Capoeira
Notice
Pour la plupart des gens, la capoeira - un art qui mélange combat, danse et musique- est associée à la culture brésilienne. La discipline trouve, en réalité, ses racines sur la côte ouest de l'Afrique et spécialement en Angola. La capoeira y a émergé il y a environ cinq siècles, parmi les esclaves africains partis pour le Brésil. C'était à la fois un moyen de communication et un cri pour la liberté.
Éclairage
Quelques années après l'exportation de la capoeira en Europe et en Amérique du Nord, un groupe s'implante en Angola. À partir de pièces éparses de l'histoire coloniale et du discours qui considère la capoeira comme une survivance africaine, des membres de ce groupe trouvent dans l'expression Capoeira Angola mise en rapport avec le nom de leur pays le moyen de revendiquer pour eux-mêmes une sorte de prééminence.
Ils donnent ainsi un fort exemple de l'invention des traditions, expression de l'historien Eric Hobsbawm qui sert beaucoup au Brésil dans les polémiques incessantes sur la capoeira.
Edison Carneiro a écrit le premier les mots Capoeira Angola en 1936 pour distinguer la version de Bahia, jouée au son du berimbau et du pandeiro, d'autres modalités de capoeiragem populaires comme celle jouée dans la rue devant les fanfares, qui a donné au Pernambouc le frevo et causé des désordres à Bahia et à Rio de Janeiro. L'expression Capoeira Angola servira bientôt pour différencier la version traditionnelle de celle transformée en sport de combat par Maître Bimba, connue sous le nom de Capoeira regional.
La capoeira qui s'est répandue dans tout le Brésil, puis dans les autres pays, et que pratiquent ces Angolais, est une synthèse entre la capoeira sportive et la capoeira d'exhibition spectaculaire mise en scène pour les touristes. À partir des années 1980, on désigne par Capoeira Angola la réaction contre cette modalité commerciale, menée au nom de l'ethnicité et de l'authenticité par Maître Moraes et un bon nombre d'autres enseignants jeunes et anciens. Les joueurs de Capoeira Angola s'appellent Angoleiros (faiseurs d'Angola) ; les citoyens de l'Angola s'appellent Angolenses ou Angolanos.