Le Phun, La vengeance des semis

1987
05m 15s
Réf. 00636

Notice

Résumé :

Spectacle basé sur la création et la reconstitution d'un potager en centre urbain. Les acteurs plantent, arrosent, soignent les plantes et légumes sous les yeux des passants. Ici, la compagnie Le Phun investit la place Saint-Germain à Paris.

Date de diffusion :
1987
Source :
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Compagnie :
Thèmes :

Éclairage

Philippe Chabry dit Phéraille, comédien, musicien, graphiste et concepteur d'objets pour la compagnie Royal de Luxe, a fondé Le Phun (Pour un Humour Universellement Nécessaire) en 1985. La compagnie est domiciliée à Tournefeuille, en Haute Garonne. La Vengeance des semis est sa première réalisation reconnue. Conçue en 1986, elle a été programmée en juin 87 à Paris, dans le cadre du Printemps du Théâtre dirigé par Stéphane Lissner, puis à Chalon-sur-Saône (1991), dans la gare d'Aurillac (1992), à Postdam, à Berlin... L'installation potagère, avec ses comédiens-jardiniers, se décline et se transforme selon les environnements qui l'accueillent : jardins flottants au Festival d'Anvers (2000), balade à vélo, sampan et cyclopousse au Vietnam (Festival de Hué, 2002), jusqu'à devenir en 2011 L'Engeance des semis à Argenteuil, autrefois renommée pour la culture des asperges.

Sans être exclusifs, les thèmes liés à la nature nourrissent le travail du Phun. Ainsi Les Gûmes questionne nos modes de vie en invitant les spectateurs à rencontrer une société de mutants, tout ensemble humains et végétaux. Le spectacle s'est joué dans des lieux semi-urbains comme le Fort Saint-André de Villeneuve-lez-Avignon, le parc de la Villette et celui du château de Versailles. Les Pheuillus, créés en 2009 lors des Pronomades, festival itinérant que dirige Philippe Saunier-Borell en Haute Garonne (voir ce document), présents en 2011 au Festival de l'Oh, à la ZAT (Zone artistique temporaire) de Montpellier et aux Envies Rhônements de Port-Saint-Louis-du Rhône, sont des êtres anthropomorphes recouverts de feuilles mortes, proches des Padox de la compagnie Houdart-Heuclin. Les univers décalés que propose Phéraille sont comme un contrepoint à la fébrilité urbaine.

Documentation

- Le site de la compagnie Le Phun

- Le spectacle Les Gûmes sur théatre-contemporain.net

Sylvie Clidière

Transcription

(Bruit)
Intervenante
On vient d'une exploitation dans le Sud-ouest, à Toulouse. On fait une exploitation familiale assez ancienne. Bon, on est un peu à l’étroit, puis on a perdu des terrains là récemment. Puis, tous les jeunes de la famille, on a décidé de faire des expériences nouvelles.
(Bruit)
Inconnu 1
Ben, je ne m’attendais pas à trouver la campagne à Paris, à Saint-Germain des Prés, c’est drôle. Je ne suis pas antipathique, au contraire.
Inconnue 1
Je suis un peu surprise, j’ai cru une manif d’abord, puis après. Les petits champignons, j’ai trouvé cela formidable à la sortie du métro.
Inconnue 2
Je trouve cela sympathique. Cela change un petit peu des voitures. Je préfère cette odeur-là à l’odeur des voitures.
Inconnu 2
Je ne trouve pas ça d’une folle originalité.
Inconnue 3
Moi, je ne vois pas d’utilité d’avoir fait ça ici, vous aurez pu faire dans votre champ, il me semble.
Journaliste
Est-ce que vous connaissez la campagne.
Inconnu 3
Ah oui, j’y ai assez travaillé.
Journaliste
Quand vous aurez biné des rangs de betteraves de 4-500 mètres de long, vous saurez ce que c’est que la campagne.
Inconnue 4
Tout est très bien, sauf que les navets sont peut-être un peu gros.
(Bruit)
Inconnue 5
Tous les détails y sont, je trouve ça vraiment touchant à tout point de vue. Il y a même les petites fleurs mauves là, qui font penser aux fleurs d’ail. Enfin, tous les détails y sont. Je regardais la manière dont étaient disposés aussi les légumes, les couleurs et les rythmes et tout. Super, vraiment, très simple et super beau, très complet.
Inconnue 6
Je ne sais pas pourquoi ils font ça.
Inconnue 7
C’est une expérience qu’ils font. C’est pour voir si les légumes, ils poussent ou pas.
Inconnue 6
Il y a des amis qui vous coupent.
Inconnue 7
Ils travaillent pendant la nuit là. Puis, les légumes ils poussent, c’est pour voir, parce que là, c’est du béton ça. Donc, il faut voir si ça pousse ou pas.
Inconnu 4
Ça me paraît un peu curieux quand même.
Inconnu 5
C’est la campagne à la ville.
(Bruit)
Intervenante
Donc la terre, c’est du concentré de jus de terre, donc ça, c’est fait en laboratoire chez nous. Donc, c’est très efficace. Parce que là, on a les ampoules Philips là. Donc, ça c’est du super concentré du jus de terre, et là nous avons justement, puisqu’on trempe les rejets de plante dans ce liquide, après on les transporte dans les fleurs.
Inconnue 8
En réalité, ce qui fait leurs idées, c’est beau. Enfin, ce qu’ils racontent, ils ont mis un jardin pour semer, tout ça, je n’y comprends pas beaucoup moi.
Journaliste
Vous ne pensez pas que ça a pu [inaudible].
Inconnue 8
Non, c’est pour faire voir que les produits français sont sûrement meilleurs que les autres produits. On a des produits français, pourquoi acheter à l’étranger.
Inconnu 6
Je sais que c’est une manifestation, mais ça dépasse une manifestation bête, qui détériore tout. C’est une manifestation qui est même bien, on pourrait même mettre des musées.
Inconnue 9
Non, c’est très drôle.
Inconnue 10
Oui, c’est bizarre.
Inconnue 9
Qui est-ce qui a fait ça ?
Inconnue 10
Enfin, je ne sais pas, il paraît que c’est pour la semaine des artistes, ça dure 3 jours.
Inconnue 9
Des existentialistes ?
Inconnue 10
Comment ?
Inconnue 9
Des existentialistes ?
Inconnue 10
Je n’en sais rien.
Inconnue 9
C’est très rigolo.
Inconnue 11
Alors, je crois maintenant que c’est plutôt un spectacle pour montrer aux gens ce qu’il en est de la culture maraîchère.