Andrea LIBEROVICI, Venezia, madrigale per violoncello e città (Pour Bande et Violoncelle) (LIVE ELECTRONIC)

28 mai 2016
14m 27s
Réf. 01087

Notice

Résumé :
Reportage consacré au compositeur italien Andrea LIBEROVICI à l’occasion de la création de sa pièce mixte Venezia, madrigale per violoncello e città le samedi 28 mai 2016 au studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique lors d’un concert LIVE ELECTRONIC de l’INA grm.
Un court entretien est suivi d’un extrait de la pièce.
Il y évoque notamment son travail avec le violoncelliste Jeffrey ZEIGLER.
Type de média :
Date de diffusion :
28 mai 2016
Thèmes :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIES :

Andrea LIBEROVICI

Andrea Liberovici a étudié la composition, le violon aux conservatoires de Venise et Turin, la comédie au Teatro Stabile de Gênes et le chant auprès de Cathy Berberian.

En 1996, il fait une rencontre cruciale avec le poète italien Edoardo Sanguineti (librettiste de Luciano Berio) et s’établit au Teatro del Suono.

Dans son travail, il part du principe que tout ce qui est en “mouvement” (le cinéma, les mots, les gestes..) est basé sur les principes de la musique : rythme, timbre, mélodie, harmonie.
En effet, Liberovici conçoit lui-même les sons, la musique, les images et les textes dans ses projets, ce qui leur donne une uniformité stylistique.

Il a créé une trentaine d’œuvres durant ces dix dernières années qui explorent les relations entre la musique, la poésie, le théâtre, la technologie et a travaillé avec des artistes, tels que Yurij Bashmet, Claudia Cardinale, Peter Greenaway, Edoardo Sanguineti, Judith Malina, Vittorio Gassman, Ivry Gitlis, Regina Carter...

Sa musique a été jouée par Yurij Basmeth, le Nouvel Ensemble Moderne (Montreal), le Toscanini Orchestra, le Carlo Felice Orchestra, parmi tant d’autres...

Il a écrit une pièce pour piano et violon pour Martha Argerich et Ivry Gitlis qui fut interprétée lors du Festival Martha Argerich de Lugano en Suisse en 2015.

Sa musique a été présentée et produite par des institutions culturelles et notamment jouée au Teatro di Roma, l’Apollo Theater de New York, la Fenice de Venice et au Studio 104 de Radio France à Paris.

Il a fait aussi des résidences à l’Ina GRM, et pour France Culture à Paris, au STEIM (Studio for Electro-Instrumental Music) d’Amsterdam et au GMEM de Marseille.

Il a produit aussi “Faust’s Box” en février dernier, joué par Ars Nova Ensemble au TAP (Théâtre Auditorium de Poitiers) et jouera le 17 septembre prochain à la Philharmonie de Paris.

www.liberovici.it


Jeffrey Zeigler

Jeffrey Zeigler est l’un des violoncellistes les plus polyvalents de sa génération. Connu pour son indépendance, il a reçu de nombreuses commandes et est reconnu pour ses qualités d’improvisateur et de collaborateur.

Il a été membre du Kronos Quartet pendant huit saisons et du Corigliano Quartet pendant six. Il a notamment collaboré avec John Adams, Damon Albarn, Derek Charke, Henryk Gorecki,
John King, Steve Reich, Terry Riley, John Zorn, Andy Akiho, Laurie Anderson, Helga Davis, Philip Glass, Tom Waits….

Il s’est produit avec de nombreuses formations telles que le Los Angeles Philharmonic, Toronto Symphony, the Royal Danish Radio Symphony, the Brooklyn Philharmonic et sous la direction de chefs d’orchestre tels que Seiji Ozawa, Christoph Eschenbach, Michael Tilson Thomas, Sir Roger Norrington, Mstislav Rostropovich…

A la fin de l’année 2014, est sorti son premier album solo « Something of life » (labels Innova Records et VisionIntoArt Records) dans lequel figure des œuvres inédites de Philip Glass, Glenn Kotche, Felipe Perez Santiago, Paola Prestini, Gity Razaz et John Zorn.

Il se produit fréquemment avec le batteur Glenn Kotche, une de leur prestation lors du Solid Sound Festival, est visible dans le documentaire : « The Colorado ». Il joue aussi dans le groupe HKZ, avec Hauschka (Volker Bertlemann) et Samuli Kosminen.

