La Sécurité sociale a 20 ans

05 octobre 1965
01m 39s
Réf. 00008

Notice

Résumé :

Evocation par deux personnes âgées de la difficulté de se soigner avant l'instauration de la Sécurité sociale en 1945, avec un retour sur les débuts de la protection sociale.

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Date de diffusion :
05 octobre 1965
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Éclairage

Les témoignages des Français en cette année 1965 montrent bien leur attachement à cette organisation de la Sécurité sociale née 20 ans plus tôt de l'ordonnance du 4 octobre 1945. Elle prévoit la mise en place d'un réseau coordonné d'organismes (caisses primaires et régionales, caisses d'allocations familiales à titre provisoire et une caisse nationale), ainsi que les ressources associées au Régime général qu'elle fonde, les cotisations à régler se répartissant entre les employeurs et leurs salariés.

S'agissant des prestations existantes en matière d'Assurance maladie et vieillesse, elles sont améliorées de façon notable par l'ordonnance du 19 octobre 1945, qui institue même une « assurance de la longue maladie » permettant de couvrir les soins et de verser une allocation mensuelle durant trois ans, si nécessaire. Vont suivre en août et octobre 1946 les lois fixant les régimes des allocations familiales et des accidents du travail et maladies professionnelles.

L'ambition est de mettre un terme à l'insécurité des travailleurs et de leur famille et de les garantir contre les risques sociaux auxquels ils peuvent se trouver confrontés, en étant conscient que la solidarité nationale affichée repose encore à l'époque sur des prestations limitées, voire minimales. Pour n'évoquer que les pensions de retraite, le taux de remplacement garanti est alors fixé à 40 % du salaire plafonné soumis à cotisations, mais à 65 ans, ce taux descendant à 20 % pour un départ à 60 ans. On comprend mieux pourquoi, afin de pallier l'insuffisance des pensions servies par le Régime général, des régimes de retraite complémentaires aient progressivement vu le jour à partir de 1947.

Ce « Régime général » laisse néanmoins subsister une mosaïque de régimes spéciaux et deux tentatives de légiférer sur la généralisation de la Sécurité sociale en mai et septembre 1946 échouent devant l'opposition des non-salariés. Ils obtiennent d'ailleurs la création de régimes autonomes d'assurance vieillesse en janvier 1948 et juillet 1952 (professions industrielles et commerciales, artisanales, libérales et agricoles).

En dépit du maintien des régimes spéciaux, un mouvement d'extension de la Sécurité sociale à de nouvelles catégories de population non ou faiblement protégées, par rattachement au régime général, s'est rapidement enclenché puisque dès la fin des années 40 les étudiants et les fonctionnaires bénéficient des assurances maladie et maternité.

Christiane Talbot

Transcription

Journaliste
Et vous avez ce camion-là ?
Intervenant
J’ai ce camion à ma disposition et, heu, à l’occasion de ces visites, je fournis des renseignements qui me sont demandés par les assurés sociaux, je collecte les dossiers en vue de leur remboursement.
(Bruit)
Journaliste
Madame, savez-vous depuis quand existe la Sécurité sociale ?
Inconnue 1
Oh, ça depuis 1921, à peu près ?
Inconnue 2
Une douzaine d’années ?
Inconnu 1
Je ne me rappelle pas exactement mais depuis 1930, quelque chose comme ça.
Journaliste
Pas tout à fait, ça fait 20 ans. Mais dites-moi, il y a 30 ans, il y a 40 ans, comment faisiez-vous sans la Sécurité sociale ?
Inconnu 1
Ben on se soignait quand on avait les moyens de se soigner. Moi, personnellement, j’ai 80 ans maintenant, je suis bien content que la Sécurité sociale existe, sans ça, je serais déjà mort ! Mais à ce moment-là, quand il n’y avait pas de Sécurité sociale, ma fille a été opérée deux fois, et bien, je vous garantis que les, les échéances, les fins de mois, on ne pouvait pas les faire.
Journaliste
Cette Sécurité sociale, telle que nous l’apprécions aujourd’hui, a 20 ans. Elle est le résultat d’une longue évolution qui commença en 1898 par le vote de la responsabilité patronale du risque professionnel. Plus tard, Jaurès devait entrevoir l’importance que prendrait la Sécurité sociale. « Nous ne sommes qu’au début, nous sommes à peine sur le seuil de l’œuvre d’assurance sociale. Quand vous aurez assuré à la totalité des salariés cette retraite normale dont je parle »...