Karel Appel définit sa peinture
Notice
Entretien avec Karel Appel, un des fondateurs du mouvement artistique CoBrA, qui définit sa peinture. Il parle de l'imagination, de la matière, du format toujours plus grand de ses oeuvres.
Éclairage
Depuis ses débuts, l'oeuvre de Karel Appel (1921, Amsterdam ? 2006, Zurich) est motivée par le refus des conventions et le rejet de la société matérialiste. Elève de l'Académie des Beaux-Arts d'Amsterdam durant la Seconde Guerre mondiale, il est influencé par Picasso, Dubuffet et Matisse. En 1948, avec Corneille et Constant, il entre en opposition contre l'abstraction géométrique dominante aux Pays-Bas, dans le sillage du néoplasticisme de Mondrian.
Un an plus tard, ils participent à la fondation du collectif CoBrA, pour Copenhage, Bruxelles, Amsterdam, du nom des villes dont sont originaires ses membres. Parmi eux, Dotremont, Alechinsky, Jorn et Bury. Le mouvement, proche des idées communistes, se réfère à l'art populaire nordique, à l'art primitif, aux dessins d'enfants et à l'automatisme surréaliste. Ce sera pour Appel l'époque des assemblages anthropomorphiques et de la série des peintures tridimensionnelles. Suite aux protestations engendrées par sa fresque censée orner l'Hôtel de ville d'Amsterdam et finalement couverte pendant dix ans, l'artiste commence à voyager. A Paris, il va développer une peinture pulsionnelle proche de l'action painting américaine.
Sa peinture ne cesse d'exprimer les sentiments violents que lui inspire le monde. Entre autres actions symboliques, dont l'utilisation d'objets de rebut intégrés dans ses toiles à la façon de l'Arte Povera, Karel Appel collaborera en 1976 à des peintures murales avec les habitants des bidonvilles de Lima.