Romy Schneider

12 février 1975
02m 12s
Réf. 00078

Notice

Résumé :

Entretien avec Romy Schneider à propos de son rôle dans L'important c'est d'aimer d'Andrezj Zulawski.

Type de média :
Date de diffusion :
12 février 1975
Source :
A2 (Collection: JA2 20H )
Thèmes :
Lieux :

Éclairage

Si le cinéaste polonais Andrzej Zulawski en est à son coup d'essai avec L'Important c'est d'aimer en 1974, son actrice principale est, elle, à son zénith : La Piscine de Jacques Deray, Les Choses de la vie et César et Rosalie de Claude Sautet ont imposé sur les écrans français celle qui traînait auparavant les clichés de la trilogie autrichienne des années 1950 Sissi, d'Ernst Marischka.

La "vedette la plus payée" du cinéma français, comme le rappelle l'animatrice France Roche, interprète dans ce rôle qui lui vaudra un César une comédienne au chômage, partagée entre les films pornographiques et les promesses sans lendemain d'un jeune photographe (Jacques Dutronc) commanditaire d'une pièce de théâtre qui la ferait revenir sur les planches. "Je ne me joue jamais moi-même. Quiconque voit les choses autrement voit faux" répétait pourtant à l'envi la comédienne autrichienne immigrée à Paris en 1958, trop souvent victime d'amalgames entre ses rôles et sa vie privée.

Charlotte Garson

Transcription

France Roche
L'important, c'est d'aimer, Romy Schneider, la comédienne la plus demandée et la plus payée du cinéma français, joue le rôle d'une actrice ratée.
Romy Schneider
Il y a trois quarts du rôle de ce personnage qui se séparent complètement de moi-même. Un quart se rapproche de moi-même.
France Roche
Vous avez retrouvé le moment où vous aviez quitté l'Allemagne, vous n'étiez pas encore reconnue en France ?
Romy Schneider
Oui. Il y avait quand même deux bonnes années où il n'y avait absolument rien. Mais après, c'était un peu dur. Et bien entendu, on commence à se poser des questions, on commence à avoir beaucoup moins confiance en soi-même, on a peur, on est très angoissé et on se dit : « On ne veut plus de toi. Qu'est-ce qu'il faut faire ?». « Je me sens vieille, tu comprends, je me sens vieille, et je suis fatiguée et personne n'en voulait faire plus que moi. Personne, personne ! Personne ne voulait... »
France Roche
On descend un peu dans ces enfers toutes les fois, non ?
Romy Schneider
Ah, je pense.
(Musique)
France Roche
Le métier de comédien, et surtout de comédienne m'a toujours paru presque un vice parce que les comédiens, même quand ils sont au fond de l'échec, n'envisagent pratiquement jamais de changer de métier.
Romy Schneider
C'est dur. C'est difficile. Presque un vice ? Peut-être vous avez raison. C'est un amour, une passion telle, en tout cas, pour moi, que je ne pourrai jamais faire autre chose. Je préfère seulement... J'espère seulement que je saurai arrêter au moment juste, mais pas continuer quand vraiment rien ne va plus, je ne sais pas, quand on n'a plus rien à donner.
France Roche
Pour être plus vraie, elle a accepté d'être enlaidie : trop ou pas maquillée.
Inconnu
« Mais vous ne voulez pas vous maquiller, vous coiffer, vous préparer ?
Romy Schneider
Non. Pourquoi ? J'ai la tête que j'ai. Trente ans. Ça vous déplait ? ».