Dario Moreno chante l'air du Brésilien dans La Vie parisienne d'Offenbach

18 avril 1960
03m 03s
Réf. 01035

Notice

Résumé :

Dans cet extrait de L'Ecole des Vedettes, émission présentée par l'ex-chanteuse d'opéra Aimée Mortimer, Dario Moreno chante les célèbres Couplets du Brésilien extraits du finale de l'acte I de La Vie parisienne, puis il adresse quelques mots affectueux à la présentatrice.

Date de diffusion :
18 avril 1960
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Éclairage

En 1866, Jacques Offenbach est un compositeur aimé qui a connu d'immenses succès avec Orphée aux enfers, La Belle Hélène ou Barbe-Bleue. En prévision de l'Exposition Universelle de 1867, dont les transformation de Paris par le baron Hausmann annoncent qu'elle sera de toute première importance, Offenbach décide d'écrire un opéra-bouffe qui met en scène ses contemporains. Pour la première fois, le livret d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy ne raille pas la société française du Second Empire par le biais de la métaphore antique, comme dans La Belle Hélène ou Orphée, mais il met au contraire en scène les types les plus actuels: femmes du (demi-)monde, grisettes, jeunes bourgeois viveurs, aristocrates encanaillés, domestiques roués et touristes venus dans la Ville Lumière pour s'en «fourrer jusque là!». Le comique de situation fonctionne à plein, d'autant que le Baron Suédois et sa femme qui servent de fil rouge aux différents tableaux de l'ouvrage se retrouvent à visiter un Paris factice: le Grand Hôtel où il descend n'est que l'appartement privé d'un bourgeois qui veut séduire son épouse, la grande réception dans un hôtel particulier est en réalité donnée par des domestiques singeant leurs maîtres, etc.

Emmenée à un train d'enfer dans des numéros du meilleur Offenbach, la partition finit d'assurer le succès à cette Vie parisienne qui devient le spectacle le plus couru de son temps: après la création, ce ne sont pas moins de 265 représentations qui se succèdent, et l'ouvrage, que de nombreux visiteurs de l'Exposition Universelle ont vu, part bientôt à la conquête du monde. A Paris, il est repris sans cesse, d'autant qu'il a eu dès son origine une fonction de «carte postale lyrique».

Parmi les personages hauts-en-couleur de ce bijou d'opéra-bouffe, on trouve plusieurs touristes venus s'encanailler dans la capitale. Aux côté du baron et de la baronne Gondremark en provenance de Suède, un Brésilien débarque à Paris à la fin du premier acte. On le retrouvera dans la scène finale de l'ouvrage, à l'acte IV. Ce personnage est donc très secondaire, mais ses couplets à son arrivée, «Je suis Brésilien j'ai de l'or», débités à un rythme haletant et syllabiques, sont devenus si populaires qu'il est de tradition de confier ce rôle secondaire à des vedettes. En l'occurrence Dario Moreno, artiste extrêmement populaire dans les années 50 et 60. Turc d'origine sépharade, il est devenu un chanteur à succès de chansons latino-américaines et d'opérettes, notamment aux côtés de Luis Mariano. Il a aussi tourné dans des films, cultivant un accent exotique du meilleur effet pour entonner les couplets du Brésilien...

Alain Perroux

Transcription

(Musique)
Dario Moreno
Je suis brésilien, j’ai de l’or et j’arrive de Rio de Janeiro. Plus riche aujourd’hui que naguère, Paris, je te reviens encore. Deux fois, je suis venu déjà, j’avais de l’or dans ma valise. Des diamants à ma chemise, combien a duré tout cela ? Le temps d’avoir 200 amis, et de mes 4 ou 5 maîtresses. 6 mois de galantes ivresses, et plus rien ô Paris, Paris ! En 6 moi, tu m’as tout raflé. Et puis vers ma jeune Amérique, et ma pauvre mélancolie. Délicatement emballé. J’ai brûlé de revenir et là-bas, sous mon ciel sauvage. Je me répétais avec rage, une autre fortune ou mourir. Je ne suis pas mort, j’ai gagné tant bien que mal des sommes folles. Et je viens pour que tu me voles tout ce que là-bas, j’ai volé. Tout ce que là-bas, j’ai volé. Tout ce que là-bas, j’ai volé. Oh ! Je suis brésilien, j’ai de l’or et j’arrive de Rio de Janeiro. Plus riche aujourd’hui que naguère, Paris, je te reviens encore. Je suis brésilien, j’ai de l’or et j’arrive de Rio de Janeiro. Paris, Paris, Paris, Paris, je te reviens encore ! Hourrah, hourrah, hourrah. Je viens de débarquer. Mettez vos beaux cheveux cocottes. Hourrah, hourrah, hourrah. J’apporte à vos quentottes toute une fortune à croquer. Le pigeon bien plumé, plumé. Prenez mes dollars, mes banknotes. Ma montre, mon chapeau, mes bottes. Mais dites-moi que vous m’aimez. À moi les jeux et les rires, et les danses cavalières. À moi les nuits de Paris. Qu’on m’amène au bal d’Asnières. Sachez-le bien seulement, car c’est là ma nature. J’en prendrai pour mon argent, je vous le jure ! J’en prendrai pour mon argent, j’en prendrai pour mon argent. Venez, venez, venez, venez !
Aimée Mortimer
Dario Moreno !
Dario Moreno
Bonsoir Aimée, comment ça va ?
Aimée Mortimer
Bonsoir Dario.
Dario Moreno
Comment ça va ?
Aimée Mortimer
Bonsoir Dario.
Dario Moreno
Je suis content de te voir, ça va ?
Aimée Mortimer
On se tutoie, on se tutoie !
Dario Moreno
Oui,oui, oui, à la télévision…
Aimée Mortimer
Parce que on est à la télévision, mais on se tutoie quand même !
Dario Moreno
Mais si, pourquoi, pourquoi ?
Aimée Mortimer
Dario, je suis très, très, très contente de te voir, parce que ça fait la quatrième année que nous faisons cette École des vedettes et c’est la première fois que tu viens.
Dario Moreno
Mais tu sais que je mourrais d’envie de venir ! Je mourrais d’envie de venir.
Aimée Mortimer
Il ne fallait pas te gêner.
Dario Moreno
Mais, ben alors, et tu sais, surtout que je te dois une chandelle parce que je dois bien dire : Oh, ça ne fait rien, on est en famille, je dois bien l’avouer que c’est Aimée qui m’a aidé quand je suis venu à Paris, qui m’a fait faire le premier pas dans le Music-hall, enfin dans Paris, dans Paris. Elle m’a même emmené à la Tour Eiffel, c’est pour ça que je vais lui donner une bague, une bague en diam, vous voyez là. Je vous la mets là ! Voilà, voilà.
Aimée Mortimer
Oh, merci, merci, merci, tu es gentil.