Robert COHEN-SOLAL, Les Shadoks

1968
03m 39s
Réf. 00017

Notice

Résumé :

Dessin animé humoristique, de 156 épisodes courts (de 2mn chacun), imaginé par Jacques Rouxel, réalisé en 1968 et 1969 pour la télévision par le Groupe de Recherche Image, le Groupe de Recherche Technique et le Groupe de Recherches Musicales du service de la recherche de l'ORTF , dirigé par Pierre Schaeffer. Musique de Robert Cohen Solal, récitant Claude Piéplu. Ce fut un gros succès.

Type de média :
Date de diffusion :
1968
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

Durée de l'extrait : 2'06

La devise Shadok : Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Un des nombreux principes shadoks : chez les shadoks, c'est comme dans la marine, il faut saluer tout ce qui bouge et peindre le reste.

Dessin animé humoristique, de 156 épisodes courts (de 2mn chacun), imaginé par Jacques Rouxel, réalisé en 1968 et 1969 pour la télévision par le Groupe de Recherche Image, le Groupe de Recherche Technique et le Groupe de Recherches Musicales du service de la recherche de l'ORTF , dirigé par Pierre Schaeffer. Musique de Robert Cohen Solal, récitant Claude Piéplu. Ce fut un gros succès.

En 1968 en France, il n'existait qu'une seule chaîne de télévision. La série Les Shadoks était diffusée juste avant le journal télévisé de 20 heures. Cette situation de monopole a largement contribué à amplifier la popularité de ce feuilleton très iconoclaste, et même controversé après les événements de Mai 68. Il y avait les "pour" et les "contre". La rumeur publique prétend que Madame de Gaulle elle même (épouse du président de la république de l'époque) avait insisté pour que Les Shadoks reprennent parce que ses petits-enfants "aimaient beaucoup ça !".

L'auteur, Jacques Rouxel, qui venait de la publicité avait proposé de faire des programmes courts, comme en publicité, mais sans publicité. Le directeur des programmes de l'Office de Radio Télévision Française, l'ORTF, améliora le projet en suggérant d'imaginer un feuilleton avec des bons et des méchants. Jacques Rouxel trouva dans ses tiroirs un oiseau bizarre qu'il baptisa Shadok, parce que "cela ne voulait rien dire". Et comme il fallait aussi des gentils, ce furent les Gibis, car Rouxel qui aimait bien la culture anglaise s'était dit : "GB, Great Britain, ça fait Gibi en français".

Le comédien Claude Piéplu, dont la voix devint célèbre (trop à son goût) grâce à la grande popularité des Shadoks, raconte comment se passaient les enregistrements des différents épisodes. "Jacques Rouxel écrivait le texte, il me l'apportait, je le lisais au micro. J'étais le premier auditeur et souvent je réagissais par des éclats de rire. Je respectais son texte à la virgule, il n'y avait rien à changer c'était un texte qui avait son écriture, son esprit, sa musique, son rythme. J'adorais la dérision, l'insolite, le délire de ces bestioles qui tentaient d'aller dans une planète inconnue, dépaysante. "J'ai toujours aimé les auteurs d'humour, les Charles Cros, les Alphonse Allais, les Alfred Jarry. Il n'y avait pas de message politique ou philosophique dans Les Shadoks, la force poétique seule a suffit à rendre ce feuilleton atemporel et quelque peu visionnaire."

À partir du cinquième épisode, la musique a été composée par Robert Cohen Solal qui sortait fraîchement du stage de formation musicale du GRM, complétement imprégné des idées schaeffériennes de la musique concrète. Il raconte ainsi son aventure : "J'ai conçu ça avec la notion d'objet musical, c'est à dire que j'ai cherché des sons, des bruits qui puissent appuyer les images des Shadoks, mais en s'en éloignant aussi, pour ne pas faire de pléonasme. J'enregistrais mes sons, de carton, de boîtes en fer, de scotch, en gros plan devant le micro, puis je les transformais en manipulant la bande magnétique, en la ralentissant, l'accélérant, en la faisant défiler à l'envers, en faisant des boucles. Parfois j'ajoutais des sons d'instruments, piano, flûte, violon (je suis violoniste). Enfin il faut préciser que le cri Shadok, le "GRROUI" était la spécialité de mon frère, Jean...

"Quelquefois on était obligé d'arrêter l'enregistrement tellement on riait."

"À partir de la deuxième série de 52 épisodes, le style musical est devenu un peu plus Pop, car d'une part c'était la grande époque du Pop, depuis 1966, et d'autre part nous avions moins de moyens techniques à notre disposition ce qui m'incita plus à écrire la musique qu'à l'improviser comme au début."