Santé Publique : dépistage et soins des maladies contagieuses

18 mai 1945
01m 51s
Réf. 00073

Notice

Résumé :

A la fin de la guerre, la situation sanitaire de la France est très mauvaise. De nombreuses personnes - dont beaucoup d'enfants - sont atteintes de maladies graves et contagieuses, comme la tuberculose. A partir de 1945 la création de la Sécurité sociale et la mise en place d'une politique forte de santé publique (dépistage, soins, vaccinations, etc.) vont permettre peu à peu de revenir à une meilleure situation de santé de la population française.

Date de diffusion :
18 mai 1945
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Éclairage

La situation sanitaire de la France à la fin de la guerre en 1945 est très dégradée (voir Discours du ministre de la Santé publique sur la nécessité d'une politique de santé publique). Les maladies contagieuses comme la tuberculose ou la diphtérie touchent de nombreuses personnes, dont beaucoup d'enfants qui ont particulièrement souffert des privations de nourriture et du manque de soins pendant les années de guerre. La reconstruction de la France passe par l'obligation de mettre en place des actions de santé publique à grande échelle pour soigner les malades, et dépister et prévenir les maladies.

C'est ainsi que des centres de soins, en particulier pour la tuberculose, voient le jour dans les régions où le climat est favorable ; des contrôles médicaux systématiques de la population (tel que celui de Montreuil, montré dans le sujet des Actualités françaises) et des campagnes de vaccinations se mettent en place. Les enjeux sont aussi démographiques pour allonger l'espérance de vie, diminuer la mortalité infantile et augmenter les naissances.

En 1945 la France met en place un système complet de protection sociale, avec la création de la Sécurité sociale et une politique forte de santé publique. Les ordonnances des 15 et 31 octobre 1945, entre autres, élargissent le dispositif administratif et médical de lutte contre la tuberculose en lui allouant des moyens financiers significatifs.

Ainsi se développe l'accès à la prévention et aux soins pour la population française, grâce notamment à la mise en place d'un réseau sanitaire et social. Jusqu'à la fin des années 60 les campagnes de dépistage des maladies contagieuses et de la tuberculose en particulier (radiologie, pose d'un timbre) et de vaccinations seront permanentes, dans les entreprises et dans les écoles.

Annie Rosès

Transcription

Journaliste
Un enterrement de troisième classe, un cimetière tranquille, une belle pierre, c’est un avenir. Mais c’est une ambition d’être un peuple en bonne santé. Le malheur en affaiblissant la santé a multiplié la contagion. Le nombre des diphtériques a doublé depuis 41, celui des cas de typhoïdes a triplé de 38 à 43. Et quant au nombre des tuberculeux dans les Bouches-du-Rhône par exemple, il a pris une extension de 74 %. Chez les nouveaux-nés, la mortalité est passée de 63 à 75 %. Toutes les maladies sont en progression dans les villes. Le manque de nourriture, le manque de charbon, le manque de médicament sont les moteurs de ce drame muet qu’il faut conjurer. Et pour le conjurer, il faut pouvoir manger, pouvoir se chauffer, pouvoir se soigner, et cela, pour l’avenir. Pour aujourd’hui, arrêter la contagion, cerner le mal. Il va falloir procéder à une vaste révision de la santé française, organiser un contrôle médical de tous les Français comme à Montreuil, où tous les habitants ont été conviés à se faire examiner.
(Musique)
Journaliste
Il va falloir créer ou agrandir les Salem [Inaudible] où se rétablira la santé compromise de la France de demain. Donner à ces enfants affaiblis ou malades l’air pur, la chose la moins coûteuse et la plus chère. Il s’agit de savoir si nous préférons les jardins aux cimetières, si nous voulons des enfants beaux et forts. Il s’agit de savoir si le timbre antituberculeux sera encore l’aumône qu’on fait ou plutôt la vie qu’on sauve.
(Musique)