Spectacles de rue sur la Route Nationale 2

28 mai 2000
02m 44s
Réf. 00614

Notice

Résumé :

Cinq communes traversées par la RN2 s'associent pour que, durant une journée festive, les spectacles de rue remplacent le flux des voitures.

Date de diffusion :
28 mai 2000
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Thèmes :

Éclairage

Dans le cadre d'un projet intercommunal de requalification de la route nationale 2 en boulevard urbain, les maires de Pantin, d'Aubervilliers, de La Courneuve, du Bourget et du Blanc-Mesnil, en Seine Saint-Denis, ont décidé de rendre la route aux piétons lors d'une grande fête, le 28 mai 2000. Pour la conception de ce temps fort, les maires se sont assuré la coopération des services d'archives et ont édité une brochure comportant pour chaque ville anecdotes et iconographies de la route nationale. Ils ont confié la réalisation de la fête à trois personnalités des arts de la rue : Jean-Marie Songy, directeur des festivals d'Aurillac, de Châlons-en-Champagne et d'Aix-les-Thermes, Patrice Papelard, qui a organisé les Éclanova de Villeurbanne (1989-1995) et la Fête des Lumières à Lyon (1996-1999) et dirige actuellement Les Ateliers Frappaz, et Pierre Berthelot, codirecteur de la compagnie Générik Vapeur. La préparation, coordonnée par une structure associative créée pour l'occasion et intitulée "Sans arrêt, sans limites", a impliqué les associations locales, les groupes d'amateurs et les riverains.

Spectacles, animations et pauses conviviales ont alterné au long du parcours de 7 kilomètres libéré de la circulation automobile. Les spectacles sont pour la plupart déambulatoires : les Poubelleuses musicales de Générik Vapeur en ouverture, Les Girafes et Les Roues de couleur de la Compagnie Off, Les Gens de couleur d'ilotopie, les marionnettes géantes des Grandes Personnes, les sculptures aériennes des Plasticiens Volants, le bestiaire d'Oposito... On reconnaît dans cet extrait La Vengeance des semis du Phun (voir ce document), Les Pirogues à baratin des Alama's givrés, Les Balcons bavards du SAMU, Tout va bien de Kumulus (voir ce document) et les percussions du groupe Métalovoice. Chacune des neuf aires de pause, avec nourritures, boissons et musique, est confiée à une compagnie de rue qui y installe un univers en résonance avec la ville en frontière de laquelle elle est située : chevaux et autres animaux près du Théâtre Zingaro, jardin qui rappelle le passé maraîcher de La Courneuve, machines volantes aux abords du Bourget, par exemple.

Documentation

- Thierry Voisin : "RN2000, un Dimanche de 'sens' interdit", Rue de la folie n°8, sept. 2000.

- Corinne Nève : "Sept kilomètres de fête sur la RN2" et "J-2 : des hommes tranquillement actifs", Le Parisien, 26 mai 2000.

- Jean-Marc Dabin, Geneviève Michel, Françoise Vasseur: "Mémoire de la RN2", La Gazette des archives n°199, 2005, pp.32-36

Sylvie Clidière

Transcription

Présentatrice
Un spectacle inédit en région parisienne. Pour la première fois, un axe routier particulièrement fréquenté, la route nationale 2, a offert son bitume sur 7 kilomètres aux artistes du théâtre de rue. Une journée qui permettait aussi bien à la population de Seine Saint-Denis qu’au créateur de se rencontrer, unis dans une même fête entre la porte de la Villette et Le Bourget. Daniel Wolfromm et Yann Gicquel.
Journaliste
Aujourd'hui, sur la nationale 2, le linge séchait sur la route, les téléphones pendaient aux arbres, et la banlieue retrouvait les maraîchers d’autrefois. A La Courneuve, on pouvait flâner entre carottes et laitues, ou rêver en compagnie de nains de jardin sous le viaduc de l'A 86. La nationale 2, ancienne route des Flandres, véritable saignée dans la banlieue nord, près de 50000 véhicules par jour. 5 communes s’associent donc pour que ce dimanche, la voiture soit remplacée par le spectacle.
(Bruit)
Intervenante
C’est la première fois, et sans doute la dernière fois que vous pouvez prendre une pirogue sur la RN2.
Journaliste
Elle se nomment les pirogues à baratin, et ce n'est pas pour rien. Elle voguaient entre les rives d’Aubervilliers.
Jean-Raymond Jacob
Je pense que c’est symboliquement derrière le fait de fermer cette RN2, c’est ça. C’est tout ce sens-là, c’est de dire à un moment donné, comment on reconstruit nos villes ? Comment je réécoute, comment on fait des choses ensemble ?
Journaliste
A l’embranchement de Bobigny, le manège était rythmé par les percussions des enfants de Seine Saint-Denis. Le théâtre de rue sous toutes ses formes du plus petit, avec ce dialogue entre personnages bizarres, juchés sur leurs escabeaux.
(Bruit)
Journaliste
Les plus importantes démonstrations aussi, le son des tambours du groupe Metalovoice et la carcasse d’un Mirage 3, face à la mairie du Bourget, tout un symbole. Des comédiens se nichaient partout, tout était prétexte à histoire. Une improbable caravane, mi-exode, mi-vacances, ou un panneau publicitaire détourné.
(Bruit)
Journaliste
Souvent même, il était difficile de distinguer la réalité de la fiction. Non là, malheureusement, il s’agissait bien de la réalité. Sur la nationale 2, la fête a fait quelques malheureux.
Inconnu
Taisez-vous Madame, rentrez chez vous.