Création de la comédie musicale Les Misérables

12 septembre 1980
05m 12s
Réf. 01097

Notice

Résumé :

Rencontre avec le parolier Alain Boublil et le compositeur Claude-Michel Schönberg, qui parlent de leur nouveau spectacle conçu avec le metteur en scène Robert Hossein pour le Palais des Sports de Paris: une comédie musicale d'après Les Misérables de Victor Hugo. Suit un extrait où l'on voit Jean Valjean racheter Cosette aux Thénardiers.

Date de diffusion :
12 septembre 1980
Source :
TF1 (Collection: Pleins feux )
Thèmes :

Éclairage

En 1972, le parolier Alain Boublil s'associe au compositeur Claude-Michel Schönberg pour écrire un opéra-rock, La Révolution française, d'abord publié sous forme de double-album avant d'être mis en scène en 1973, au Palais des Sports puis au Théâtre Mogador. Forts du succès rencontré par cette forme de comédie musicale en français conçue pour des lieux vastes, les deux auteurs décident dès 1978 de faire de même avec Les Misérables. Le processus est le même: édition d'un album d'abord, puis production d'un spectacle confié cette fois-ci à Robert Hossein, comédien, réalisateur et metteur en scène qui s'est fait remarquer dans les années 70 par ses grands spectacles qui s'adressaient à un public large et populaire (Le Cuirassé Potemkine, Danton et Robespierre).

Leur spectacle commun, Les Misérables, est créé en septembre 1980 au Palais des Sports de Paris. Le public répond présent, mais la période d'exploitation reste relativement courte. Par la suite, Hossein tirera un film de sa mise en scène. Quant à Boublil et Schönberg, ils vont faire fructifier considérablement leur œuvre originale: en 1982, le producteur anglais Cameron Mackintosh reçoit le disque du spectacle français. Il décide d'en tirer un musical dont il confie l'adaptation anglaise à Herbert Kretzmer et où il intègre de nouveaux passages musicaux. Sous cette forme, Les Misérables est créé par la Royal Shakespeare Company en 1985. Grâce au bouche-à-oreille, la réponse du public dépasse toutes les prévisions et Les Misérables devient un phénomène. Aujourd'hui, l'ouvrage est toujours à l'affiche dans le West End de Londres, il a tenu seize ans de suite à Broadway, plus de 38 000 représentations en ont été données à travers le monde dans 227 villes de 38 pays devant plus de 51 millions de spectateurs.

Alain Perroux

Transcription

Journaliste
Alain Boublil, comment vous avez, et pourquoi décidé de prendre Les misérables plutôt qu’un autre drame de Victor Hugo ou autre chose ? Vous étiez fasciné par là ou vous pensiez que ça pouvait être très scénique ? Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ça avec…
Alain Boublil
Avec Schönberg, je crois qu’on était tous les deux à la recherche d’un grand sujet, et que ça s’est imposé à nous.
Claude-Michel Schönberg
De soi-même, c’est-à-dire que on avait, ça fait cinq ans, après la révolution française, qu’on s’est mis à la recherche de grands sujets. Et quand on trouve le sujet qui vous convient, on ne réfléchit même pas, tout d’un coup, ça paraît comme une évidence. C’est le jour où Alain a eu l’idée des Misérables ,
Alain Boublil
L’idée d’adapter Les misérables , il veut dire.
Claude-Michel Schönberg
Il suffisait d’imaginer une salle avec Les misérables sous forme d’adaptation musicale. Et ça a paru une évidence, après avoir relu le bouquin et avoir essayé de construire une histoire. C’était évident, il n’y avait pas à revenir en arrière.
Journaliste
Il y a une grande idée qui s’est greffée, c’est Robert Hossein qui est l’homme de ces grandes mises en scène, qui sait manier merveilleusement la misère humaine sur la scène avec des, faire jouer, bouger des comédiens, les éclairer. Alors, comment vous avez ensemble décidé, ou c’est Robert qui est venu vous trouver, comment ça s’est passé ?
Claude-Michel Schönberg
Non, Robert n’est pas venu nous trouver. C’était toujours un soupçon, un désir ancien. Depuis la première fois que nous avons vu Potemkine , je crois.
Alain Boublil
Oui.
Claude-Michel Schönberg
Notre vision du grand spectacle et celle de Robert concordaient parfaitement. Et depuis Potemkine , on a toujours eu dans notre tête quelque part le nom de Robert Hossein mais enfin…
Alain Boublil
On s’est dit que peut-être qu’il aimait les mêmes choses que nous, puisqu’il avait déjà monté Victor Hugo et Danton et Robespierre , et nous La révolution française . Et puis, on s’attaquait aux Misérables , on s’est dit qu’il y avait peut-être une raison de se rencontrer.
(Musique)