Discours adressé à Norodom Sihanouk

30 août 1966
01m 24s
Réf. 00259

Notice

Résumé :

En viste officielle au Cambodge du 30 août au 2 septembre 1966, le général de Gaulle s'adresse au chef de l'Etat Norodom Sihanouk, et encourage le Cambodge à oeuvrer pour la paix, dans une Asie du Sud-Est déchirée par les conflits.

Type de média :
Date de diffusion :
30 août 1966
Conditions de tournage :
Lieux :

Éclairage

Le général de Gaulle quitte Paris le 25 août pour un voyage autour du monde de trois semaines où il passe alternativement d'un territoire français à un pays étranger. Après avoir visité Djibouti et l'Éthiopie, il arrive au Cambodge le 30 août. À l'aéroport de Phnom Penh, il répond à l'allocution de bienvenue qui lui est adressée par le chef de l'État, le Prince Norodom Sihanouk.

Dans cet extrait, diffusé au cours du journal télévisé, le Général évoque " le drame qui sévit " à la frontière du Cambodge, et " qui peut conduire le monde au pire malheur ". La guerre du Viêt Nam oppose en effet les Sud-vietnamiens, aidés militairement par les Américains, aux Nord-vietnamiens, soutenus par les troupes communistes du Vietcong. De Gaulle a toujours désapprouvé l'intervention militaire américaine au Viêt Nam, convaincu qu'il est impossible, quelle que soit la force militaire engagée, d'y gagner une guerre. À Eisenhower et Kennedy, il avait prodigué des conseils de non-intervention, mais en février 1965, Johnson lançait les premiers bombardements.

Deux jours après cette allocution, le 1er septembre 1966, dans le stade de Phnom Penh, le général de Gaulle condamne à nouveau, et d'une manière retentissante, l'action américaine dans le conflit vietnamien. Il suggère d'évacuer les troupes, d'ouvrir des négociations et prédit la défaite totale des Etats-Unis : un discours qui aura écho considérable dans les pays du tiers-monde.

Aude Vassallo

Transcription

Journaliste
[INCOMPRIS] comportant le discours du Chef de l'Etat français.
Charles de Gaulle
Quand j'évoque la sagesse et la fermeté du Cambodge dans les angoisses présentes, ou son adaptation aux temps modernes, ou sa fidélité aux principes et aux sentiments qui ont fait de lui ce qu'il est, c'est à vous-même Monseigneur que je rends hommage, à votre action, à votre personne. Au milieu du drame qui sévit à vos frontières et qui peut conduire le monde aux pires malheurs, nous nous félicitons, d'avoir à l'occasion de cette visite, la possibilité de nous entretenir avec vous-même et avec votre gouvernement, des intérêts communs à votre pays et au nôtre. Parmi ces intérêts, parmi ces intérêts, celui qui, évidemment, domine tous les autres, c'est la paix en Asie, et par conséquent, dans le monde.