Discours au siège de l'UNESCO

04 novembre 1966
02m 45s
Réf. 00359

Notice

Résumé :

Le général de Gaulle prononce une allocution pour le vingtième anniversaire de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) au siège, à Paris.

Type de média :
Date de diffusion :
04 novembre 1966
Type de parole :

Éclairage

L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture - institution spécialisée évoluant au sein de l'ONU - a été créée en novembre 1945. Charles de Gaulle était alors à la tête du gouvernement provisoire de la France et, malgré une réticence épidermique envers les organisations multilatérales, il invita l'UNESCO à installer son siège à Paris.

Le 4 novembre 1966, à l'occasion du vingtième anniversaire de l'organisation - qui est en fait déjà dans sa vingt et unième année - le général de Gaulle prononce une allocution dans laquelle il rend un vibrant éloge à la mission et aux réalisations de l'UNESCO. Le document sonore n'est qu'un extrait de ce discours où il rappelle que le progrès d'une nation est tout entier lié à la culture et à l'éducation de son peuple, et que c'est là la condition sine qua non à l'entente entre les hommes et à la paix. Il cite ensuite André Malraux, le ministre des Affaires culturelles, un fauteuil ministériel créé par de Gaulle en 1959 et chargé de faire rayonner la culture française dans le monde. En 1960, Malraux avait d'ailleurs lui-même prononcé devant l'UNESCO un discours resté célèbre sur la sauvegarde des temples de Nubie en Égypte (ce qui lança la première campagne mondiale de sauvegarde du patrimoine).

Aude Vassallo

Transcription

Charles de Gaulle
Si tous les peuples s'accordent aussi volontiers dans les domaines conjugués de l'éducation, de la science et de la culture, s'ils sont aussi disposés à travailler ensemble à les promouvoir, avant tout, chez ceux d'entre eux que les rigueurs de la nature ou les vicissitudes de l'Histoire ont retardés à cet égard, n'est-ce pas, tout d'abord, parce qu'en dépit des exclusives et par-dessus les frontières, le développement intellectuel commande le progrès général ? Et n'est-ce pas aussi parce que ce sont la pensée, le sentiment et la raison, marques insignes de notre espèce, qui lui confèrent sa solidarité, autrement dit que l'unité humaine ne procède que de l'esprit ? Je dis l'unité humaine, oui. Cette perpétuelle ressemblance de l'art à l'art en vertu de laquelle celui-ci, comme l'a montré André Malraux, ne se change jamais qu'en lui-même, fut-ce à cause de l'éternité ? Ces contacts privilégiés qui s'épanouissent si bien au sein de l'internationale des professeurs, ce sentiment d'espoir que toute découverte, quels qu'en soient les inventeurs, fait passer, dans toutes les âmes, cette compréhension profonde que la culture établit entre ceux qui l'aiment et la répandent, tout cela procède, en vérité, d'une seule et même source commune à toute l'humanité, celle-là même qui attire, à Paris, la réunion amicale de vos éminentes délégations.