Julia Hanadi AL ABED, Faire Fleur d’Os (AKOUSMA)

19 octobre 2019
10m 12s
Réf. 01137

Notice

Résumé :
Reportage consacré à la compositrice Julia Hanadi AL ABED à l’occasion de la création de sa pièce Faire Fleur d’Os le samedi 19 octobre 2019 à la MPAA (Maison des Pratiques Artistiques Amateurs) dans le cadre des concerts AKOUSMA de l’INA grm.
Son entretien est suivi d’un extrait de la pièce.
Type de média :
Date de diffusion :
19 octobre 2019
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIE :

JULIA HANADI AL ABED

En cheminant, enregistreur à la main, et
en improvisant, vagabonde : c’est ainsi que
Julia Hanadi Al Abed deviendra adepte
de l’écriture acousmatique. Voix, field
recordings, corps sonores sont l’essence
de ses créations de musiques concrètes.

Par le biais de technologies lo-fi ou hitech, ce sont aussi les jeux de rétroactions sonores et autres dispositifs électriques qui tracent le sillon de l’écoute,
déclinant différentes facettes d’une
pratique musicale électronique. Associée
au Studio de création et de recherche en
informatique et musiques expérimentales
à Bordeaux, elle approfondit son travail du
son dans sa dimension spatialisée.


NOTICE DE L’ŒUVRE :

FAIRE FLEUR D’OS
(2019) / 20’20

Nous ré-entendrons les cris aigus à faire pâlir la lune, ré-écouterons les sombres recoins étranges de nos frayeurs.

Quelle est cette histoire, d’où vient-elle ?

Les origines sont des moments forts, ils concentrent des puissances idéales, des possibilités.

En outre, les fils de laine noués du calendrier immuable restent des connections étroites envers tous les éléments de l’univers.


Faire fleur d’os est une palinodie à haute voix inscrite dans un cycle profondément primesautier.

Avant le soleil levé et après le soleil couché
Je suis une femme sans âge
Je chuchote secrètement avec les ancêtres
Je frappe des mains
Je puise à la source de l’œil fermé
Et attise mon instinct
Répands l’huile
Grave l’os et la cire
Mâche la forêt
Je souffle
Je brûle
Agite les hochets
Taille l’aimant en forme de coeur
Jette la poussière animale
Et chante
Et souffle encore
Chaque geste
« Flûte, harpe, tambour,
Habillez cette voix
Dans toutes les directions
Ailleurs Ici
Eau et Feu
Ciel et Terre
Vents
Soyez près »
J’ai fait ce voyage à dos de cerf pour rejoindre l’île
De cette rivière karstique qui sait faire le vide
J’y ai frotté la pierre qui rougit
J’en ai rapporté l’argile qui a vécu sous l’océan primordial,
J’en ai fait de la poudre avec le bleu des ailes de demoiselles
De la cardamome du pavot de la nigelle
Et étalé sur ma peau l’onguent pansement de graines noires
J’ai salivé le pharmakon près de la source et du feu
Et appris à lire les simples
Eros du Cosmos