Danse dans un bain d'huile

26 septembre 2004
01m 53s
Réf. 00742

Notice

Résumé :

Loin de ses grandes fresques scéniques, l'artiste flamand Jan Fabre affectionne le solo, où il célèbre souvent le corps féminin. En 2004, il met en scène Lisbeth Gruwez dans Quando l'uomo è una donna, enduite d'huile d'olive.

Date de diffusion :
26 septembre 2004
Source :

Éclairage

« L'art tel que je le perçois est un moyen de défense de la vulnérabilité de notre état d'humain, de défense de la vulnérabilité de la Beauté », déclarait Jan Fabre au micro de France Culture, le 11 avril 2008. Metteur en scène, chorégraphe et plasticien, l'artiste flamand est essentiellement connu pour d'imposantes productions scéniques qui suscitent souvent la polémique, comme lors du Festival d'Avignon 2005, dont il fut l'artiste associé, et où deux de ses spectacles, Je suis sang et L'Histoire des larmes, furent présentés dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, provoquant l'ire de certains spectateurs et d'une partie de la critique. Loin de ces grandes fresques, Jan Fabre affectionne tout particulièrement le solo, qu'il conçoit comme une forme privilégiée où il peut créer à partir du corps et de la personnalité de son interprète. A l'exception de Wim Vandekeybus, pour qui il créa le mémorable Body, little body on the wall (1997), c'est essentiellement le corps de la femme qui inspire le théâtre de chair de Jan Fabre. Après Renée Copraij (Vier temperamenten, 1997), Erna Omarsdottir (My movements are alone like streetdogs, 2000), Els Deceukelier (Elle était et elle est, même/Etant donnés, 2004), il met en scène la danseuse Lisbeth Gruwez dans Quando l'uomo principale è una donna, en 2004. Présenté cette même année à la Biennale de danse de Lyon, le spectacle fait l'objet d'un reportage pour le journal de France 2. La nudité sur scène ne fait pas partie du tout-venant des journaux télévisés... Et comme le dit le présentateur pour introduire cette « chorégraphie originale » : « tous les sens sont en éveil ! »

Dans Quando l'uomo principale è una donna, La danseuse Lisbeth Gruwez évolue sous un ciel de bouteilles d'huile d'olive, qui tombe d'abord goutte à goutte, puis à flots, pour finalement transformer la scène en un bain luisant. Alternant des métamorphoses d'homme en femme, d'être humain en animal, Lisbeth Gruwez déploie toute sa puissance suggestive dans un solo qui n'était sans évoquer, pour Jan Fabre, l'action painting du peintre Yves Klein.

Jean-Marc Adolphe

Transcription

Présentateur
On parle beaucoup de la Biennale de la danse à Lyon, on se souvient du défilé sur les quais du Rhône, mais il y a aussi des créations très originales, exemple sur le thème de l’homme qui devient femme, une chorégraphie du belge Jan Fabre, tous les sens sont en éveil. Emmanuel Lambert, avec Francis Forget.
Journaliste
Des bouteilles d’huile d’olive, installées au dessus de la scène, le ballet quand l’acteur principal est une femme, c’est l’histoire d’une métamorphose. Veste et pantalon noir, au début Lisbeth est un homme. Puis le papillon sort lentement de sa chrysalide, dans un torrent d’huile la danseuse se transforme en femme.
(Musique)
Lisbeth Gruwez
Le fait d’être nue ça devient un objet d’art ou une sculpture et que ça fait pas vulgaire nue. Ah, elle est nue, elle montre son cul.
Inconnue
C’est très beau, très esthétique, très sensuel. Et c’est vrai que c’est le corps dans toute sa splendeur quoi.
Inconnu
Très vite on comprend que c’est de l’huile d’olive, et du coup c’est vrai que ça transporte déjà par l’odeur, dans un univers et je trouve que du coup la nudité elle est complètement transformée. Elle est pas du tout ni choquante ni provocante ni rien.
(Bruit)
Journaliste
Entre performance, danse et rituel, ce véritable hymne à la féminité sera présenté à Paris en 2005.