Guy REIBEL, Granulations-Sillages

1976
02m 44s
Réf. 00324

Notice

Résumé :

Cette pièce développe une idée entrevue dans Franges du signe (1974) : l'existence de temps extrêmes, aux limites de nos facultés de perception, tels que les moyens de la musique électroacoustique nous permettent de les réaliser.

Type de média :
Date de diffusion :
1976
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

Durée total 25'

1 - Granulations 1

2 - Tutti 1 medium

3 - Granulations 2

4 - Tutti 2 aigu

5 - Balancement

6 - Sillage

7 - Tutti 3 large

Cette pièce développe une idée entrevue dans Franges du signe (1974) : l'existence de temps extrêmes, aux limites de nos facultés de perception, tels que les moyens de la musique électro-acoustique nous permettent de les réaliser.

Deux natures de phénomènes, opposés en tout point (les Granulations-Sillages et les Tutti), alternent au travers des sept mouvements constitutifs de l'œuvre. Les Granulations mettent en œuvre des micro-événements, grains de son à la limite de l'audible par la brièveté, agencés en figures dynamiques serrées et fugaces, presque inaudibles si elles n'étaient suivies de leurs "sillages", traces lentes et mobiles qui étalent dans la durée et la hauteur les formes denses des Granulations.

Balancement introduit un repos : ce mouvement propose l'observation auditive de deux phénomènes d'oscillations lentes, l'un d'origine acoustique (oscillation d'un corps sur les cordes d'un clavecin), l'autre d'origine électrique : un cycle mélodique en "boucle" produit par un synthétiseur. Jeu de coïncidence entre ces deux phénomènes, aux logiques opposées. Les trois Tutti opèrent à l'opposé des mouvements précédents ; tout le jeu de tension-détente entre micro-phénomènes et traces, à l'intérieur d'un temps infinitésimal fait de condensations et d'échappées, s'ouvre ici à une dimension opposée de la durée et de l'espace; le temps des Tutti échappe, par son étalement, à toute idée de métrique, de rapport, de repère, de rythme, pour offrir "hors temps" un étagement de chaînes sonores à la contemplation auditive. Le temps ne se parcourt plus point par point, mais se globalise; l'attention circule entre ces couches sonores comme lors de la vision d'un tableau où tout est dit en un instant, mais que la vision explore ensuite progressivement.

Les trois Tutti mettent en œuvre des éléments sonores très distincts, superposés en une cinquantaine de chaînes, (lignes mélodico-dynamiques, cellules rythmiques, événements évolutifs), orchestrés par partie, comme s'ils provenaient de "pseudo-instruments".

L'œuvre est conçue pour six pistes sonores, diffusées en concert sur une stéréo principale (groupe de haut-parleurs gauche et droite, sur scène face au public) et deux stéréos auxiliaires (groupe de haut-parleurs croisés : avant-arrière et dans la salle gauche-droite).