Rugby : Bourgoin Jallieu champion de France

21 mai 1984
02m 49s
Réf. 00379

Notice

Résumé :

Le Club Sportif de Bourgoin Jallieu a remporté la finale du championnat de France de seconde division en battant en finale l'équipe du Creusot à Bourg-en-Bresse.

Type de média :
Date de diffusion :
21 mai 1984
Source :
FR3 (Collection: Mi temps )
Thèmes :

Éclairage

En mai 1984, la finale du groupe B du championnat de France de rugby, l'équivalent de la seconde division, oppose le Club Sportif de Bourgoin-Jallieu (CSBJ) au Creusot. Le magazine des sports « 3 Partout » résume le déroulement du match jusqu'à la victoire des Berjalliens sur le score de 12 à 9. Le reportage s'attarde sur quelques phases de regroupement en mêlées et en touches, montre quelques lancement de jeu et des tentatives de pénalités réussies ou infructueuses, et commente quelques chocs rugueux entre les joueurs avec la formule sobre, mais souvent reprise par les médias, d'un « jeu engagé, viril et correct ».

Les joueurs du CSBJ portent le maillot ciel et grenat, les couleurs que le club a choisies dès sa création, en 1906. Le Nord-Dauphiné, l'Ain et l'Isère sont en effet terres de rugby. La présence d'échanges commerciaux et universitaires avec l'Angleterre y a favorisé l'implantation précoce du jeu à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, en permettant à certains clubs comme le CS Vienne en 1937 ou le FC Grenoble en 1954 de remporter le Bouclier de Brennus, symbole du titre national. Bourgoin, cependant, n'accède à la première division qu'en 1966, et ne parvient pas à s'y maintenir de façon régulière avant 1981. La finale du groupe B de 1984 se situe donc à un moment où le club semble stabiliser sa position dans l'élite nationale.

Le match se déroule à Bourg-en-Bresse, où la culture du rugby est également solidement implantée. Les spectateurs, que rien ne sépare du terrain, envahissent la pelouse à l'issue du coup de sifflet final. Le rugby demeure alors un sport de passionnés, suivi par des aficionados qui apprécient le beau jeu, en connaissent les subtilités et cèdent rarement à la violence dans les tribunes malgré, ici, l'importance de l'enjeu et le score équilibré pendant l'essentiel de la partie. En dépit des applaudissements de la foule, le style de jeu n'est pas spectaculaire. Pourtant, la population des campagnes et villes moyennes du Dauphiné apprécie les déploiements de force collective dont Bourgoin s'est fait une spécialité.

Le magazine télévisé donne à voir des joueurs aux gabarits encore peu transformés par les séances biquotidiennes d'entraînement qui deviennent la norme dans le rugby après son passage au professionnalisme en 1995. Au milieu des années 1980, la pratique est encore officiellement amateur ou semi-professionnelle. Les fautes d'arbitrage, que les commentaires se plaisent à égrener, sont considérées comme faisant partie du jeu et n'entraînent pas de commentaires désobligeants : « Bourgoin devient champion de France avec de la chance, mais c'est la loi du sport », conclut le journaliste. Il faudra cependant encore attendre pour fleureter avec les tout meilleurs. Les grandes années du CSBJ, avec ses Marc Cécillon, Sébastien Chabal ou Lionel Nallet, sont encore à venir.

Thierry Terret

Transcription

(Bruit)
Journaliste
Le grand folklore dans un stade de Bourg-en Bresse trop exigu pour contenir les 12 ou 13000 candidats spectateurs. D’un côté ils sont bleus et rouges et ils viennent du Creusot, de l’autre côté ils sont ciel et grenat et ils viennent de Bourgoin. Mais cette atmosphère explosive va tellement contracter les joueurs que le match restera complètement en dedans, comme on dit. A gauche, Bourgoin culotte blanche, à droite Le Creusot, culotte bleue, et l’arbitre monsieur Mateus qui aura quelques décisions plutôt controversées. Le match reste en dedans parce que les lises arrière n’osent pas prendre de risque et c’est en fin de compte au niveau des avants que la rencontre s’équilibre et que les deux équipes annulent leur force. Domination bergealienne à la touche avec un Guy omniprésent mais supériorité du Creusot dans la mêlée et les regroupements. Le match est engagé, viril, correct mais il y a bien trop peu d’ouvertures et ce sont les botteurs qui vont faire la loi.
(Bruit)
Journaliste
14ème minute sur cette action, hors-jeu flagrant du Creusot, la pénalité est pour Tourlonias, Bourgoin 3, le Creusot 0. 28ème minute, [Debardieux] à son tour tente la pénalité de 40 mètres, il égalise 3-3. En fait les deux hommes récidivent à 2 reprises chacun si bien que Bourgoin et le Creusot sont dos-à dos à la mi-temps. 6-6, puis 9-9 après 50 minutes de jeu. Et vient le moment où Bourgoin peut faire la différence. Regroupement favorable, ballon à gauche pour l’ailier Ruel qui tape à suivre, il y a un cafouillage, Ruel va à l’essai mais il a plus la balle devant son partenaire. L’essai est annulé.
(Bruit)
Journaliste
Les 3 points décisifs, c’est Tourlonias qui les inscrit finalement sur cette pénalité à 10 minutes de la fin du match. Et le score final sera de 12 à 9. Mais le Creusot n’a vraiment pas eu de chance. La preuve, ici le ballon de [Debardieux] rebondit contre le poteau et il passe derrière entre les perches mais l’arbitre ne l’a pas vu. Il n’accorde pas les 3 points. On voit bien au ralenti que la balle est passée derrière le poteau gauche.
(Bruit)
Journaliste
Et puis à la toute dernière minute, cet un essai qui est refusé au Creusot sur cette action. Il y a eu une obstruction assez litigieuse sur Tourlonias. Bourgoin est champion de France, il est vrai avec de la chance mais c’est bien la loi du sport.
(Bruit)