Trevor WISHART, The secret resonance of things (AKOUSMA)

10 octobre 2015
10m 22s
Réf. 01067

Notice

Résumé :
Reportage consacré au compositeur Trevor WISHART à l’occasion de la création de sa pièce The secret resonance of things le samedi 10 octobre 2015 à la MPAA (Maison des Pratiques Artistiques Amateurs) Saint-Germain dans le cadre des concerts AKOUSMA de l’INA grm.
Un court entretien est suivi d’un extrait de la pièce.
Il évoque, notamment sa collaboration avec l'Université d'Oxford et données scientifiques dont il s’est servi pour les traduire en sons, inspiré par l’explosion de supernovas, dont la lumière change graduellement.
Type de média :
Date de diffusion :
10 octobre 2015
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIE :

Trevor Wishart (1946) est un compositeur indépendant. Il a effectué des résidences en Australie, au Canada, en Hollande, en Suède, aux Etats-Unis et dans les universités anglaises de York, Cambridge, Nottingham et Leeds.

Il a reçu des commandes de l’IRCAM, de la Biennale de Paris, du Massachussets Council for the Arts and Humanities, du DAAD (Deutscher Akademischer Austauschdienst) de Berlin, du Ministère Français de la Culture et du BBC Proms, où le cycle VOX a été créé en 1989

Il a reçu l’Euphonie d’Or à Bourges pour « Red Bird » et le Nica d’or de musique par ordinateur lors d’Ars Electronica à Linz pour « Tongues of Fire ».

Il a été Sound designer pour le centre Jorvik Viking à York (Angleterre). Il est membre fondateur du « Composer’s Desktop Project », et a développé des logiciels musicaux. Il est également
l’auteur de « On Sonic Art and Audible Design ». Ses livres « Sounds Fun books of musical games » ont été republiés au Japon.

NOTICE DE L'OEUVRE :

The secret resonance of things

2014 - 27’27

• Supernova 9’17
• Signatures of Chaos 7’23
• Dithyramb - Kepler 62e 10’47

Cette suite de mouvements célèbre notre compréhension scientifique du monde sous forme musicale.

La matière musicale de chaque mouvement est issue de l’utilisation de données scientifiques ou de modèles physiques, mais avec à chaque fois une approche différente.

L’œuvre en son entier est le fruit d’un projet de recherche de l’Université d’Oxford, financé par le Leverhulme Trust.

« Supernova » utilise le changement du spectre lumineux déclenché par l’explosion d’une supernova, le convertissant directement en son.

Les explosions de supernovae sont les évènements les plus puissants (énergiques) du cosmos, brillant souvent de façon plus intense que des galaxies entières. Durant ces évènements, les éléments les plus lourds connus dans la «Table Périodique» sont générés par l’intense chaleur de l’explosion.

Sans ces processus, la vie chimique (telle que nous la connaissons) n’aurait pas été possible.

La fin de la pièce est générée à partir des spectres lumineux des différents éléments qui émergent lors de la dissipation de l’énergie de l’explosion.

Je suis particulièrement redevable à Marc Sullivan du département d’Astrophysique de l’Université d’Oxford qui m’a fourni les données de base sur les supernovae.

L’ouverture et le final de « Signatures of Chaos » utilise une fonction logistique (un modèle mathématique simplifié de dynamiques de populations) pour générer des mélodies qui cartographient l’émergence du chaos dans les systèmes naturels.

La partie centrale suit le mouvement évolutif d’un fluide en rotation alors qu’il passe d’un écoulement laminaire à l’instabilité de Taylor-Couette et d’autres perturbations pour finir entièrement agité.

Je tiens à saluer les départements de Physique et d’Ingénierie de l’Université de Durham pour leurs conseils et assistance lors de la création de ce mouvement.

Kepler 62e est l’une des planètes récemment découvertes de type « Super-Terre ».

Si nous devions atterrir sur une telle planète, nous savons que ses lois physiques seraient les mêmes que sur Terre, et si nous devions y survivre sans supports technologiques, les propriétés de l’atmosphère devraient y être similaires à celles de la Terre.

Donc, la musique que nous pourrions y entendre et apprécier pourrait bien exister dans ce monde lointain - mais nous n’avons aucun moyen de prédire en détail de quelle culture technique et dans quel univers esthétique elle aurait émergé.

« Dithyramb - Kepler 62e » tente d’évoquer une telle musique en utilisant des instruments comme des cuivres ou des percussions imaginaires, qui pourraient pourtant avoir une
existence physique possible.

Les instruments ont été créés en utilisant un logiciel de modélisation physique développé par le projet de recherche NESS de l’Université d’Edimbourg, financé par le Conseil Européen
de la Recherche.