Alain Vanzo et Andrée Esposito interprètent un extrait de La Traviata

29 juillet 1965
02m 40s
Réf. 01118

Notice

Résumé :

Extrait d'une production de studio de télévision de La Traviata de Giuseppe Verdi de 1965, chantée en français, qui permet de retrouver le ténor Alain Vanzo et la soprano Andrée Esposito, exemplaires témoins des qualités de l'école de chant français des années cinquante et soixante.

Type de média :
Date de diffusion :
29 juillet 1965
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Éclairage

Alain Vanzo (1928 -2002) posséde l'une des plus belles voix de ténor français du XXe siècle. Ayant débuté dans un petit orchestre, puis sur les planches au Music-hall (il est un moment la doublure de Luis Mariano dans Le Chanteur de Mexico), il est lauréat du concours de Cannes de 1954, qui fait découvrir 5 ténors remarquables d'un coup. Aussitôt engagé par la RTLN (Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux) pour de petits rôles à l'Opéra et à l'Opéra-Comique, c'est son interprétation d'Edgardo dans Lucia di Lammermoor en 1957 à l'Opéra qui lance définitivement sa carrière. Il interpréte désormais les premiers rôles du répertoire demandant avant tout beauté du timbre, suavité de la ligne, sensibilité de l'expression. Admirable dans le répertoire français léger (Nadir des Pêcheurs de perles, Gérald de Lakmé) et italien (Rodolfo de La Bohème, Alfredo de La Traviata), mais aussi dans Mozart (Don Ottavio de Don Giovanni), il aborde un répertoire plus lourd à partir des années soixante, avec Le Roi d'Ys de Lalo, Faust de Gounod, Werther de Massenet, Carmen de Bizet, Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach, Don Carlos de Verdi, sans rien perdre des qualités de son timbre et de son style.

Dans cet extrait de La Traviata de Verdi, il partage la vedette avec Andrée Esposito, qui est l'une des plus importantes cantatrices françaises des années soixante. Entrée à l'Opéra en 1959, avec Violetta, elle partage son temps entre la province et les deux scènes nationales parisiennes, y excellant dans Verdi (Gilda), Gounod (Juliette, Mireille, Marguerite de Faust), Bizet (Micaëla dans Carmen), mais aussi des rôles plus légers et aigus (Oscar du Bal masqué de Verdi, Philine de Mignon d'Ambroise Thomas, Lucia di Lammermoor de Donizetti), et abordant régulièrement l'opérette (La veuve joyeuse, La chauve-souris).

Inspiré du célèbre roman contemporain La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils, La Traviata de Giuseppe Verdi, aujourd'hui l'un des piliers absolus du répertoire lyrique, et l'une des œuvres les plus emblématiques du XIXe siècle italien, connaît un cuisant échec à sa création à la Fenice de Venise le 6 mars 185. Cet échec s'explique par l'incompréhension du public pour une œuvre traitant du destin malheureux d'une courtisane parisienne contemporaine, dont les amours pour un jeune provincial sont combattus par le père de celui-ci, la société superficielle qui entoure la « dévoyée », et la tuberculose dont elle meurt à la fin de l'ouvrage. Personnage déchirant et sublime, Violetta Valery sort trop des conventions lyriques de l'époque, plus habituées aux personnages légendaires ou historiques, et renvoie trop crûment à la société de son temps sa propre réalité pour être acceptée aisément. Mais cette étude de mœurs toujours actuelle parvient à s'imposer rapidement par la qualité exceptionnelle de son inspiration musicale et la vérité profonde et universelle des sentiments qu'elle expose.

Pierre Flinois

Transcription

(Musique)