Au cours de sa carrière, Jeff Zeigler a publié des dizaines d’enregistrements pour Nonesuch Records, Deutsche Grammophon, Cantaloup et Smithsonian Folkways
et est apparu sur les disques de Norah Jones et les bandes originales de films de Paolo Sorrentino et Darren Aronofsky.

Il est titulaire d’un diplôme de musique de l’Eastman School of Music où il était un étudiant de Stephen Doane, et une maîtrise de l’Université Rice, où il a été assistant d’enseignement pour Paul Katz. Il a ensuite poursuivi ses études à l’Université d’Indiana auprès de Janos Starker et a également étudié à l’école Britten-Pears d’Aldeburgh (Angleterre), où il fut l’élève de William Pleeth et Zara Nelsova.

Il a reçu de nombreux prix dont le prix Avery Fisher et le prix Polar Music parmi tant d’autres.

www.jzcello.com


NOTICE DE L’ŒUVRE :

RESONANT CITIES

2016 - 45’

Création, commande Ina GRM pour la partie Liberovici

Pour bande et Violoncelle

Jeff ZEIGLER : Violoncelle

Andrea Liberovici : Venezia, madrigale per violoncello e città

Daniel Teruggi : Paris, ville de joie et de ténèbres


La résonance est ce qui fait vibrer un corps quand un autre s’agite, un peu comme l’amitié où la joie de l’un peut se transmettre par sympathie à l’autre. Ici, au-delà de l’amitié, il y a deux villes, avec leur histoire, leur son et cette relation subtile qui s’installe entre ses habitants et la ville. Voici ce que nous partageons dans Resonant Cities, l’écho des sons que l’autre fait parvenir à celui qui est la résonance de sa propre ville, avec des sous-titres qui en donnent l’esprit.

Les villes c’est Venise et Paris, nos villes à nous, pas de naissance mais d’adoption, ce qui en fait un acte fort d’appropriation d’un espace, d’une culture et de ces sons qui nous pénètrent lentement et s’intègrent à notre vie, à nos réactions. La musique est déjà une résonance de nous mêmes et nous sommes la résonance du lieu et des gens avec qui nous vivons et partageons cette vie. Nos deux résonances se croisent, rencontrent, dialoguent et se dissipent.

Deux morceaux donc, de 20 à 24 minutes chacun. Nous avons pris le parti de les diviser en quatre parties, échos et résonances de quatre moments de la journée : matin, après-midi,
soir et nuit, ce qui donne en italien dans un ordre différent : sera, notte, mattina, pomeriggio et sera une deuxième fois. Andrea a imaginé 24 heures qui se suivent, Daniel 4 dimensions temporelles où le temps passe à des vitesses différentes. Il y avait donc beaucoup de possibilités de croisement, d’imbrication, d’échos rapprochés ; mais finalement nous avons choisi de faire succéder les deux œuvres, de construire l’espace de chaque ville et ensuite, dans sa résonance, que ce soit l’autre ville qui s’élève et prolonge l’espace et les sons de la première, avec un court instant d’intervalle entre les deux.

Il y a un médiateur entre ses villes, quelqu’un chargé de transporter au-delà des sons l’esprit des lieux et de les faire résonner avec des sons, des hauteurs et des gestes précis qui peignent, tel un aquarelliste minutieux, le contour élargi des sons, la force des sons à l’origine des musiques et qui emporte dans la résonance de son instrument, le violoncelle de Jeff,
les résonances des musiques de Daniel et Andrea, dans l’espace du concert, l’espace e la résonance.

Paris Mai 2016

AL et DT


VENEZIA, MADRIGALE PER VIOLONCELLO E CITTÀ

Sera 1 (3 min)
Notte (6 min)
Mattina (6 min)
Pomeriggio (6 min)
Sera 2 (3 min)

Quiconque a eu la chance de connaître « personnellement » Venise, sait que, derrière l’icône de carte postale, Venise impose, sans possibilité de s’en évader, un rythme. Fruit d’un temps arrêté structurel.

La seule ville au monde sans périphérie est restée substantiellement immobile dans son architecture originale. Immobile ? Peut-être. Mais son immobilité est comme l’immobilité apparente de sa lagune. Une immobilité possédant de micro variations constantes, entre génération et dégénération de sa propre morphologie, restant justement, contrainte à l’intérieur d’un périmètre. Le temps ralenti que nous impose Venise se révèle comme étant un temps, au moins pour moi, physiologiquement naturel quoique à rechercher. Parce que c’est un temps de l’écoute, à l’intérieur de l’ancien, d’une intériorité antique propre, qui n’a rien à faire avec la contemporanéité mais qui ressemble d’avantage à un temps retrouvé.