plutôt.
(Musique)
Journaliste
Enfin tout arrive !
(Musique)
Journaliste
Voici le mouillage du canoë. Ce mouillage est effectué, paradoxalement, pour lui éviter ensuite de prendre l’eau.
(Musique)
Journaliste
Peut-être est-il interdit de stationner. Et voici le début de la promenade. Calme d’abord.
(Musique)
Journaliste
Et très rapidement d'ailleurs, les premiers rapides vont surgir.
(Musique)
Journaliste
Monsieur Bontou s’en tire fort bien. Monsieur Bontou est champion de France et la veille, d’ailleurs, sur une autre partie de la même rivière, un critérium s’était déroulé et qui avait vu sa victoire. Mais, ce jour, ce lundi de pâque, il ne s’agissait d’une promenade.
(Musique)
Journaliste
Mademoiselle Tesier aux commandes. Et qui s’en tire fort bien.
(Musique)
Journaliste
Retour au calme dans ces gorges pittoresques. Il est inutile de vous rappeler que les promeneurs bénéficièrent, ce Lundi de Pâques, d’un temps idéal.
(Musique)
Journaliste
Et doucement, au fil des kilomètres, les bateaux avancent.
(Musique)
Journaliste
Admirez, non seulement, le talent de ces promeneurs, de ces sportifs, mais aussi l’astuce de notre caméraman. Qu’est-ce que je vous disais ?
(Musique)
Journaliste
Ah, voici de nouvelles difficultés ! Une sorte de petit Niagara, qu’il y a mille et une façon de franchir, les bonnes et les mauvaises, bien sûr. Et une troisième façon, à pied, si j’ose dire.
(Musique)
Journaliste
Comme ceci !
(Musique)
Journaliste
Voilà, c’était les skieurs appelleraient descendre sur les carres.
(Musique)
Journaliste
Et enfin, des audacieux.
(Musique)
Journaliste
Très audacieux.
(Musique)
Journaliste
Mademoiselle Annie, que vous reverrez souvent.
(Musique)
Journaliste
Ajoutons que les membres du kayak club valentinois, non seulement, pratiquent ce sport, mais, fabriquent, eux-mêmes, leur matériel dans la plupart des cas. Ils ont réussi à construire des canoës en matière plastique, plus légers, donc, à faible tiran d’eau qui, parait-il, sont appelés à un grand avenir. Le club comporte, d’ailleurs, 3 internationaux.
(Musique)
Journaliste
Et ainsi, par cette succession de plat et de marche d’escalier, il finira par arriver jusqu’au point de regroupement pour l’inévitable pique-nique.
(Musique)
Journaliste
Ah ! Ceci n’était pas prévu au départ.
(Musique)
Journaliste
Mademoiselle Tesier est aussi la seule femme en compétition la veille, qui avait fort bien mené sa barque, d’ailleurs, en compagnie de Monsieur Gonnot, qui reste son partenaire.
(Musique)
Journaliste
Et voici le président Ferrer, président du kayak club valentinois. Maintenant, il va se passer quelque chose. Voici !
(Musique)
Journaliste
Et comme on le pense, une telle promenade sur l’eau, au grand air, creuse l’appétit, c’est évident. N’est-ce pas jeune homme ?
(Musique)
Journaliste
Voici l’amiral ! L’amiral qui vient regrouper tout son monde pour poursuivre la promenade. Et l’on repart. On fera connaissance, à nouveau, avec les rapides.
(Musique)
Journaliste
Et bientôt, nous passerons à Saint-Fortunat, où une foule nombreuse attend les concurrents, les promeneurs.
(Musique)
Journaliste
Voici Saint Fortunat. Le 25ème kilomètres n’est plus loin !
(Musique)
Journaliste
Et nous arrivons ainsi à Beauchastel, terme de la promenade. Ah, bien, il s’agit maintenant de retirer le tablier de canoë, seulement le tablier de canoë, seulement le tablier de canoë. Il y a eu quelques petits ennuis, la preuve. Mais cela est égal, ce fut une belle journée.