KOK de Chopinot

03 novembre 1988
01m 55s
Réf. 00914

Notice

Résumé :

La chorégraphe Régine Chopinot enfile les gants pour KOK. Des images des répétitions et des commentaires de Chopinot se croisent.

Date de diffusion :
03 novembre 1988
Source :
Artistes et personnalités :

Éclairage

Idées fortes et sens aigu du challenge, la chorégraphe Régine Chopinot, directrice du Centre chorégraphique de la Rochelle de 1986 à 2008, va toujours jusqu'au bout de ses fantasmes et ses désirs. Lorsqu'en 1988, elle décide de chausser les gants pour KOK (1988), sur le thème de la boxe, elle s'entraîne pendant de longs mois avec un professionnel, monsieur Benamou. Idées fortes et désir d'en découdre, Chopinot ne fait pas les choses à moitié. En un an, elle atteint un niveau technique qui exige selon son coach trois années d'exercice. C'est dire combien son tempérament ne lui permet aucune fantaisie décorative. Le ring devient sa scène. La virtuosité spécifique de la boxe une façon d'électriser son jeu de jambes et d'aiguiser sa colère. Sur le plateau cerné de cordes, sous les coups de sifflets d'un arbitre malicieux, Chopinot et ses acolytes s'encordent à tour de rôle pour un match de boxe idéalement joueur et dansant. Les costumes épatants de Jean-paul Gaultier contribuent à cette ambiance délicatement décalée où l'enjeu (de la pièce) et le surjeu (des interprètes) se combinent avec finesse. En 1988, Régine Chopinot réalisera un petit film de 4 minutes, quintessence de KOK. Parallèlement, elle a aussi filmé Gustave (1987), petit bijou de 6 minutes, hommage à Gustave Eiffel, ainsi que St-Georges à Aulnay (1991), format court de 26 minutes à partir de sa pièce Saint-Georges.

Depuis ses premiers pas classiques, à l'âge de 5 ans, en Algérie, jusqu'à ses récentes installations plastiques, cette femme de tempérament a sans cesse relancé la donne. En 1985, elle accroche les danseurs dans le vide tels des voltigeurs dans Rossignol, flirte passionnément avec la mode pour Le défilé (1985) avec Jean-Paul Gaultier... Toujours prête à tout, elle collaborera en tant qu'interprète avec Alain Buffard pour Wall Dancin' Wall fuckin'' (2003). Auteur d'une quarantaine de pièces depuis la création de sa compagnie en 1978, elle a réalisé en 2010 une installation-performance danse et vidéo à partir de témoignages de gens qui ont vécu l'indépendance de l'Algérie en 1962.

Rosita Boisseau

Transcription

Présentateur
Les boules de cuir et les tutus font parfois bon ménage. C’est la conclusion que l’on peut tirer avec le spectacle de la Compagnie Chorégraphique Régionale Chopinot qui s’intitule KOK . Tout de suite en avant-première, le spectacle présenté par François Roullet et Jean-Pierre Heckman.
Journaliste
Si l’on dit parfois que les boxeurs agiles sont des danseuses, Régine Chopinot réussit là parfaitement son effet avec des boxeurs-danseurs qui se transforment le temps de douze rounds en danseurs-boxeurs. Mêlant l’émotion et la souffrance, autour de la gestuelle même de la boxe, sur le ring, dans cette atmosphère si particulière, criante de vérité, où l’on ne triche pas.
Régine Chopinot
Si on appelle la boxe le noble art, c’est que à l’origine, il doit bien y avoir quelque chose de soupçonnable ; et que comme moi j’aime bien soupçonner les choses, c’est vrai que avec la boxe, j’étais vraiment contente de pouvoir trouver un autre vocabulaire et essayer d’aller plus loin au niveau de la danse.
(Bruit)
Régine Chopinot
Ce qu’on a eu comme chose bien, c’est que il y a eu Monsieur Benhamou qui nous a entraînés. Et que, du coup, on est allés directement au cœur des choses, c’est-à-dire, au cœur de la souffrance, au cœur d’aller jusqu’au bout de soi-même. Et puis, essayer, je veux dire, de faire de beaux gestes, de faire un beau crochet comme une belle arabesque, ce genre de chose. On n’est quand même pas de vrais boxeurs, donc on ne peut pas jouer à se mettre KO tous les soirs, alors que le lendemain on a encore un autre spectacle à faire. On essaye vraiment de contrôler, je veux dire, pour ne pas se faire mal. Mais c’est vrai que c'était important de se toucher, et que mon rôle a été de trouver le chemin pour amener, je veux dire, la boxe vers une certaine danse. C’est-à-dire que c’est vrai que au départ, c’est comme un vrai combat, et qu’au fur et à mesure, et bien, je raconte d’autres choses.
Présentateur
Voilà, KOK où la boxe faite danse, à partir de demain soir à La Rochelle.