Yan MARESZ, Six synthèses  (AKOUSMA)

10 octobre 2020
07m 57s
Réf. 01164

Notice

Résumé :
Reportage consacré au compositeur Yan MARESZ, à l'occasion de la création de sa pièce Six synthèses le samedi 10 octobre 2020 au Studio 104 de la Maison de la Radio et de la Musique, dans le cadre des concerts AKOUSMA de l'INA grm.
Un court entretien est suivi d'un extrait de cette pièce.
Il évoque notamment l'utilisation du logiciel Pyo et les problèmatiques liées à son travail de composition, telles que l’harmonie, la polyrythmie, la cyclicité, le mobile (canons de Vuza), la suspension et le mouvement.
Type de média :
Date de diffusion :
10 octobre 2020
Personnalité(s) :
Autres lieux :

Éclairage

BIOGRAPHIE :

YAN MARESZ

Né en 1966 à Monaco, Yan Maresz commence ses études musicales par le piano et la percussion, puis se consacre à la guitare jazz en autodidacte jusqu’à sa rencontre avec John Mc Laughlin, dont il a été le seul élève, puis le principal orchestrateur et arrangeur. Il étudie le jazz au Berklee College of Music de Boston de 1983 à 1986 et s’oriente progressivement vers la composition.

En 1987, il reçoit une bourse de la fondation Princesse Grâce de Monaco et entre à la Julliard School de New York, où il étudie la composition avec David Diamond. En 1994, il suit le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam, à l’issu duquel il écrit Metallics, œuvre sélectionnée en 1997 par l’International Rostrum of Composers de l’Unesco.

Il obtient divers prix et récompenses pour ses compositions, notamment du concours de la ville de Trieste, le Prix Rossini de l’Académie des Beaux-Arts et les prix Hervé Dugardin et Jeunes Compositeurs de la Sacem. Il est pensionnaire à l’Académie de France à Rome, Villa Medicis de 1995 à 1997, à l’Europaïsches Kolleg der Künste de Berlin en 2004, et à la Civitella Ranieri Foundation en 2012.

Il reçoit de nombreuses commandes et ses œuvres sont régulièrement interprétées dans le cadre des grands festivals internationaux, ainsi que dans les saisons de prestigieuses formations symphoniques ou d’ensembles en Europe aux Etats-Unis et en Asie.

Il enseigne depuis 2007 les nouvelles technologies et la composition électroacoustique au Conservatoire National Supérieur de Pa- ris, ainsi qu’au conservatoire de Boulogne Billancourt. Un Cd monographique de ses œuvres par l’ensemble Intercontemporain est disponible sous le label Accord/Universal et ses œuvres sont publiées par les éditions Durand. 


NOTICE DE L’ŒUVRE :

SIX SYNTHÈSES
2020 / 24’ / CRÉATION, commande de l’État

Ce titre se veut une accentuation d’une des caractéristiques principales de ces pièces, la synthèse sonore. Entièrement réalisées avec le logiciel « pyo », les sons et traitements sont tous issus de techniques diverses entièrement définies et paramétrées dans cet environnement. Les différents mouvements explorent de nouveau quelques problématiques fondamentales de mon travail musical : l’harmonie, la polyrythmie (locale et formelle), la cyclicité, le mobile (canons de Vuza), la suspension et le mouvement. Il est à noter que les silences séparant les différents mouvements sont fixés et on peut donc considérer qu’elle est en réalité d’un seul bloc.

D’un point de vue plus poétique, ces pièces auraient tout aussi bien pu s’appeler « Musiques pour des temps troublés », « Journal de confinement », ou bien encore « Petit essai de collapsologie musicale ». Bien que commencée plus tôt, la pièce a tout de même été principalement travaillée en 2020. Il s’agit là d’une année dont les multiples événements troublants ont provoqué en moi des réactions contrastées ainsi que des réflexions profondes sur la nature des temps, des êtres et des choses.

Un des mouvements est entièrement bâti sur ce qui semble aujourd’hui être « une bouteille à la mer cosmique » : la juxtaposition des enregistrements de voix humaines dans une cinquantaine de langues à destination d’éventuelles civilisations extraterrestres et gravées sur les disques en or envoyés avec les sondes Voyager en 1977. Ces voix sont musicalement « orchestrées », notamment par des échantillons d’animaux divers (grâce à une technique de resynthèse concaténative par modèles morphologiques). Ici encore, comme avec les enregistrements de Voyager, nous assistons à l’émergence d’une sorte « d’arche de Noé » sonore d’un monde qui souhaiterait tant pouvoir continuer d’exister malgré la catastrophe annoncée...

Cette œuvre est dédiée à la mémoire de ma mère, disparue lors de sa réalisation.