Marcel Maréchal présente les Tréteaux de France

28 novembre 2002
05m 59s
Réf. 00393

Notice

Résumé :

Les Tréteaux de France, créés par Jean Danet, sont repris par Marcel Maréchal. On suit la troupe dans son installation sur la commune de Rugles ; montage du chapiteau et de la scène, accueil du public, cantine et installation sous la pluie. Quelques extraits de Ruy Blas de Victor Hugo sont présentés.

Date de diffusion :
28 novembre 2002
Source :
Fiche CNT :

Éclairage

Les Tréteaux de France sont nés en 1959 grâce à l'acteur Jean Danet (1924-2001), qui achète avec ses cachets cinq camions, des roulottes et conçoit un chapiteau capable d'accueillir 400 personnes. C'est le scénographe René Allio qui dessine la première scène des Tréteaux. Avec cette structure, il parcourt la France, s'installant dans des communes qui n'ont pas d'équipements culturels, jusqu'en 1962, année où les Tréteaux de France reçoivent leur première subvention. À partir de 1965, André Malraux contribue à élargir les Tréteaux, qui peuvent alors se doter d'un chapiteau de 800 places puis en 1968, d'un deuxième chapiteau de 1000 places. C'est en 1974 qu'ils obtiennent le titre de Centre Dramatique National itinérant, unique initiative du genre en Europe. Les Tréteaux de France affichent clairement l'ambition de porter le théâtre partout où aucune structure en dur n'existe. Leur nom renvoie notamment aux théâtres de foire du Moyen-Âge. En cela, ils participent directement à la politique de décentralisation de l'après-guerre. Jean Danet meurt en 2001, laissant les Tréteaux sans direction. C'est Marcel Maréchal (1939-) qui prend la suite, après avoir dirigé notamment la Criée, Centre Dramatique National de Marseille, et le Théâtre du Rond-Point à Paris. Dès son arrivée à la direction, il crée le festival de Figeac, qui mêle les créations des Tréteaux de France à celles des compagnies de la région Midi-Pyrénées. Le festival se déroule en plein air et sous chapiteau.

En 2011, le Ministère a nommé Francis Huster pour remplacer Marcel Maréchal aux Tréteaux de France, mais celui-ci ayant renoncé au poste pour se consacrer à sa propre troupe de théâtre, Marcel Maréchal a prolongé son mandat de six mois pour permettre la nomination d'un autre directeur.

Sidonie Han

Transcription

Journaliste
Un chapiteau, 13 camions, des roulottes, une drôle de troupe et Marcel Maréchal. A 65 ans, après avoir dirigé pendant 6 ans le théâtre du Rond-point à Paris, le célèbre metteur en scène s’est mis en route pour poursuivre l’œuvre de Jean Danet, le créateur des Tréteaux de France. A l’affiche de son théâtre itinérant, Ruy Blas.
(Bruit)
(Musique)
Intervenant 1
C’est comme la chanson d’Aznavour, Viens voir les comédiens. Et on fait du bruit, il y a la fête, les gens se lèvent à leur fenêtre, c’est un petit peu comme le cirque. Ah, les voilà, les voilà.
(Musique)
Marcel Maréchal
Les Tréteaux de France ben, c’est un centre dramatique national, singulier, unique en Europe et unique en France, itinérant, dont la mission c’est d’aller porter le théâtre dans des lieux où il n’y a pas d’équipement, des lieux défavorisés, en milieu rural comme ici.
Inconnue1
On est à Rugles, un petit Chef-lieu de Canton…
Inconnu 1
Il n'y a pas de salle de théatre ici, aux alentours non plus.
Inconnue 1
Le théâtre vient vraiment à notre porte pour ainsi dire.
(Bruit)
Marcel Maréchal
L’idée de départ des Tréteaux de France bon, c’est donc une idée de Jean Danet, c’était un grand bel homme enfin, un breton. J’en parle au passé puisqu’il nous a quittés le 16 octobre 2001 et c’était un homme qui avait commencé une carrière assez brillante dans le cinéma. Et tout d'un coup, il a eu envie de quelque chose d’authentique. Il a eu envie de ça de porter la bonne parole en fait du théâtre.
(Bruit)
Marcel Maréchal
C’est bientôt 4h. Je pense que ça va continuer à avoir un temps épouvantable, mais que, à moins qu’il y ait une tempête, on va pouvoir jouer dans des conditions assez sympa. Si ça pleuvasse comme ça, ce n’est pas gênant. Ce qui est terrible c’est la pluie printanière qui tape, qui fait du bruit comme sur un tambour.
(Bruit)
Intervenant 1
Et c’est un petit peu comme les bateaux, quand il y a un problème c’est sur la bouffe que ça revient. Sur un bateau c’est le bosco qui a toujours tort. Tu pourrais dire bon appétit Monsieur.
Intervenant 2
Bon appétit Monsieur.
(Bruit)
(Musique)
Marcel Maréchal
Ma passion pour le chapiteau vient du fait que j’ai toujours aimé le cirque quand j’étais môme. Mais en plus, j’avais vu Victorio Gassman jouer, parce que Victorio Gassman il avait un chapiteau comme les Tréteaux de France qui s’appelaient les Tréteaux d’Italie d’ailleurs, dans lequel il a parcouru pendant 4 ou 5 ans toute l’Italie et je l’ai vu dans Richard II. Ça, ça m’a fait flasher, il y a ça. Il y a le fait aussi que mon père est camionneur, tous ses camions, voilà tout ça, ça me fait rêver.
(Musique)
Intervenante
C'est un rapport qui est beaucoup plus chaleureux qu’à un public qui est assis dans un théâtre en dur. Donc ça c’est très agréable, et puis après on a le contact avec lui, puisqu’on peut discuter avec eux, ce qui à Paris par exemple et dans les autres théâtres est pratiquement impossible.
Intervenant 3
C’est différent parce que le chapiteau c’est quand même un lieu qui est très vivant. Il y a beaucoup de… la nature est proche de nous, il y a énormément de bruit à l’extérieur, les gradins font du bruit.
Comédien
Pourquoi donc étiez-vous comme eut été Dieu même, si terrible et si grand ? Parce que je vous aime.
Inconnu
C’est la première fois que je viens au théâtre.
Journaliste
Et alors, ça fait quel effet ?
Inconnu
C’est chaud, ça a l’air bien pour l’instant. Bon, après on va voir mais l’ambiance est bonne.
Inconnue
Ben, moi j’aime bien les textes de Hugo donc les vers me plaisent bien.
Inconnue 2
Moi j’aime beaucoup Ruy Blas, enfin je ne connais pas, je le connais peu. Mais le fait de regarder, de l’entendre, d’avoir un peu de musique, je trouve ça très bien.
Inconnu 3
Moi ce qui m’intéressait aussi c’est cela, justement cette ambiance sous le chapiteau, c’est moins confiné qu’un théâtre, moins intimiste. Moi je trouve ça bien oui.
(Musique)
Marcel Maréchal
Ça s’est très bien passé, après toute la journée un petit peu dure et tempétueuse qu’on a vécu, c’est une consolation enfin ce n’est pas une consolation, c’est un bienfait quoi, on est bien oui.
(Musique)